Mendiante
Surgie de nul ailleurs, je parcours vos chemins
D'une marche nocturne, orpheline du soleil
Toujours guettant, scrutant sur la face des hommes
La lueur d'un sourire, le fantôme d'un émoi
Hélas, mille hélas, chaque visage sous mes yeux
Est une porte fermée ployant sous le cadenas
Je suis née dans la soif, qui donc l'apaisera ?
J'ai grandi dans la faim, qui donc la comblera ?
Pauvre parmi les pauvres, fille de ma pauvreté
Hélas, mille hélas, seul l'écho me répond
Est ce trop espérer que la miséricorde
De la part de ces êtres qui ne vivent que par elle ?
J'ai jeuné un long jour dans ma quête de Dieu
Lui vouant ma misère comme un humble présent
Car je n'ai d'autre offrande qu'une pieuse privation
A genoux, prosternée, j'ai prié en pleurant
Seigneur, je me prive d'un pain digne de moi
Daigne seulement m'offrir un breuvage digne de Toi
J'ai quitté les villages, ignoré les hameaux,
M'éloignant à chaque pas de la folie des hommes
Dans un jeune prolongé ciselant ma faiblesse,
Mais toujours répétant cette prière inouïe
Seigneur, je me prive d'un pain digne de moi
Daigne seulement m'offrir un breuvage digne de Toi
La nature m'a offert ses joyaux bigarrés
Et mainte source pure m'a voulu retenir
"Cueille mes grappes blondes, bois mon eau glacée"
La grappe était féconde et fraiche était l'ondée
Mais j'ai passé ma route, retenant ce refrain
Seigneur je me prive d'un pain digne de moi
Daigne seulement m'offrir un breuvage digne de Toi
A l'orée de deux mondes, un ange m'est apparu
Fleur de consolation à mon âme défaillante
"Bois ma lumière d'or et goute ma compassion"
La lumière était belle, et douce la compassion
mais j'ai tourné la tête, lui répétant mon voeu
Seigneur, je me prive d'un pain digne de moi
Daigne seulement m'offrir un breuvage digne de Toi
Aux confins du désert, mirage de la géhenne
Satan longuement m'a brulée d'un sarcasme de fer
"Je te tends une coupe faite d'éclats de basalte
Où bouillonne le sang d'innocents suppliciés"
J'ai vaincu sa harangue en clamant à sa face
Seigneur, je me prive d'un pain digne de moi
Daigne seulement m'offrir un breuvage digne de Toi
J'ai cessé de marcher pour entrer dans un monde
où l'espace et le temps se pressent à ma rencontre
J'y ai vu le grand Moise, le prophète d'israël
M'apporter une jarre faite d'un monde d'autrefois
La terre sainte et cuivrée de sa Jérusalem
Où les flots du Jourdain chantent un pieux Hosannah
"Vois ce que tu désirais ô toi jeune pèlerin
Vois le breuvage divin qui baptisera tes lèvres
c'est la pureté du dogme dans le vase de la loi"
Les hommes verront le vase, ils ne verront pas l'eau
Quand l'eau sera tarie, quand le vase sera vide
Les hommes prendront la glaise pour couvrir leur péchés
Et leur coeur sera jarre , dure, sèche et sans vie
Voilà Issa, le bel Issa au sourire angélique
Qui m'offre sa coupe faite dans un cèdre d'argent
Où scintille la pourpre des vignobles bénis
Lorsque tintent les cloches de la Nativité
"Prends, mon enfant, ce présent qui est tien
Prends ta part à l'ivresse des naufragés en Dieu
C'est une douceur de lune fiancée à l'amour"
Les hommes boiront le vin et oublieront le vase
La liqueur de l'extase est la mère du blasphème
Les hommes seront ivres et riront du péché
Et leur coeur sera flot, flot de démence éparse
Ma gorge n'est plus et mon âme s'évanouit
Mais j'irai jusqu'au bout de ce voeu prononcé
Seigneur, je me prive d'un pain qui est digne de moi
Daigne seulement m'offrir un breuvage digne de toi
C'est alors qu'apparait, répandant la ferveur
Sous chacun de ses pas qui l'approchent de moi
La lumière de Dunya et de Alakhira
A laquelle est dédié, tel un gage d'amour
L'univers tout entier , reflet d'un diamant pur
Il n'est pas devant moi, mais tout autour de moi
Car il est firmament dans un ciel sans terre
Sa pureté a rempli tout l'espace consentant
D'une blancheur sublime qui m'a ôté la vue
Mais monte à l'horizon, à l'orient de cette sphère
Un soleil plus que d'or, un soleil pure lumière
Fruit tendu par sa main aux allures de nuée
Tandis que s'élève le cantique d'une aurore
"Mange et deviens ce trésor de lumière
Sois enfin ce fruit d'or à la sève lactée
Toute beauté en dehors et Rahma en son coeur
Car c'est là l'ambroisie qui convient au Seigneur".
Maryam - club des poètes du Sénégal
Surgie de nul ailleurs, je parcours vos chemins
D'une marche nocturne, orpheline du soleil
Toujours guettant, scrutant sur la face des hommes
La lueur d'un sourire, le fantôme d'un émoi
Hélas, mille hélas, chaque visage sous mes yeux
Est une porte fermée ployant sous le cadenas
Je suis née dans la soif, qui donc l'apaisera ?
J'ai grandi dans la faim, qui donc la comblera ?
Pauvre parmi les pauvres, fille de ma pauvreté
Hélas, mille hélas, seul l'écho me répond
Est ce trop espérer que la miséricorde
De la part de ces êtres qui ne vivent que par elle ?
J'ai jeuné un long jour dans ma quête de Dieu
Lui vouant ma misère comme un humble présent
Car je n'ai d'autre offrande qu'une pieuse privation
A genoux, prosternée, j'ai prié en pleurant
Seigneur, je me prive d'un pain digne de moi
Daigne seulement m'offrir un breuvage digne de Toi
J'ai quitté les villages, ignoré les hameaux,
M'éloignant à chaque pas de la folie des hommes
Dans un jeune prolongé ciselant ma faiblesse,
Mais toujours répétant cette prière inouïe
Seigneur, je me prive d'un pain digne de moi
Daigne seulement m'offrir un breuvage digne de Toi
La nature m'a offert ses joyaux bigarrés
Et mainte source pure m'a voulu retenir
"Cueille mes grappes blondes, bois mon eau glacée"
La grappe était féconde et fraiche était l'ondée
Mais j'ai passé ma route, retenant ce refrain
Seigneur je me prive d'un pain digne de moi
Daigne seulement m'offrir un breuvage digne de Toi
A l'orée de deux mondes, un ange m'est apparu
Fleur de consolation à mon âme défaillante
"Bois ma lumière d'or et goute ma compassion"
La lumière était belle, et douce la compassion
mais j'ai tourné la tête, lui répétant mon voeu
Seigneur, je me prive d'un pain digne de moi
Daigne seulement m'offrir un breuvage digne de Toi
Aux confins du désert, mirage de la géhenne
Satan longuement m'a brulée d'un sarcasme de fer
"Je te tends une coupe faite d'éclats de basalte
Où bouillonne le sang d'innocents suppliciés"
J'ai vaincu sa harangue en clamant à sa face
Seigneur, je me prive d'un pain digne de moi
Daigne seulement m'offrir un breuvage digne de Toi
J'ai cessé de marcher pour entrer dans un monde
où l'espace et le temps se pressent à ma rencontre
J'y ai vu le grand Moise, le prophète d'israël
M'apporter une jarre faite d'un monde d'autrefois
La terre sainte et cuivrée de sa Jérusalem
Où les flots du Jourdain chantent un pieux Hosannah
"Vois ce que tu désirais ô toi jeune pèlerin
Vois le breuvage divin qui baptisera tes lèvres
c'est la pureté du dogme dans le vase de la loi"
Les hommes verront le vase, ils ne verront pas l'eau
Quand l'eau sera tarie, quand le vase sera vide
Les hommes prendront la glaise pour couvrir leur péchés
Et leur coeur sera jarre , dure, sèche et sans vie
Voilà Issa, le bel Issa au sourire angélique
Qui m'offre sa coupe faite dans un cèdre d'argent
Où scintille la pourpre des vignobles bénis
Lorsque tintent les cloches de la Nativité
"Prends, mon enfant, ce présent qui est tien
Prends ta part à l'ivresse des naufragés en Dieu
C'est une douceur de lune fiancée à l'amour"
Les hommes boiront le vin et oublieront le vase
La liqueur de l'extase est la mère du blasphème
Les hommes seront ivres et riront du péché
Et leur coeur sera flot, flot de démence éparse
Ma gorge n'est plus et mon âme s'évanouit
Mais j'irai jusqu'au bout de ce voeu prononcé
Seigneur, je me prive d'un pain qui est digne de moi
Daigne seulement m'offrir un breuvage digne de toi
C'est alors qu'apparait, répandant la ferveur
Sous chacun de ses pas qui l'approchent de moi
La lumière de Dunya et de Alakhira
A laquelle est dédié, tel un gage d'amour
L'univers tout entier , reflet d'un diamant pur
Il n'est pas devant moi, mais tout autour de moi
Car il est firmament dans un ciel sans terre
Sa pureté a rempli tout l'espace consentant
D'une blancheur sublime qui m'a ôté la vue
Mais monte à l'horizon, à l'orient de cette sphère
Un soleil plus que d'or, un soleil pure lumière
Fruit tendu par sa main aux allures de nuée
Tandis que s'élève le cantique d'une aurore
"Mange et deviens ce trésor de lumière
Sois enfin ce fruit d'or à la sève lactée
Toute beauté en dehors et Rahma en son coeur
Car c'est là l'ambroisie qui convient au Seigneur".
Maryam - club des poètes du Sénégal