Si vous me permettez une analyse très personnelle... je voudrais m'attarder sur une composante culturelle et sociétale des origines du voile et non sur un aspect religieux particulier, car après tout, les "bonnes" musulmanes ne sont pas les seules à porter un foulard autour de la tête.
Contexte d'émergence du port du voile: une société patriarcale.
Pourquoi?
Lorsque l'homme à le pouvoir, il admet que son existence à plus de "valeur" que celle d'une femme.
C'est le cas de nombre de société.
Dans toute société patriarcale, les hommes détiennent la quasi intégralité du pouvoir, des biens et des responsabilités.
A l'extrême, les épouses sont considérées comme un bien, un signe extérieur de richesse du mari : une possession.
Il est de bon ton d'avoir une belle épouse, et même plusieurs lorsque l'on en a les moyens.
Si l'homme possède ses femmes, il veut être le seul à les posséder.
Les épouses, lorsqu'elles sont plusieurs, se partagent un homme, mais un homme ne partage pas ses femmes.
Il convient alors naturellement pour les hommes (et pour les hommes uniquement) de se prémunir de l'adultère.
Chacun doit pouvoir se dire :
"Aucun autre homme que moi-même ne doit pouvoir entretenir une relation (sexuelle d'abords, puis quelconque ensuite... voir : la dérive des taliban) avec une seule de mes épouses."
Plusieurs voies peuvent être adopter, souvent simultanément.
On a l'aspect psychologique, par l'éducation, le travail sur soi... la société requiert la chasteté et la pudeur volontaire et réfléchie de chacun, homme et femmes.
L'expression de cette volonté assure une certaine liberté et une certaine tolérance des uns pour les autres, mais elle ne garanti pas à elle seule que les règles soient bien respectées par tous.
L'autre aspect se traduit par la contrainte physique :
- masquer les parties du corps jugées arbitrairement sources de désir
- séparer les hommes des femmes dans leurs activités
Toute les sociétés, toutes les cultures, en tenant compte des différentes natures des deux sexes, ont été marquées par l'application de ces deux principes, psychologique et physique, en interaction et à des degrés différents.
Pour l'exemple, dans les sociétés occidentales et asiatiques libérales moderne l'une des dernières expression de la contrainte physique (à mon avis) est la nécessité d'avoir des vestiaires séparés pour chacun des sexes... ce qui peut sembler aller de soi, et pourtant...!
Dans une société patriarcale, tandis que la composante psychologique sera à même d'être présente dans la conscience des deux sexes, la contrainte physique se fera presque naturellement au détriment du statut de la femme.
Encore une fois, à l'extrême, on a les taliban, qui font porter la burka aux femmes et qui les restreignent très sévèrement à des activités et des règles auxquelles il ne leur est pas permis de déroger. Les hommes ne se mêlent pas aux femmes, mais pour ne pas que les femmes se mêlent aux hommes, ce sont elles qui sont écartés des centres décisionnels et exécutif de la société.
Ce sont elles les grandes perdantes en terme de liberté.
En effet, contraindre physiquement les hommes autant que les femmes reviendrait à leur accorder des statut semblable... ce qui ne saurait être le cas pour des islamistes intégristes (mais ils ne sont pas les seuls)
Le voile est à l'origine un des aspects de la contrainte physique appliquée aux femmes.
Ce ne sont pas les hommes qui ne regardent pas les cheveux des femmes, ce sont les femmes qui cachent leur cheveux de la vue des hommes.
Le résultat est le même, mais la pression n'est exercé que sur les femmes.
C'est tout à fait décent et tout le monde l'admet.
Je ne l'admet pas.
Je ne peux empêcher personne de porter le voile, mais je trouve cela dommage, pour la femme qui le porte et pour la société.
L'égalité entre les sexes ne sera, je le crains, jamais une réalité tant que des femmes porterons le voile, même volontairement, pour des raisons de "pudeur".
Comme nous le rappellent certains, la pudeur peut être recherché de façon réfléchie par tout individu, indépendamment de son sexe.
Le voile, expression de la pudeur d'une femme, est une contrainte physique.