Ils ont enfin découvert le système immunitaire
Bonne nouvelle face au Covid-19 : nos anticorps sont capables de tuer le virus
Des scientifiques ont montré que, quelle que soit la sévérité de la Covid-19, l’infection induit des anticorps capables de tuer les cellules infectées. Une découverte qui peut aider à la recherche d’un traitement.
Comment se défend notre organisme lorsqu’il croise le chemin du coronavirus ? Voilà une question sur laquelle bûchent nombre de scientifiques depuis le début de l’épidémie. Et l’état des connaissances se densifie. Une nouvelle étude, publiée ce mercredi 21 avril dans la revue
Cell reports medicine, révèle une autre manière, pour le système immunitaire, de combattre le virus en cas d’infection. En s’appuyant sur des études épidémiologiques, des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’Institut Pasteur, du Centre national de recherche scientifique (CNRS) ainsi que du Vaccine Research Institute adossé à l’Université de Paris-Est Créteil ont montré que des anticorps induits chez des personnes infectées par le Sars-CoV-2 sont capables de tuer les cellules infectées. Et ce, quelle que soit la sévérité de la maladie.
Une découverte qui pourrait, selon Timothée Bruel, co-auteur principal de l'étude et chercheur à l’Institut Pasteur, contribuer au développement d’un traitement pour soigner les malades de la Covid-19. “Aujourd’hui par exemple, on commence à utiliser les anticorps monoclonaux qui sont choisis pour leur capacité à neutraliser le virus, en l’empêchant d’entrer dans les cellules, explique-t-il à Capital. Peut-être qu’à l’avenir, on pourrait créer un cocktail d’anticorps qui en comprendrait un qui neutralise directement le virus, et d’autres qui éliminent les cellules infectées”.
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Jusqu’ici, on savait que les anticorps ont un pouvoir neutralisant, qui permet d’empêcher le virus d’entrer dans les cellules et ainsi de se propager dans l’organisme. Là, dans le cadre de la réponse immunitaire à l’infection par le Sars-CoV-2, les chercheurs ont identifié des anticorps qu’ils qualifient de polyfonctionnels. Concrètement, si le virus est parvenu à infecter les cellules, alors les anticorps activent d’autres mécanismes de défense tels que les cellules tueuses NK (Natural Killer), ou bien les molécules du complément. Dans le premier cas, on parle de "cytotoxicité dépendante des anticorps". Un phénomène en deux étapes, au cours duquel les cellules infectées par le virus sont d’abord reconnues par les anticorps, puis détruites par les cellules tueuses NK. L’autre moyen d’attaque, les molécules du complément, correspond à un ensemble de protéines plasmatiques (des protéines contenues dans le plasma sanguin) qui permet aussi d’éliminer les cellules infectées et ciblées par les anticorps.
Une réponse immunitaire légèrement plus faible chez les asymptomatiques
Si ces découvertes ont de quoi donner un peu d’espoir à l’heure où les réponses thérapeutiques pour soigner les malades de la Covid-19 restent limitées, les chercheurs soulignent que l’étendue des fonctions antivirales des anticorps anti-Sars-CoV-2 est encore “mal comprise”. Au même titre que la réponse immunitaire chez les asymptomatiques, qui demeure “mal caractérisée”. Et ce, alors que près de la moitié des personnes infectées par le Sars-CoV-2 ne développe pas de symptôme. Pour autant, en comparant différents groupes de patients, les chercheurs ont conclu que les anticorps polyfonctionnels sont capables de tuer les cellules infectées, que l’on soit symptomatique ou non. “C’est une bonne nouvelle car jusqu’ici, on supposait que les asymptomatiques produisaient beaucoup moins d'anticorps que les symptomatiques”, commente Timothée Bruel. Mais la réponse immunitaire des asymptomatiques serait toutefois légèrement plus faible que celles des patients atteints de formes modérées de la Covid-19.
Des scientifiques ont montré que, quelle que soit la sévérité de la Covid-19, l’infection induit des anticorps capables de tuer les cellules infectées. Une découverte qui peut aider à la recherche d’un
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