Ceci explique cela
Gwenaël, 26 ans, se trouve sur la plage, entre Blue Beach et le Sporting. Lorsqu’il comprend ce qu’il se passe, le jeune livreur n’hésite plus : "Il ne s’agissait pas d’un accident. Ce type était en train de faire un massacre".
Ni une, ni deux, il plante ses potes sur les galets. Et n’écoutant que son courage un peu fou, il entreprend de courir après le camion. "Dans son sillage, c’était un champ de morts, de sang et de chair. J’ai dû enjamber des cadavres pour continuer à essayer de m’approcher".
Soudain, Lahouaiej Bouhlel semble ralentir. Gwenaël parvient presque à l’atteindre. "Il venait en fait de percuter un groupe de personnes. C’était un carnage. Il a ensuite accéléré de nouveau et m’a distancé. J’ai alors vu l’étendue des dégâts. Je me suis demandé en une fraction de seconde ce que je pouvais faire… Mais c’était trop tard, il fallait que je le rattrape".
Sauf que 50 m plus loin, Lahouaiej Bouhlel stoppe de nouveau. D’après des témoins, c’est un troisième passant qui parvient à s’agripper à la porte du camion qui l’oblige à ralentir de nouveau.
Par la fenêtre, il réussit à asséner des coups de poings à Lahouaiej Bouhlel qui riposte avec son 7,65 mm. Mais ne parvient pas à atteindre sa cible. Puis arrivent les policiers qui ouvrent le feu.
A l’arrière, Gwenaël couteau à la main, plaque un passant qui risque de prendre une balle dans la fusillade. "D’autres policiers m’ont alors interpellé pensant que j’avais un lien avec le tueur".
Évidemment, il n’en est rien. Gwenael et le troisième héros de la soirée ont été entendus à plusieurs reprises avant d’être libérés.
Libérés d’une nuit d’horreur que ces Niçois, comme beaucoup d’autres, auront du mal à oublier.