5/ Les noms des apôtres
Les quatre évangiles indiquent les noms des apôtres qui suivent JC mais les listes montrent quelques incompatibilités:
Marc indique 13 noms, le treizième étant Lévi (Marc 2,14). Cependant, le passage correspondant à Marc (2,14) dans l'évangile de Matthieu (Matthieu 9,9) ne l'appelle pas Lévi mais Matthieu! Luc retient lui aussi Lévi (Luc 5,28) mais ne mentionne pas Thaddée au contraire de Matthieu et Marc. Un nouveau membre du groupe apparaît chez Luc, il s'agit de Judas, frère de Jacques, personnage distinct du traître Judas Iscariote. Enfin, Jean ajoute Nathanaël à cet échantillon déjà bien fourni. Jean mentionne aussi Judas, comme Luc, mais la liste complète des douze apôtres n'est pas donnée.
Devant une telle confusion comment accorder une fiabilité à ces énumérations? L'incohérence la plus révélatrice de la fantaisie de ces textes est qu'aucun apôtre ne se prénomme Marc ou Luc! Ces deux personnages sont pourtant censés avoir suivi JC pour pouvoir relater sa vie.
6/ Crucifixion
Nombreuses sont les représentations de la Passion de JC où on voit ce malheureux porter lui-même sa croix. N'en déplaise au clergé et aux artistes auteurs de ces œuvres, seul l'évangile de Jean précise que la croix a été portée par JC (Jean 19,27). Matthieu, Marc et Luc affirment au contraire qu'elle fut portée par un dénommé Simon, originaire de Cyrène, qui se trouvait sur les lieux au mauvais moment (Matthieu 27, 32, Marc 15, 21, Luc 23, 26).
Une fois cloué, JC a pour voisins deux brigands qui l'insultent selon Matthieu (27, 44) et Marc (15, 32) alors que Luc (23, 39-43) dit qu'un seul des deux l'insultait pendant que l'autre reconnaissait sa divinité.
Après avoir expiré, les évangiles content que JC fut enveloppé dans un linge. Ce linge est un linceul d'après Matthieu (27,59), Marc (15, 46) et Luc (23, 53) et des bandelettes selon Jean (19,40 et 20,5-6). La confusion est générale quand Luc parle lui aussi de bandelettes (Luc 24,12). Jean évoque aussi un linceul mais il est destiné uniquement à envelopper la tête du crucifié (Jean 20, 7). Il n'y a pas à douter que ces précisions n'altèreront en rien les convictions des partisans de l'authenticité du
suaire de Turin , œuvre d'un artiste du 13ème ou 14ème siècle.
Comme dans tout bon scénario, JC doit prononcer des paroles solennelles juste avant son expiration. Selon Matthieu et Marc, JC s'interroge: "
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?", formule d'autant plus surprenante que ce même JC ne cessait de répéter qu'il faut croire à tout prix et être prêt à mourir pour Dieu... Pour Luc, JC prononce: "
Père, je remets mon esprit entre tes mains", alors que Jean se contente d'une formule rapide: "
Tout est consommé". Quatre évangiles, trois déclarations distinctes.
7/ La résurrection
La résurrection a curieusement lieu devant un public limité alors qu'un grand nombre de témoins n'aurait pu que servir les intérêts de la secte encore à ses débuts. Néanmoins, là encore, les versions diffèrent: l'apparition devant les apôtres a lieu en Galilée selon Matthieu (28,7-20), Marc (16,6-18) et Jean (21,1-23) alors que Luc (24,13-49) et Jean (20,19) la situent à Jérusalem.
On peut s'étonner que le message biblique ait traversé 2000 ans d'histoire malgré ces innombrables incohérences. Il faut cependant reconnaître au clergé le mérite d'avoir, d'une part, su administrer au peuple SA version des évangiles et, d'autre part, répété depuis des siècles que l'examen critique, rationnel ne pouvait s'appliquer aux textes sacrés.
La suite...