Qu'est ce que le sophisme?
Un sophisme est un procédé rhétorique, une argumentation, à la logique
fallacieuse. C'est un raisonnement qui porte en lui l'apparence de la rigueur, voire de l'évidence, mais qui n'est en réalité pas valide au sens de la logique, quand bien même sa conclusion serait pourtant « vraie ».
À la différence du paralogisme, erreur dans le raisonnement d'un émetteur de bonne foi, ne cherchant pas à tromper le récepteur, le sophisme est quant à lui fallacieux :
il est prononcé et énoncé avec l'intention cachée de tromper le destinataire ou l'auditoire afin, par exemple, de prendre l'avantage sur lui dans une discussion, dans le cadre d'un désaccord de fond, d'un débat entre deux thèses.
quelques types de sophisme :
- L'extension du sujet : l'extension permet d'étirer à outrance l'affirmation de l'adversaire au-delà de ses limites naturelles ou formulées ; il s'agit de l'interpréter de la façon la plus générale possible. En exagérant les positions d'un adversaire, on peut se présenter comme plus raisonnable
- L'homonymie, ou le jeu sur les mots : il s'agit d'user et d'abuser du sens des propos de l'adversaire pour l'en éloigner de son sens premier ou réel, afin de lui faire dire ce qu'il ne dit pas. En modifiant le sens du mot employé par l'adversaire, on étend également son affirmation à ce qui en réalité n'a rien en commun avec l'objet du débat : on lui fait donc dire n'importe quoi afin de pouvoir le contredire. Ce stratagème permet ensuite de réfuter l'extension de sens fallacieuse et donc de paraître brillant et de se donner l'apparence du vrai.
- Transformation d'un relatif à un absolu : il s'agit d'une transformation d'implication de l'argument de l'autre : on prend une affirmation posée relativement au sujet et on la présente comme si elle était donnée par lui de façon générale, on peut ainsi la réfuter dans sa généralité et suggérer qu'elle est donc réfutée en particulier.
- L'épouvantail rhétorique ou les faux arguments : ce stratagème a pour but de réfuter des arguments que l'adversaire n'utilise pas ou ne mobilise pas réellement. On peut aussi utiliser les éléments personnels de l'adversaire, en pointant des propositions fausses qu'il considère comme vraies et donc supposer que tout son mode de pensée, étant analogue, mène nécessairement à des conclusions fausses.
- Par provocation : il s'agit de mettre en colère son adversaire, afin de le mettre hors d'état de porter un jugement mesuré et fiable et de nuire à la perception qu'il a de son propre intérêt. En étant ouvertement injuste envers un opposant, en le provoquant, en faisant preuve d'insolence ou d'impudence, on peut ainsi toucher son point faible, personnel, en insistant sur un sujet dont il a honte, pour brouiller son calme et sa capacité à réfléchir. Il sera donc incapable de formuler un jugement cohérent en apparence et se disqualifiera devant l'auditoire.
- Détourner l'attention : ce procédé a pour but d'empêcher l'adversaire de parvenir au bout de sa démonstration en brisant le flot de la discussion, en orientant le débat vers d'autres sujets ou propositions moins probantes pour la thèse de l'autre mais plus commode pour la sienne.
- L'adversaire se contredit : il s'agit de mettre en lumière des faiblesses, des paradoxes ou des contradictions dans la pensée de l'adversaire pour suggérer que toute sa thèse est possiblement mise en doute. C'est un stratagème réputé facile à mettre en œuvre, facile à appliquer puisque la plupart des interlocuteurs n'ont pas toujours défendu une ou l'autre thèse, et n'ont pas forcément une construction claire de toutes leurs idées reçues. Ce stratagème a pour but d'exploiter le fait que tout un chacun est en soi un paradoxe ambulant, et que chaque individu porte en lui et en son histoire ses contradictions internes.
- Faire une association dégradante contre l'adversaire afin de l'associer à une idéologie ou une thèse que tout le monde admet comme exécrable et immorale.
- Argument ad hominem : un argument de rhétorique qui consiste à confondre un adversaire en lui opposant ses propres paroles ou ses propres actes
- Argumentum ad personam : désigne une attaque personnelle portée par l'une des parties à la partie adverse sans rapport avec le fond du débat.
pour aller plus loin, pour ceux que ça intéresse, un bon début ici :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophisme