Oued Noun
Sahraoui dial jbel
Sahara-ONU: Le diable se cache-t-il dans le détail?
Après la publication du rapport de Ban Ki Moon pour le Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur le Sahara, les réactions ne manquent pas. Tandis que le porte parole du gouvernement marocain, M. Naciri, estime que le rapport est « crédible, précis et objectif », la presse algérienne critique un vocabulaire tendancieux. Et le Polisario annonce qu'il reverra ses relations avec la MINURSO.
La presse algérienne a du mal à avaler le vocabulaire utilisé par Ban Ki Moon dans son dernier rapport. Selon le Polisario et quelques voix en Algérie, le secrétaire général de l'ONU abandonne subtilement l'option de l'autodétermination du peuple sahraoui et se range aux côtés du Maroc. Ainsi, le rapport demande de prolonger le mandat de la MINURSO pour « garder le cessez-le-feu »; le but du référendum, pour lequel la MINURSO a initialement été mis en place, serait ainsi mis de côté par un simple exercice de langage.
Autre critique faite au rapport: la simple mention, à plusieurs reprises, des « territoires », sans les qualificatifs « occupé » ou « libéré », amorcerait un lente révision de la position de l'ONU de considérer le Sahara Occidental comme dernière colonie d'Afrique. De plus, le rapport, qui critique la situation des droits humains dans la régions, ne mettrait pas assez en avance la responsabilité des autorités marocaines. Et ce, alors que 36 prisonniers sahraouis de 7 prisons marocaines ont entamé une grève de la faim le 18 mars dernier pour protester contre les conditions d'emprisonnement et réveiller l'attention internationale.
Le rapport de l'ONU a conduit Hafida Ameyar, journaliste au quotidien algérien Liberté, à conclure que tout laisserait croire « que le SG de lONU a adopté une démarche qui vise à la fois à vider la question sahraouie de son caractère colonial, et à rendre crédibles les tentatives marocaines de faire reconnaître ce conflit comme un problème de sécession. »
De son coté, le porte parole du gouvernement marocain, M.Naciri a considéré « inappropriées » les réactions du Polisario et de plusieurs milieux en Algérie. M. Ban serait « au-dessus de tout soupçon » et aurait « démontré qu'il accomplit sa mission dans le strict respect de ses convictions intellectuelles, politiques et morales », ajoute-t-il. Le Maroc a multiplié, ces derniers temps, ses efforts diplomatiques pour gagner du soutien international pour son plan d'autonomie du Sahara. Le dernier allié c'est la Guinée-Bissau, mais les plus importants soutiens proviennent des Etats-Unis et de la France, où le plan d'autonomie marocain commence à être perçu comme la solution la plus réaliste à suivre.
Alors que le Polisario espérait coincer le Maroc sur la question des Droits de l'Homme au Sahara, voilà que le rapport de force s'inverse. Une véritable douche froide à Tindouf.
Frederic Schmachtel
Yabiladi
Après la publication du rapport de Ban Ki Moon pour le Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur le Sahara, les réactions ne manquent pas. Tandis que le porte parole du gouvernement marocain, M. Naciri, estime que le rapport est « crédible, précis et objectif », la presse algérienne critique un vocabulaire tendancieux. Et le Polisario annonce qu'il reverra ses relations avec la MINURSO.
La presse algérienne a du mal à avaler le vocabulaire utilisé par Ban Ki Moon dans son dernier rapport. Selon le Polisario et quelques voix en Algérie, le secrétaire général de l'ONU abandonne subtilement l'option de l'autodétermination du peuple sahraoui et se range aux côtés du Maroc. Ainsi, le rapport demande de prolonger le mandat de la MINURSO pour « garder le cessez-le-feu »; le but du référendum, pour lequel la MINURSO a initialement été mis en place, serait ainsi mis de côté par un simple exercice de langage.
Autre critique faite au rapport: la simple mention, à plusieurs reprises, des « territoires », sans les qualificatifs « occupé » ou « libéré », amorcerait un lente révision de la position de l'ONU de considérer le Sahara Occidental comme dernière colonie d'Afrique. De plus, le rapport, qui critique la situation des droits humains dans la régions, ne mettrait pas assez en avance la responsabilité des autorités marocaines. Et ce, alors que 36 prisonniers sahraouis de 7 prisons marocaines ont entamé une grève de la faim le 18 mars dernier pour protester contre les conditions d'emprisonnement et réveiller l'attention internationale.
Le rapport de l'ONU a conduit Hafida Ameyar, journaliste au quotidien algérien Liberté, à conclure que tout laisserait croire « que le SG de lONU a adopté une démarche qui vise à la fois à vider la question sahraouie de son caractère colonial, et à rendre crédibles les tentatives marocaines de faire reconnaître ce conflit comme un problème de sécession. »
De son coté, le porte parole du gouvernement marocain, M.Naciri a considéré « inappropriées » les réactions du Polisario et de plusieurs milieux en Algérie. M. Ban serait « au-dessus de tout soupçon » et aurait « démontré qu'il accomplit sa mission dans le strict respect de ses convictions intellectuelles, politiques et morales », ajoute-t-il. Le Maroc a multiplié, ces derniers temps, ses efforts diplomatiques pour gagner du soutien international pour son plan d'autonomie du Sahara. Le dernier allié c'est la Guinée-Bissau, mais les plus importants soutiens proviennent des Etats-Unis et de la France, où le plan d'autonomie marocain commence à être perçu comme la solution la plus réaliste à suivre.
Alors que le Polisario espérait coincer le Maroc sur la question des Droits de l'Homme au Sahara, voilà que le rapport de force s'inverse. Une véritable douche froide à Tindouf.
Frederic Schmachtel
Yabiladi