4000 ans de monothéismes, histoire archéologique

L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE EN TERRE D'ISLAM ?


Au début du XIXe siècle, des voyageurs anglais notent, qu'en Égypte, l’espérance de vie d'un homme réduit en esclave est de 6 ans.
S'il a eu des enfants, il n'a pas le temps de les élever (Bowring, cité par Buxton : African Slave Trade).

La castration des garçons est généralisée.
En 1813, Burckardt, un suisse, visite des centres de castration d'esclaves noirs, au Darfour et en Égypte, à Zawiyat al-Dayr, un village copte. Deux moines coptes castrent des garçons entre 8 et 12 ans. La mortalité est de 2%, ce qui est considéré comme peu. La profession de « castrateur » est méprisée et réservée aux chrétiens coptes, sujets de seconde zone.

Au XIXe siècle l'historien musulman marocain, Ahmad ibn Khakid al-nasiri (1834-1897), accepte la légitimité de l’esclavage mais déplore que des musulmans y soient soumis sous prétexte qu'ils sont noirs. Ils sont « par troupes entières destinées à la vente sur les marchés des villes et des campagnes du Maghreb, où les hommes trafiquent d’eux comme s’ils étaient des bêtes et même pis. ».

Une fois arrivés à destination, les esclaves domestiques sont relativement bien traités. Les femmes esclaves, surtout les éthiopiennes, deviennent fréquemment concubines. Leurs enfants sont rarement reconnus mais suffisamment pour que toutes les familles d’Arabie aient du sang noir. Mais les conditions effroyables du transport (à pied à travers le Sahara), la castration et le travail dans les champs et les mines, expliquent qu'ils n'aient pas laissé de descendants au Maghreb.

Au XIXe siècle, les Britanniques luttent contre l'esclavage :
En 1846, ils demandent au chah d’Iran Muhammad de réduire la traite des noirs, ce qui est d’abord refusé au prétexte qu’il ne peut interdire ce que l’islam autorise. La Royal Navy créera de multiples escarmouches dans l’océan Indien et le Golfe Persique pour surveiller l'application de l'accord.

Le consul anglais Drummond Hay demande au sultan du Maroc de réfléchir à l'abolition de l'esclavage. Le 23 mars 1842, le sultan du Maroc répond : « En ce qui concerne la réduction en esclavage et le commerce des esclaves, ils sont confirmés par notre Livre ainsi que par la Sunna de Notre Prophète, que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui - et il n’y a d’ailleurs pas de controverse entre les Oulémas sur ce sujet, et nul ne peut permettre ce que la loi interdit ni interdire ce qu’elle permet. ».

Le 23 janvier 1846, Ahmed Ier, bey de Tunis, abolit l'esclavage. Le peuple résiste. En 1890, les français confirmeront cette interdiction en punissant les contrevenants d'amendes et de prison. L'esclavage ne disparaîtra en Tunisie qu'au début du XXe siècle.

En 1857, les Anglais obtiennent des Ottomans un firman qui interdit la traite des noirs, sauf dans le Hedjaz. Des eunuques y gardent depuis des siècles les mosquées de Médine et de la Mecque. Cette particularité est préservée pour son aspect religieux.

En 1962, l'esclavage est aboli au Yémen et en Arabie Saoudite.
La Mauritanie est le dernier pays musulman à l'abroger en 1982.

Mais, de nos jours, la condition de vie des travailleurs immigrés dans les pays du Golfe n'est pas très différente de celle de l'esclavage (confiscation du passeport, horaires de travail illimités, interdiction de la pratique religieuse autre que l'islam, maltraitance, interdiction du syndicalisme).

« Islam », Lewis, Gallimard. 2005.
 
LES MOUVEMENTS RÉFORMATEURS MUSULMANS EN INDE : RÉOUVRIR LES PORTES DE L'IJTIHAD : DÉMOCRATISATION OU ISLAMISATION DES INSTITUTIONS ?


Sir Sayyid Ahmad Khan (1817-1898), est un indien musulman,
dont la famille a donné plusieurs vizirs à la dynastie Mogole. Il grandit pendant la prise de pouvoir des Britanniques. Pour lui, il n'est pas incompatible avec la charia d'étudier les sciences exactes : les lois de la nature peuvent être considérées comme des attributs de Dieu. Il préconise une réouverture de l'ijitad pour autoriser à nouveau l'effort d'interprétation de la loi et du Coran. Il s'agit de discerner dans la révélation coranique ce qui est d'origine divine de ce qui est d'origine humaine. Il pense qu'il est souhaitable de repérer dans le texte du Coran ce qui dépend du contexte sociologique et des connaissances du temps de Mahomet. Il crée deux journaux pour défendre ces idées « Mohammedan Social Reformer » et « Aligarh Institute Gazette ». En 1875, Il fonde une école, le « Collège d’Aligarh » qui participe au renouveau de l’islam en Inde. Il fait l'objet de virulentes critiques de la part des savants musulmans traditionalistes. Sir Sayyid Ahmad Khan voyait la domination des anglais en Inde comme un acquis positif puisqu'ils garantissaient la liberté de culte. Il fonde un parti politique dont la seule revendication vis à vis des anglais est l'égalité des fonctionnaires hindous et musulmans.

C'est dans sa mouvance que naît la croyance ahmadiste, qui se veut le seul islam authentique, celui dont l'interprétation est réellement divine.

Le philosophe-poéte Muhammad Iqbal (1877-1938) prend la suite de Sir Sayyid Ahmad Khan en Inde. Il donne aux musulmans « le sens d'un destin séparé ». Il souhaite lutter contre le fatalisme musulman traditionnel, et rouvrir l'Ijtihad. L'effort d'interprétation doit être basée sur le consensus de tous, « l'ijma ». Le pouvoir de discerner est alors transféré des religieux, des ouléma, vers les citoyens par le biais des assemblées législatives. L'idée du consensus, typiquement musulmane, est sa façon d'adapter la démocratie occidentale à l'islam. En 1936, ses adeptes, des musulmans citadins et éduqués, prennent le contrôle de la Muslim League. Le parti est dirigé par le laïc Muhammad Ali Jinnah (1876-1948). En 1948, la Muslim League est à l'origine de la partition de l'Inde et de la fondation du Pakistan. À l'origine laïque, elle soutient donc l'organisation de deux pays sur des critères religieux. Au Pakistan, elle se maintient au pouvoir par le compromis avec les partis religieux.

Souhaiter intégrer la raison et la science à la Foi, ré-ouvrir d'Ijtihad, aspirer au consensus démocratique ont conduit au bout d'un siècle d'évolution à la partition de l'Inde qui symbolise la difficulté de vivre ensemble, voire le refus d'essayer de vivre avec d'autres croyants dans l'égalité. L'identité religieuse reste la base de l'identité humaine et étatique pour les musulmans du Pakistan.
Après 70 ans d’existence, le Pakistan persécute les minorités religieuses (chrétienne et ahmadis), est menacé par l'islamisation larvée de ses institutions et voit grandir influence des Talibans....

L'islam est-il compatible avec la démocratie, avec l'égalité des citoyens de toutes les religions et avec la liberté religieuse ? Pourquoi les musulmans n'auraient-ils pas le droit de changer de religion ?
 
L'AHMADISME

Mirza Ghulam Ahmad (1835-1908)
naît dans un village musulman indien, près du royaume Sikh. Les biens de sa famille sont pillés par les sikhs et son père passe sa vie en procès. Il est éduqué dans la foi musulmane et rencontre les chrétiens du voisinage. De nombreux musulmans étaient alors tentés par le christianisme et Mirza Ghulam Ahmad souhaite les ramener à l'orthodoxie musulmane. En 1880, il publie un livre, « Barahin-i-Ahmadivya », où il pense démontrer définitivement la suprématie de l'islam sur toutes les autres religions.
En 1886, après une retraite de 40 jours vouée au jeûne et à la prière, il reçoit l'annonce de la naissance d'un fils miraculeux qui naîtra de son épouse l'année suivante : Mirza Bashir-ud-Din Mahmud Ahmad (1889-1965). Il prendra la suite de son père et prêchera sa spiritualité dans le monde entier.
En 1889, Mirza Ghulam Ahmad fonde sa communauté, nommée plus tard « Ahmadiyya Muslim Jamaat ».
En 1891, il se déclare Mahdi, affirme être prophète et être le Messie attendu des chrétiens : « Je jure au nom d'Allah qui est le détenteur de ma vie, que c'est lui qui m'a envoyé, m'a nommé prophète, et m'a appelé le Messie Promis. C'est lui qui a montré 300 000 signes en faveur de ma proclamation ». Mirza Ghulam Ahmad déclare avoir accompli la prophétie du retour de Jésus. Lui et ses disciples affirment que cet événement avait été annoncé par Mahomet, le prophète de l'islam, ainsi que par les évangiles.
Depuis 1891, il appelle ceux qui le suivent à s'engager par serment au cours d'une conférence annuelle.

Mirza Ghulam Ahmad se veut musulman et revendique détenir la véritable interprétation de l'islam.
En 1914, après la mort de son fondateur, le mouvement se scinde en deux : le « Lahore Ahmadiyya Movement » et l'« Ahmadiyya Muslim Community » qui interprètent différemment son rôle de Mahdi.

Les sunnites comme les chiites refusent de les nommer « ahmadis » et préfèrent les appeler « Qadiani », qui fait référence à leur région d'origine « de la région de Qadian en Inde ». La conviction de Mirza Ghulam Ahmad qu'il est prophète, nie le principe fondamental de l'islam qui veut que Mahomet soit le « sceaux des prophètes ». Les musulmans, après avoir persécuté les Ahmadis pour les faire rentrer dans l'orthodoxie, ont pris acte de leur sécession et l'Organisation de la conférence islamique les a déclaré non musulmans en 1973, leur interdisant le pèlerinage à la Mecque. Au Pakistan, ils subissent toujours des persécutions.

Abdus Salam (1926-1996) est un physicien pakistanais appartenant à la minorité ahmadiste.[/b] Jeune, il étudie au Government College à Lahore. Persécuté par la majorité musulmane de son pays pour sa religion, il doit fuir son pays et se réfugier en Grande-Bretagne. Il obtient en 1952 un doctorat en mathématiques et en physique de l'université de Cambridge. Il travaille sur l'interaction électrofaible, synthèse de l'électromagnétisme et de l'interaction faible. En 1979, il est lauréat du prix Nobel de physique avec Sheldon Glashow et Steven Weinberg. En 2006, année du dixième anniversaire de sa mort, il n’y a eu aucune commémoration au Pakistan pour célébrer son œuvre.


La devise des Ahmadis est « l'amour pour tous, la haine pour personne », leur symbole est un minaret blanc.
Ils sont 20 millions répartis dans 190 pays.
 
LE BAHAISME
est fondé en 1863 par le persan Mirea Husyn-Ali Nuri (1817-1892), surnommé « Baha-Allah », « Gloire à Allah ».

L'histoire.

À partir de 1790, des chiites, regroupés autour de Sayh Ahmead Ahsai, se mettent à attendre la venue imminente du Mahdi. En 1843, à Shiraz en Perse, Sayyid Ali, un jeune homme de 25 ans, déclare être cette nouvelle manifestation de Dieu, le Mahdi attendu. Surnommé alors Bāb, la porte en arabe, il convainc 18 disciples surnommés les « lettres du Vivant ». Mirea Husyn-Ali Nuri est l'un des 18. Après 6 ans de mission, Sayyid Ali est fusillé à Tabriz sur demande du clergé chiite. Husyn-Ali Nuri prend la tête du mouvement. Soucieux des pauvres depuis son jeune âge, il se dit le Messie attendu des chrétiens et des juifs. Sa religion doit être l’avènement d'un royaume de paix, de justice et de liberté. Dans l'empire ottoman où il vit, il doit quitter ses lieux de résidence les uns après les autres, Bagdad, Constantinople, Andrinople, Saint-Jean-d'Acre (Akka) où il est emprisonné en 1868. En prison, il écrit le Kitab-i Aqdas, qui résume sa doctrine. Il meurt en 1892 près de Haîfa. Son tombeau est devenu la Qibla du bahaisme. Son fils lui succède. Il voyage en Europe et aux États-Unis pour répandre sa foi. Son dernier petit fils décède en 1957 sans avoir désigné d'héritier. Depuis, la communauté est dirigée par 9 personnes élus pour 5 ans formant la Maison universelle de Justice.

La doctrine.
Le Bahaisme est un monothéisme. « Dieu [est] personnel, inconnaissable, inaccessible, source de toute révélation, éternel, omniscient, omniprésent et tout puissant ». Le bahaisme prône trois unités : celle de Dieu, des religions et de l'humanité. De cette croyance découle que tous les textes saints sont égaux et lus pendant la liturgie : Pentateuque, Évangiles, Coran, Kitab-i Aqdas. Dieu communique avec les hommes par neuf éducateurs ou « Manifestations de Dieu » : Abraham, Moïse, Bouddha, Zoroastre, Krishna, Jésus, Mahomet, Bāb et Baha-Allah. Chaque croyant doit vivre dans le monde au service de l'humanité. La charité est le seul précepte universel et non réformable. Toutes les autres prescriptions, la prière quotidienne, le jeune de 19 jours par an, la direction de la prière, sont réformables pour s'adapter à l'évolution des mœurs. L'alcool, les drogues, le jeu, l'homosexualité, les relations sexuelles hors mariage, sont interdits. La pratique du Baca Bazi, les relations pédophiles avec de jeunes garçons, ritualisées en Afghanistan et en Iran, est strictement interdite.
L’âme des hommes est jugée après leur mort. L'enfer ou le paradis ne sont pas des lieux de punition ou de récompense mais symbolisent l’éloignement ou la proximité de Dieu.
L'éducation est préconisée pour les hommes comme pour les femmes, chacun devant apprendre à juger par lui même sans se soumettre aux préjugés. Mais les Maisons universelles de Justices doivent aujourd'hui donner leur accord avant toute publication des adeptes, même les publications scientifiques. Plusieurs scientifiques bahaistes furent donc radiés dans les années 80.
Le mariage est monogame et constitue la base de la société, le divorce reste possible. Quoique les égales des hommes en théorie, les femmes ne peuvent pas être élues comme membres des Maisons de Justice.

Le Bahaisme existe dans plus de 180 pays et regroupe 7 millions de membres, son centre spirituel est à Haïfa en Israël.


Source : Wikipedia.
 
DANS LE DÂR AL-ISLÂM, LES FEMMES S'ÉMANCIPERONT-ELLES ?

En 1852, Qurrat al-‘Ayn (1814-1852),
est condamnée à mort par torture. Chiite d'origine, elle avait adhéré au Bahaisme et avait milité non voilée contre la polygamie avec 27 autres femmes perses.

En 1855, le chef des oulémas de la Mecque, Cheikh Djamal, dénonce les réformes ottomanes dans une fatwa. Il critique l'abolition de l'esclavage et de la dhimma et prétend, en exagérant, que les femmes auront le droit de sortir dévoilées et de divorcer. La révolte mecquoise est matée, mais les ottomans deviennent prudents.

En 1860, Namik Kemal, un « jeune turc », analyse le retard des pays musulmans comme étant dû à « la façon dont nous traitons nos femmes ». En 1867, dans le journal Tasvir-i Efkâr, il cherche à promouvoir l’égalité des sexes. Il doit s’enfuir à Paris.
En 1899, Qasim Amin, dans un livre en arabe, « La Libération de la femme », préconise l’éducation des femmes, la suppression du voile et la réinterprétation des versets du Coran qui légitime la polygamie, le concubinage et le divorce par répudiation.
En 1920, Kemal Atatürk constate qu'il n'est pas souhaitable de se priver de la moitié féminine des ressources humaines. Les femmes obtiennent le droit de vote en 1930. Le premier pays chrétien à le faire avait été la Suède au début XVIIIe siècle.

En 1984, les algériens choisissent un code de la famille entérinant la tutelle perpétuelle des femmes envers leur wali, leur référent masculin.
En 1959, la constitution tunisienne garantit l'égalité des sexes. Le 23 octobre 2011, les tunisiens ont retrouvé, par la révolution, le droit de choisir librement leurs dirigeants, ils élisent le parti islamique à l'Assemblée constituante. En novembre 2012, une jeune femme, surprise avec son petit ami dans une voiture, est violée par des policiers. Elle porte plainte ... mais est jugée pour indécence. Relaxée en première instance, la décision est cassée. De victime, elle est devenu coupable de son viol, selon la logique instituée par le Coran, qui pardonne à la victime, ce qui suggère sa culpabilité : S. 24-33 : « Ne contraignez pas vos esclaves femmes à la prostitution... Les contraint-on ? Dieu est alors, quand elles ont été contraintes, pardonneur, miséricordieux. ».
Certaines femmes se révoltent contre cet archaïsme, mais beaucoup de musulmanes restent silencieuses, portant fièrement leurs voiles inconfortables comme l'emblème bien visible de leur foi. Leur soumission est religieuse mais elle devient également revendication politique, particulièrement en Europe.

Bien des musulmanes européennes ignorent que leur infériorité et leur soumission envers les hommes sont entérinées par le Coran (S. 4-34). Elles ne reconnaissent et n'acceptent qu'une soumission envers Allah, symbolisée par le port de vêtements. Elles ont oublié que la liberté, l'égalité, le droit de s'exprimer, d'étudier, de choisir son époux, ne leur sont parvenus que par la chrétienté. Par leurs vêtements ostentatoires, elles expriment ainsi au quotidien les revendications politiques de leurs frères.

Mais cette soumission acceptée n'est-elle pas risquée ? N'est-elle pas aisée à supporter que parce qu'elle est vécue en démocratie, système qui protège les droits individuels ?
 
AU XIXe s, AUX ÉTATS-UNIS, LES COURANTS ADVENTISTES.

En 1818, le prédicateur baptiste William Miller (1782-1849)
se met à prêcher le retour du Christ pour 1844. Il interprète le livre de Daniel (Dn 8-14) qui annonce que 2300 jours prophétiques, donc 2300 ans (?), s'écouleront entre la destruction du Temple de Jérusalem et le renouvellement des sacrifices. Son intuition se répand parmi les chrétiens de toutes les églises. Le 22 octobre 1844, 150 mille américains sur 17 millions attendent en vain la fin du monde et le retour du Christ. Après la déception du 22 octobre 1844, les convictions adventistes vont se dissoudre entre différents mouvements. Deux de ces groupes vont se développer :

- D'un groupe de 50 adventistes en 1846 va émerger l’Église des « Adventistes du septième jour » .
L'interprétation de l’événement attendu en 1844 aurait été erronée, il ne s'agissait que de l'avènement d'une ère nouvelle. En 1872, ils définissent leurs principes fondateurs : ils croient en la Trinité, en l'Incarnation du Christ, au salut par la Croix. Ils pratiquent la lecture littérale de la Bible. La Loi de Moïse est toujours valable, mais il ont une conception moderne de la Loi qui inclut la séparation des Églises de l'état. Après avoir douté de la divinité du Christ pendant un siècle, ce qui les avaient placé en dehors du christianisme, ils admettent à nouveau la divinité du Christ. Ils ont réintégré le courant protestant en 1960.
Ils sont actuellement 16 millions. Ils sont très impliqués dans l'éducation, la lutte contre les discriminations et les œuvres de charité. En France, les adventistes ont adhéré à la Fédération protestante de France le 12 mars 2006.

- Les témoins de Jéhovah prennent leur autonomie par rapport au mouvement adventiste au XIXe siècle, au moment où celui-ci doute de la divinité du Christ. Comme les Témoins de Jéhovah ne croient pas en la divinité du Christ, ils ne sont pas chrétiens. Selon leur foi, le nom de Dieu est Jéhovah et Dieu souhaiterait que Son nom soit connu. Les Témoins de Jéhovah ont prédit la fin du monde 5 fois au XXe siècle.
Les Témoins de Jéhovah ont été contestés pour plusieurs raisons éthiques :
- Pour tenter de sauver leurs coreligionnaires allemands des persécutions nazies, ils ont dénigré les juifs.
- De nos jours, de multiples plaintes pour pédophilie ont mis en exergue leur fonctionnement sectaire. Les Témoins de Jéhovah vivent séparés et souhaitent régler leur problème en interne, ce qui les a conduits à étouffer les affaires de pédophilie.
- Ce n'est que dans les années 1960 qu'ils ont accepté la vaccination et ils refusent toujours les transfusions sanguines en raison d'un verset qui déconseille la consommation de sang.

Les Témoins de Jéhovah sont assujettis à de multiples réunions. Il leur est conseillé de rejeter les membres de leur famille non croyants. Les études supérieures sont déconseillées mais, en revanche, l’appel au don financier est encouragé. Ils pratiquent une lecture littérale de la bible.
Ils sont actuellement 11 millions et les nouveaux baptisés sont, en proportion, de plus en plus souvent les enfants des membres que des convertis.

Contrairement au nouveaux monothéismes issus de l'islam et aspirant à la rationalité, ces monothéismes issus du christianisme pratiquent la lecture littérale de la Bible. L’Église catholique pratique, elle, la lecture symbolique de la Bible depuis ses origines (Saint Ambroise, Saint Augustin).
 
LE MARXISME : UNE RELIGION ?

Karl Marx (1818-1883) est allemand, issu d'une famille juive, convertie au protestantisme en 1816. Marx est à l'origine de la conception matérialiste de l'histoire.
Les événements historiques ne seraient pas influencés par les idéologies y compris religieuses, mais par les rapports sociaux et par la lutte entre les classes sociales. Pendant le XXe siècle, des générations d'intellectuels, formées au marxisme, ont été incapables de percevoir l'importance du fait religieux pour certains peuples. Ainsi, la révolution de l'ayatollah Khomény en 1979, les a-t-elle totalement surpris, tant ces intellectuels occidentaux étaient incapables de concevoir qu'un peuple puisse donner une telle importance à sa religion.

Marx est le théoricien de l'idéologie socialiste et de l'idéologie communiste, son accomplissement. Il s'agit, par la lutte des classes et la révolution, de donner l'appareil productif aux prolétaires. À terme, l'homme est nourri, logé, éduqué, soigné par l'état, selon ses besoins, et il travaille selon ses capacités. Toute la production est propriété de l'état et non de celui qui produit. Nos états-providence européens, surendettés, mais pratiquant toujours les transferts sociaux financés par l’imposition des entreprises, en sont la variante modérée.

En 1937, le pape Pie XI, dans l'encyclique « Divini Redemptoris » analyse sans complaisance l'idéologie communiste. La lutte des classe aurait pu séduire certains chrétiens au nom de l'amour des pauvres. En une phrase prophétique, Pie XI affirme que « Le communisme est intrinsèquement pervers. ».
L'expérience communiste a été tentée partout. Dans la Russie orthodoxe, Staline est responsable de 50 millions de morts. Dans la Chine confucianiste, Mao est responsable de 70 millions de morts. Au Cambodge bouddhique, le génocide Khmer a décimé la moitié de la population. L’île catholique de Cuba, est mise en faillite par le communiste Fidel Castro qui persécute ses opposants. Le nord Soudan, musulman, au nom du socialisme, mène une guerre d'extermination et réduit à la famine le sud Soudan animiste et chrétien. Pendant un siècle, en une monstrueuse expérimentation grandeur nature dans toutes les cultures, le marxisme a systématiquement conduit à la ruine et aux exterminations de masse.

Néanmoins, Marx explique que l'histoire tend à restituer la lecture de la classe dirigeante, plutôt que la réalité des faits dans leur complexité. Cette idée est d'autant plus intéressante qu'elle s'applique à toutes les idéologies dominantes, religieuses comme politiques. Ainsi, les soviétiques organiseront-ils une relecture des faits selon leur idéologie pour manipuler le peuple : tout média formé au socialisme est tenté, même de nos jours, de présenter l'autre comme fasciste. Ainsi les croyants sont-ils tentés de lire leurs textes saints avec un regard orthodoxe en oubliant l’objectivité de la preuve historique. Le roi Josias imagine le Dieu des combats pour soutenir son projet militaire. L'archéologie contredit cette vision biblique. Certains chrétiens, qui font une lecture littérale de la Bible, sont choqués par ce regard historique. Les musulmans ont la même difficulté avec le Coran : leur foi en l'origine divine du Coran prime sur la recherche objective de la réalité historique.

Mais l'histoire peut aussi être conçue comme la chronologie de faits objectifs, basée sur l'archéologie et l'épigraphie.
 
LES JEUNES TURCS.

La constitution ottomane de 1876 est abolie en 1878. Pour réclamer son rétablissement, le mouvement Jeune-Turc est créé en 1889, au sein de l'école militaire de médecine d’Istanbul.

Le mouvement se répand parmi les élèves des écoles supérieurs militaires, puis il gagne les fonctionnaires et les oulémas. Au début du XXe siècle, le mouvement se divise, mais reste d'accord pour critiquer l'autoritarisme du sultan et sa faiblesse envers l'occident. Certains souhaitent abandonner l'islam : ce sont les membres arméniens du parti Dashnak. Une autre mouvance, islamique, typique du mouvement nahka, veut réformer l'empire en empruntant les progrès techniques occidentaux, mais en préservant l'islam. La dernière tendance est nationaliste et souhaite maintenir la souveraineté de la Turquie.

En 1908, les Jeunes turcs, craignant une enquête du sultan sur leurs activités, déclenchent une révolution. L'armée se mutine au lieu de les combattre. Le 24 juillet, Abdul-Hamid II est obligé de rétablir la constitution.
Les jeunes-turcs gagnent les élections qui suivent et prennent le pouvoir. Les politiciens exilés par le sultan reviennent à Istanbul. Des mutineries éclatent en Albanie et en Arabie. L'anarchie s'installe. Dès 1909, des partisans du sultan tentent une contre révolution en annonçant craindre la destruction de l'islam et du califat. Le chef d'état major des jeunes-Turcs, Mustafa Kemal, mate la contre révolution. Le sultan est remplacé par son frère Mehmed VI, qui restera un fantoche.
En 1912, l’Autriche annexe la Bosnie-herzegovine et l'Italie la Libye. La Crète se réunit à la Grèce. L'empire se défait.
Les Jeunes-Turcs se rapprochent de l'empire Allemand. Dès 1913, l'armée turque dépend totalement de l'aide allemande. Ils vont suivre les Allemands dans la défaite de 1918.
De 1914 à 1915, la Russie envahit l'Est de l'empire ottoman avec l'aide d'arméniens. Cela va servir de prétexte au premier génocide du XXe siècle.
Les Jeunes-Turcs regrettent leur alliance avec les arméniens. En 1915, prétextant de leur trahison lors de l'invasion russe, ils désarment les soldats arméniens dans leur propre armée et les exécutent. Puis la déportation interne des populations arméniennes est organisée. Lors de marches forcées mortelles, les arméniens sont regroupés à Alep et répartis dans des camps (Chedaddiyé et Deir ez-Zor) où ils sont massacrés. On estime que les deux tiers de la population arménienne ont disparu, soit 1 200 000 personnes. En 1919, le caractère planifié de l'extermination est reconnu par les tribunaux ottomans : Talaat, Djemal et Enver, les organisateurs, sont condamnés à mort par contumace pour « l'extermination d'un peuple entier constituant une communauté distincte ». En 1920, l'empire ottoman est démembré par le traité de Sèvres qui est signé par le sultan Mehmet VI. Le sultanat disparaît, les européens occupent la Turquie.
Partant d'Anatolie, Mustafa Kemal mène une guerre contre l'occupation européenne. En 1923, il obtient l'autonomie de la République de Turquie lors du traitée de Lausanne. Le traité avalise les échanges de populations entre la Grèce et la Turquie : 1 400 000 chrétiens sont expulsés de Turquie et 400 000 musulmans de Grèce.

À partir de 1923, les turcs ne reconnaissent plus le génocide arménien. La laïcité qu'ils instaurent a les limites permises par l'islam : le christianisme ottoman n'a pas survécu dans la République Turque dite laïque.
 
L'ISLAM REFUSE TOUT CE QUI EST CHRÉTIEN. IRA-T-IL JUSQU'À SUIVRE LE FASCISME ?

Au début du XXe siècle, les Britanniques essaient d'organiser les peuples arabes pour créer une opposition interne dans l'empire ottoman. Le panarabisme émerge : il est chrétien autant que musulman.
Il revendique la suprématie des arabes au sein de l'islam au nom de leur génie spécifique. Il s'agit, à terme, de fonder un état arabe unique, indépendant des turcs comme des occidentaux. Là, se situe l'épopée de Laurence d'Arabie.
La chute de l'empire ottoman permet à la France et à l'empire Britannique de se partager le Moyen-Orient en dessinant des frontières artificielles entre les provinces de l'empire ottoman défait. La Palestine romaine, disparue depuis 1500 ans, est recréée et placée sous mandat britannique. En dehors de l'Iran, aucun des états moyen-orientaux n'avait d’existence historique, de langue ou d'identité religieuse propre. Ceux-ci sont créés par les occidentaux pour fractionner le pouvoir arabe.

Dans les années 30, les fascistes italiens et allemands lancent une propagande au Moyen-Orient pour contrer les intérêts britanniques et français. En 1935, Mussolini fait cadeau de colonnes de marbre à la mosquée al-Aqsa.
Une nouvelle immigration juive européenne aspire à s'installer en Terre Sainte sur des terres achetées. La déclaration de Balfour de 1917, signée par les anglais, leur en avait reconnu le droit. Les arabes y sont farouchement opposés. Ils demandent le soutien des Britanniques. En 1939, les « Conférences sur la Palestine » se tiennent à Londres : les arabes refusent de parler aux Juifs directement. Deux conférences se déroulent donc en parallèle, les britanniques servant d'intermédiaires. C'est un échec.

En 1940, déçue par l’ambiguïté anglaise, la « Commission pour la coopération entre les pays arabes » se réunit sous la direction du grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin al-Husayni. Elle décide d’entrer en contact avec l’Axe Germano-italien. Le grand Mufti de Jérusalem propose à Hitler d’appliquer aux Juifs de Palestine la « même solution finale » que lui en Allemagne. L'idée nazie que le judaïsme soit une ethnie, une race, est une idéologie sans fondement historique. Les dirigeants arabes issus du panarabisme reprennent sans interrogation morale particulière la discrimination raciale d'Hitler au sujet des juifs. Avec le soutien du Grand Mufti de Jérusalem, des musulmans bosniaques s'organisent en 13e division de montagne de la Waffen-SS.

En 1940, lors de la défaite de la France, la puissance mandataire du Liban et de la Syrie, la propagande nazie s'installe au Moyen-Orient avec son modèle politique du parti unique. En Irak, en 1931, Rachid Ali al-Gillani établit un gouvernement pro-nazi. Chassé par les anglais, il finira la guerre à Berlin en compagnie du grand mufti de Jérusalem. L'idée du parti unique sera reprise plus tard avec l’apparition des partis Baas au sein du panarabisme.

La tentation du nazisme n'a été que transitoire et n'a touché que de rares musulmans fascinés par Hitler. Ils s'agissait néanmoins de leaders politiques et religieux de premier plan. Mais la difficulté pour les musulmans d'accepter la liberté de culte, pour eux et pour les autres, tout en reconnaissant l'égalité de tous, reste une question non réglée dans le Dâr al-Islâm.
 
L’ÉGLISE ET LE NAZISME, L’ÉGLISE ET LE COMMUNISME.

En 1937, le pape Pie XI condamne le communisme, et juste après, le nazisme dans « Mit brennender Sorge »,
l'encyclique rédigée par le Cardinal Eugenio Pacelli, le futur Pie XII. Elle condamne la divinisation de la race et le paganisme. L’archevêque de Berlin et de nombreux prêtres allemands lisent l'encyclique en chaire. Furieux, les nazis déportent 304 prêtres à Dachau.

En 1939, Pie XII succède à Pie XI.
En 1942, les évêques hollandais prennent publiquement la défense des juifs.
En réponse, les nazis fouillent les monastères hollandais et déportent les juifs qui s'y cachent. Pie XII ne défendra plus publiquement les juifs, mais demandera à son clergé de les protéger en leur donnant de faux certificats de baptême ou en les cachant. En 1942, Pie XII confirme la condamnation des régimes fascistes dans une lettre qu'il fait lire dans toutes les églises allemandes à Noël. Lors de la débâcle de Mussolini en juillet 1943, les Allemands arrivent à Rome. En 1944, Pie XII demande que les Juifs de Rome soient cachés par les congrégations religieuses. Il héberge des enfants juifs dans sa résidence d'été de Castel Gondolfo et laisse la communauté juive de Rome entrer au Vatican. Golda Meir lui manifestera sa reconnaissance après la guerre et le grand Rabbin de Rome, Israël Zolli, se convertira au catholicisme en prenant son prénom, Eugenio. L'historien israélien Pinchas Lapide estime que l’Église catholique a sauvé entre 150 000 et 400 000 juifs.
Les protestants européens,
eux-aussi, ont largement participé à la protection des juifs. Mais les nazis, confrontés à l’opposition doctrinale catholique, puiseront dans les écrits antisémites de Martin Luther pour essayer de rallier les protestants.

En 1964, la pièce « Le Vicaire », écrite par Rolf Hochhuth accuse le pape d'avoir favorisé le génocide par sa passivité. Elle contient tant d'exagération que sa représentation est interdite en Israël. L'ouverture des archives soviétiques confirmera qu'il s'agit d'une commande de la propagande communiste pour discréditer l’Église.

Une autre reconstruction historique consiste à affirmer que les communistes ont été résistants de la première heure.
Initialement, Staline et Hitler font alliance en signant le pacte germano-soviétique le 23 août 1939. Seuls un tiers des députés communismes français quittera le parti après cet accord. En été 1940, l'Humanité, le journal communiste, ira même jusqu'à appeler à la « fraternisation » avec les Allemands. Y-avait-il tant de différence entre le socialisme de l’Internationale et le National socialisme ? Certains catholiques français de droite ne s'y sont pas trompés qui ont rallié Pétain pour son anticommunisme, et non pour sa politique de collaboration lancée par le socialiste Laval. Il faudra l’invasion de l'union soviétique par les nazis le 22 juin 1941 pour que les communistes deviennent résistants. Ils entreront alors en nombre dans les mouvements qui existaient déjà.

Le Général De Gaulle va incarner la résistance de la première heure et donner un exemple de la liberté du discernement chrétien qui n'est pas soumis au fatalisme. « Nous avons perdu une bataille, mais nous n'avons pas perdu la guerre. » affirme-t-il le 18 juin 1940. La défaite française ne signifie pas la préférence de Dieu pour les nazis, mais permet de discerner la nécessité de continuer la lutte au service du bien.
 
LA FONDATION D'ISRAËL.

« Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite se dessèche. » (Ps 137).

À la fin du XIXe siècle, entre l'antisémitisme européen et l'appel spirituel ancestral, le sionisme émerge et aspire au retour en Terre Sainte. En 1882, le baron français Edmond de Rothschild achète de la terre ottomane et finance le premier établissement juif à Rishon leZion. Sous la direction de Théodore Herzl, l'Organisation sioniste mondiale est fondée en 1897 et le Fond pour l'implantation juive en 1901. Il a pour but d'acheter toutes les terres mises en vente en Terre Sainte.

Pendant la seconde guerre mondiale, 6 millions de juifs
disparaissent, suite aux exécutions sommaires, à la faim dans les ghettos ou à l'extermination dans les camps. Les nazis sont responsables du pire des génocides.

Le 29 novembre 1947, l'ONU reconnaît la création de deux états, un palestinien et un israélien. Le 14 mai 1948, le mandat britannique prend fin, Ben Gourion proclame immédiatement la fondation de l'état d'Israël, établi sur des terres achetées par le fond juif. Le nouveau pays n'a donc pas de cohérence géographique. Dès le 15 mai, refusant les états, tant d’Israël que de Palestine, les pays arabes l'attaquent pour s'approprier leurs terres. Une humiliation attend les arabes : 650 000 juifs, peu armés et mal entraînés défont 80 millions d'arabes. Le nouvel état d'Israël conquiert des terres et obtient sa cohérence géographique.
Les juifs ont légalement acheté les terres sur lesquelles ils se sont installés. Les propriétés existant sous l'empire ottoman ont été respectées par l'état d'Israël. Ainsi les franciscains, propriétaires de nombreux monastères, sont-ils restés légitimement propriétaires de leurs biens. Les guerres à venir vont conduire des arabes à fuir Israël sans possibilité de retour et des juifs occuperont leurs terres, mais ces guerres n'ont pas été déclenchées par les Israéliens. De nos jours, un million et demi d'arabes, chrétiens et musulmans, vivent en paix en Israël, toujours propriétaires de leurs biens.

Les arabes sont confrontés à un paradoxe, ils affirment leur unité culturelle au sein du panarabisme, mais prétendent que les palestiniens ont une spécificité qui leur interdit d'être fondus dans la population arabe des pays limitrophes. Seule la Jordanie acceptera de donner sa nationalité aux réfugiés palestiniens. Les autres pays arabes leur refuseront l'intégration, qu'ils pourront obtenir dans tous les pays du monde en une génération.

En 1955, dans « Tristes tropiques », Claude Lévi-Strauss constate : « [les musulmans] sont incapables de supporter l’existence d'autrui comme autrui. Le seul moyen pour eux de se mettre à l'abri du doute et de l'humiliation consiste dans une « néantisation » d'autrui, considéré comme témoin d'une autre foi et d'une autre conduite ».
Depuis, seule l’Égypte et la Jordanie ont accepté de faire la paix avec Israël après l'avoir reconnu. Les autres arabes, et en particulier les palestiniens, aspirent toujours officiellement à la destruction d’Israël, ce qui bloque tout processus de paix.
Les états-unis sont le soutien indéfectible d'Israël, en raison de sa forte population juive, mais également en raison de ses Églises protestantes qui pratiquent la lecture littérale de la Bible : le retour du Messie de la fin des temps doit être précédé du retour des juifs en Israël (Ézéchiel 37-25-28).
 
1948-1967 : L’APOGÉE DU PANARABISME.

Né du désir anglais de créer une opposition aux ottomans, le panarabisme s'est développé chez les arabes aussi bien musulmans que chrétiens.
Il regroupe de multiples tendances. Les traditionalistes sont plus volontiers musulmans et les progressistes plus volontiers chrétiens. Présenté comme un héros arabe, Mahomet peut être vénéré par les chrétiens, comme par les musulmans.

Le mouvement Nahda a touché des familles chrétiennes du Moyen-Orient ottoman, avec une dimension culturelle autant que politique. À partir de 1863, les familles maronites al-Boustani et al-Yaziji importent au Liban le modèle scolaire européen. La famille Marrash, melkite, donne deux célébrités. Francis Marrash (1836-1873) écrit le premier roman moderne arabe inspiré du romantisme européen. Il défend l'idée de la séparation des pouvoirs. Sa sœur Maryna Marrash, qui avait bénéficié de la même éducation érudite, introduit le féminisme en terre arabe. Elle est la première femme à écrire dans la presse arabe. Le chrétien maronite Khalil Gibran (1883-1931), un auteur toujours apprécié de nos jours, défend le nationalisme arabe.

Vers 1940, le chrétien syrien Michel Aflak (1912-1989) fonde le parti Baas (renaissance) avec le musulman de Damas Salah al-Din al-Bitar (1912-1980). En 1953, le parti Baas fusionne avec le parti socialisme arabe dirigé par le musulman syrien Akram Hourani (1912-1996) : le parti Baas socialiste est né. Il aspire à unifier les peuples arabes au sein d'un état unique, laïc et socialiste. L'union du pays n'est plus fondée sur la religion musulmane, mais sur la culture commune de l'Islam, porteuse d'une mission universelle. Ce point de vue particulier, consiste à percevoir, dans l'islam, sa dimension culturelle plus que religieuse. Cela permet d'y inclure les chrétiens et s'explique par les circonstances de sa fondation. L'état d’Israël vient de naître, après la victoire de son petit peuple qui est considéré comme inférieur au sein de la dhimma.
Le parti Baas comprend une direction nationale à l'échelle de la nation arabe (donc, dans les faits, supra national), et des directions régionales dans chaque pays. Il se développe en Syrie et en Irak, mais son fonctionnement autoritaire entraîne des divisions qui nuisent à son influence.
Les rois égyptien et irakien ont été compromis par leur amitié avec Hitler et déconsidérés par leurs défaites de 1948 face à Israël. C'est par les armes que des hommes issus du parti Baas, vont maintenant prendre le relais de ces monarchies déconsidérées, quoique récemment créées sur les débris de l'Empire ottoman.

Yasser Arafat (1929-2004) et le Fatah.
En 1958, Yasser Arafat crée le parti Fatah dont l'objectif est de conquérir par les armes un état palestinien « de la méditerranéenne au Jourdain », ce qui implique la destruction d'Israël. Proche des panarabes idéologiquement, le parti Fatah défend une position plus nationaliste : il ne s'agit de créer une nation palestinienne et non un état supranational arabe. Les chrétiens palestiniens vont fonder au sein du Fatah les groupuscules les plus extrémismes.
En 1994, pour encourager leurs premières négociations, Yasser Arafat, Shimon Peres et Yitzhak Rabin reçoivent le Prix Nobel de la Paix. La paix avec Israël butte néanmoins toujours sur le refus de reconnaître Israël.

Le panarabisme, dans ses dimensions supranationale et nationaliste, colle au socialisme !
 
L'ISLAM REFUSE TOUT CE QUI EST CHRÉTIEN, CELA IRA-IL JUSQU'À SUIVRE LE SOCIALISME ?

Le modèle de parti unique a été découvert par le panarabisme au contact du nazisme. Après 1945, le parti Baas s'inspire du modèle socialiste soviétique :

- En 1952, Nasser renverse le roi Farouk d’Égypte.
En 1956, il nationalise le Canal de Suez, construit par les anglais et les Français. Il est soutenu par les soviétiques. Les défaites égyptiennes, lors de la guerre des 6 jours en 1967 et de la guerre du Kippour en 1973, nuisent à son prestige. Mais, avec Nasser, l'idéologie panarabe devient discours d'état et subsiste après sa mort, malgré l’échec de l'union politique de l’Égypte avec la Syrie tentée en 1958.

- En 1961, le chaos règne en Syrie après la dissolution de éphémère union avec l’Égypte. Le parti Baas y prend le pouvoir. Hafez el-Assad (1930-2000), issu de la minorité alaouite, s’arroge le pouvoir aidé de l'armée. Inspiré des méthodes staliniennes, il met en place un véritable culte de la personnalité et récuse le multipartisme. En 1982, les frères musulmans sont massacrés à Hama. L'état syrien permet néanmoins la cohabitation des différentes religions au sein d'un pays de plus en plus autocratique.

- En 1964, l'OLP est fondée à Moscou. En 1964, « nous avons été convoqués à une réunion conjointe du KGB, à Moscou » raconte Ion Mihai Pacepa, l'ancien chef de la Securitate roumaine, dans « The Kremlin Legacy ». « Il s’agissait de redéfinir la lutte contre Israël, considéré comme un allié de l’Occident dans le cadre de la guerre que nous menions contre lui ». Les « mouvements de la paix », soutenus par l'Union soviétique en Europe pour inciter les jeunes européens au pacifisme, ne pouvaient logiquement défendre l'idée de la lutte armée en Palestine. En 1964, Moscou élabore donc un discours compatible avec sa propagande en Europe. Il s'agit de soutenir le principe de libération nationale contre la colonisation israélienne. La lutte du « peuple palestinien », entité sociologique inexistante avant l'invention de la Palestine par les Anglais, est organisée au sein de l'OLP, l'Organisation de Libération de la Palestine. Paccepa raconte que Yaser Arafat est finalement choisi pour la diriger avec l'accord des services secrets syriens et égyptiens.

- En 1958, le roi d'Irack est déposé par le général Kassen, un officier marxiste. Après plusieurs tentatives, les membres du parti baas parviennent à renverser Kassen en juillet 1968 et Saddam Hussein (1937-2006) prend le pouvoir. En 1972, il signe un traité d'amitié avec l'Union soviétique et impose à son pays son autocratisme, martyrisant les populations civiles, en particulier chiites, qui tentent de l’éliminer. Le massacre de Doubail, dirigés contre des civils, sera finalement la seule exaction pour laquelle il sera jugé et condamné à mort en 2006, après l'invasion américaine.

- En 1969, Mouammar Kadhafi (1942-2011) prend le pouvoir en Libye après avoir déposé le roi Idriss. En 1977, la Libye devient une Jamahiriya, un état de masses, dirigé, dans les faits, par le Colonel Kadhafi, qui se conduit en dictateur. Survivance de l'utopie panarabe, la signature en 1971 avec la Syrie et l’Égypte du traité d' « Union des républiques arabes », ne débouche sur rien. Kadhafi fait porter ses efforts diplomatiques sur l'Afrique du Nord à la recherche un panafricanisme, représentant de la « nation arabe ».

Autant de dictatures !
 
LES FRÈRES MUSULMANS.

Dès le XIXe siècle, le théoricien de la nadha, Afghani (1839-1897) préconise le retour à la piété musulmane.
Elle seule permettrait d’aborder convenablement le développement scientifique. En effet, si le Coran semble être en contradiction avec la réalité scientifique du moment, c’est, qu’en fait, il est en avance. Le Coran reste la Vérité absolue. Afghani est le père du panarabisme laïc et, donc, de l'islamisme politique.

En 1928, Hasan el-Bana (1906-1948) fonde les « Frères musulmans » en Égypte. « Le Coran est notre seule constitution ! ». Son seul moyen d’action est le djihad, soit l'effort à accomplir sur soi-même pour avancer dans le chemin de Dieu. Cela peut conduire à donner sa vie pour Allah dans la guerre sainte.

Hasan el-Bana est un instituteur égyptien. La rencontre avec des ouvriers de la Compagnie de Suez l'aurait conduit à créer son mouvement pour lutter contre les étrangers et leur « emprise laïque occidentale et l’imitation aveugle du modèle européen ».
Initialement mouvement de bienfaisance, les Frères musulmans deviennent rapidement un groupe politique qui aspire à fonder un grand état islamique fondé sur la charia. En 1933, il compte 2000 militants et, en 1943, 200 000.

Ses relations avec l'étranger sont complexes :
- ils s'opposent aux pays laïcs, Irak et Syrie, et y sont interdits.
- ses relations avec le wahhabisme sont fluctuantes.
- les Frères renoncent rapidement à la lutte armée, sauf en ce qui concerne la question palestinienne. En 1935, le Frères entrent en lien avec le grand mufti de Jérusalem et créent une branche armée qui part lutter contre le mouvement sioniste dès 1936. Ils participent en masse à la guerre de 1948, destinée à anéantir Israël. En 1987, ils contribuent à créer le Hamas en Palestine, dont la charte annonce l'objectif : la destruction d'Israël.
- À partir de 1950, les États-Unis s’intéressent au Frères musulmans en tant qu'opposants à Nasser et comme instrument de la lutte contre l'influence soviétique. À ce jour, le gouvernement américain est toujours en lien avec les dirigeants des Frères.

Ses relations avec l’Égypte oscillent entre compromis et exactions :
- En 1948, ils assassinent Nokrashi, le premier ministre égyptien. Ils sont alors interdits en Égypte. Hannan el-Banna est assassiné par le pouvoir égyptien en 1949.
- Nasser les interdit en 1957 : 20 000 militants sont incarcérés. Des frères quittent alors l’Égypte et se réfugient en occident. Leurs enfants accèdent aux universités. Certains semblent intégrer une forme de modernité, au moins dans l'habillement et l'éducation.
- Au début des années 70, les frères sont favorisés par Sadate pour contrebalancer l'influence de l’extrême gauche.
- Mais, les Frères se partagent quand Sadate signe la paix avec Israël en 1978. Certains refusent de renoncer à la lutte armée pour la Palestine et ils assassinent Sadate en 1981. L'organisation est alors interdite, mais dans les faits tolérée. Elle s'investit dans les activités caritatives financées par l'Arabie saoudite. Œuvres sociales (éducation, santé), construction de mosquées, le petit peuple égyptien lui est acquis.
- Depuis 1984, les Frères ne peuvent plus participer aux élections en tant que parti, mais ils présentent des candidats sans étiquette qui sont élus.

À la veille du printemps arabe, leurs députés sont déjà implantés au parlement égyptien.
 
L'ISLAM EN INDONÉSIE : UNE ISLAMISATION NON MILITAIRE.

Le monde malais englobe les Philippines, l’Indonésie et la Malaisie.
Sur les routes maritimes entre l'Inde et la Chine, il a subi l'influence des marchands qui y importèrent leurs religions : le bouddhisme et l'hindouisme, puis l'islam.

Le conquête arabe a répandu par la guerre l'islam au Moyen-orient, au Maghreb, en Europe et en Asie centrale. L’Afrique noire et l'Indonésie ont, elles, été islamisées essentiellement par l'intermédiaire des marchands musulmans. Dès le VIIIe siècle existait une mosquée à Canton, fondée par les premiers marchands. Seule Java fera l'objet d'une conquête militaire au XVIe siècle, sa population fortement acquise au bouddhisme ayant résisté à l'islamisation.

Au XIVe siècle, le navigateur Ibn Battutta illustre l’importance prise par la marine marchande musulmane dans l'Océan indien.
Les arabes ouvrent des voies maritimes entre les deux mers qu'ils connaissaient : la mer méditerranée et l'Océan indien. Dès 1292, Marco Polo témoigne de l’existence de sept petits états musulmans à Sumatra. Le sultanat de Brunei est le seul qui subsiste de nos jours.
L'islam se répand progressivement dans ces sultanats et garde des particularités :
- le malais reste la langue parlée et non l'arabe,
- l'autorité du califat n'y est pas reconnue, seule la Mecque est ville sainte et le Coran reste la référence.
- le soufisme y a une place prépondérante. En effet, l'hindouisme croit en une divinité multiple qui est présente en tout. Les nouveaux convertis malais sont donc attirés par le soufisme qui prêche la rencontre de Dieu en chacun. Le soufisme subira les mêmes persécutions qu'ailleurs dans le Dar al-Islâm.
- les indonésiens musulmans ne pratiquent pas la circoncision. En fait, la circoncision n'est pas un précepte coranique. Les historiens pensent qu'il s'agit d'une pratique préislamique, généralisée en Arabie du temps de Mahomet, qui a persisté en devenant une règle religieuse intangible pour les musulmans sunnites et chiites.
- Les femmes ont davantage de visibilité dans la société : elles ne sont ni confinées chez elles, ni voilées.
- Néanmoins, les indonésiens sont des musulmans pieux et ceux qui, en proportion, respectent en plus grand nombre l'obligation du pèlerinage à la Mecque.

Au XVIe siècle, l'arrivée des européens, hollandais, anglais et portugais fragilise ces sultanats. La cohésion des populations autour de l’islam est renforcée par la colonisation. Contrairement aux musulmans de l'empire ottoman, les indonésiens ne semblent pas avoir essayé d'évoluer pour lutter contre les occidentaux. Au début du XXe siècle, les premiers mouvements anticolonialistes sont fondés par des oulémas qui créent plusieurs partis politiques islamiques. Mais, en 1949, au moment de l’indépendance, le président indonésien Soekarno choisit une constitution laïque et refuse l'idée d'un état islamique. Il lutte ensuite plusieurs années pour écraser les rebellions islamiques.


Actuellement, le développement des médias contribue à homogénéiser la pratique de l'islam. La circoncision se développe en Indonésie. La femme malaise va-t-elle perdre sa liberté ?

L'islamisation du monde malais se poursuit en douceur. Il semble que ses populations pauvres choisissent librement l'islam. Ailleurs en Asie, les populations éduquées et industrialisées de la Chine et de la Corée sont davantage tentées par le christianisme.
 
L'EUROPE CULTIVE LA CULPABILITÉ AU POINT DE FAIRE SIENNE DE LA PROPAGANDE NAZIE.

Depuis le siècle des Lumières, des penseurs luttent contre le pouvoir de l’Église, jugé exorbitant, en présentant sa pensée de façon systématiquement négative. Le protestantisme est relativement épargné par cet ostracisme.

En 1960, Sigrid Hunke (1913-1999) publie son ouvrage « Le soleil d'Allah illumine l'occident ».
L'occident aurait été corrompu par la civilisation judéo-chrétienne et ne devrait son développement qu'aux sciences arabo-musulmanes. Elle attribue toutes les découvertes du Dâr al-Islâm aux musulmans.
Elle oublie que, s'ils étaient bien arabes, les premiers savants du Dâr al-Islâm, les traducteurs, étaient chrétiens et juifs et jamais musulmans. Les mathématiciens comme les philosophes étaient juifs, chrétiens et musulmans. Mais les philosophes musulmans qui ont cherché une vérité par le moyen de la raison pure, ont été persécutés et oubliés en terre d'islam. La médecine a été servie presque exclusivement par des chrétiens. Les médecins musulmans ont compilé les savoirs déjà acquis mais n'ont pas été précurseurs (Avicenne)*. Malgré de multiples observations astronomiques rendues nécessaire par le calendrier lunaire, l'établissement de l'heure de la prière et les déplacements dans le désert pour le pèlerinage à la Mecque, l'astronomie musulmane n'a jamais été créative. Le Coran dit que la terre est plate, les musulmans n'ont donc jamais compris que la terre était ronde et tournait autour du soleil.
L'ouvrage de Sigrid Hunke oublie cela et fait l'économie des références exactes.

En fait, Sigrid Hunke adhére au parti nazi dès 1937.
Elle étudie sous la direction de Ludwig Ferdinand Clauss, théoricien des différences raciales. Himmler lui fait rencontrer le grand mufti de Jérusalem. Elle théorise la nouvelle spiritualité nazie : le néo paganisme, inspiré du paganisme antique, des religions polythéistes extra européennes et du folklore européen, associant ésotérisme et sorcellerie. Farouchement antichrétienne et anti-juive, elle accuse ces religions d'être la cause de la faiblesse de l’Allemagne et d'être incompatibles avec sa culture. Elle associe l'islam aux valeurs païennes de la Germanie*.

Ses idées persistent dans l'enseignement de l'histoire, au point que, dans les collèges et les lycées de France au XXIe siècle, les musulmans sont présentés comme les seuls transmetteurs du savoir grec antique et comme les seuls scientifiques d'excellence au Moyen-âge.
Aucun de ces livres qui enseignent l'histoire à nos enfants, n'expliquent pourquoi ni comment l'excellence scientifique aurait déserté le Dâr al-Islâm. Personne ne recherche d'explication à l'incapacité pour l'islam de rechercher des vérités hors du Coran et à l’impossibilité pour les musulmans d'adhérer aux sciences exactes. Par exemple, le créationnisme, souvent présenté comme un archaïsme chrétien, est en fait majoritairement admis de nos jours par les musulmans, alors qu'il n'est défendu que par des mouvements chrétiens marginaux.
Personne ne se demande pourquoi, même de nos jours, les pays musulmans déposent si peu de brevets. Personne de donne d'explication au déclin de la civilisation musulmane. Personne non plus ne donne l'impression que la question mérite d'être posée...

C'est ce que nous avons essayé de faire ici.

* « Aristote au Mont Saint-Michel », Gouguenheim. Seuil. 2008.
 
LE MATÉRIALISME HISTORIQUE CONDITIONNE LES INTELLECTUELS OCCIDENTAUX : LE FAIT RELIGIEUX SERAIT SANS IMPORTANCE POUR EXPLIQUER LES ÉVÉNEMENTS HISTORIQUES !

En 2008, Gouguenhein, dans : « Aristote au Mont Saint-Michel », affirme que la préservation du savoir grec ait due aux chrétiens et aux juifs, d'Europe ou du monde arabo-musulman. Il n'y a jamais eu de traducteurs musulmans. Il fit alors l’objet d'une invraisemblable chasse aux sorcières venant de ses pairs.

Ils l'accusaient de n'avoir rien compris ou de travestir la vérité ! Ils ne supportaient pas l'idée que la chrétienté européenne ait participé à la transmission du savoir grec, en parallèle des savants chrétiens ou juifs qui vivaient dans le Dâr al-Islâm. Pour ses détracteurs, la religion des savants arabes serait sans intérêt : tous vivaient dans le Dâr al-Islâm ! Ils faisaient un raccourci facile : c'est donc l'Islam, en tant que civilisation, qui a transmis le savoir grec.

Les livres d'histoire scolaires résument ce même point de vue et les enfants ne comprennent qu'une seule chose : c'est grâce à l'Islam que le savoir grec est parvenu à l'occident chrétien !

Voilà comment, imprégné par l'idéologie marxiste, on ignore que le fait religieux a de l'importance. Or, les différentes religions des habitants du Dâr al-Islam ont joué un rôle dans leur façon d'éduquer leurs enfants, dans leur conception de la Vérité ou dans leur croyance au libre arbitre qui affranchit l'homme de la prédestination. La compréhension de certains événements historiques est impossible si on ignore le fait religieux.

Si les livres d'histoire signalaient la religion des savants du Dâr al-Islâm, ce serait l'occasion d'évoquer la dhimma et d'en faire l'analyse critique :
- Oui, au VIIe siècle, la dhimma a été un signe de tolérance. Les chrétiens et les juifs n'ont pas été contraints à la conversion à l'islam.
- Non, la dhimma n'est pas un système équitable, car elle affirme l'infériorité des non musulmans et limite les religions autorisées.
- Pourquoi alors ne pas réformer la dhimma ? Parce-qu'elle puise sa légitimité dans le Coran, livre supposé, par les musulmans, d'origine divine : elle n'est donc pas réformable.

Au XIXe siècle, la dhimma a été abolie, soit ! Mais la relation des musulmans aux non musulmans reste toujours conditionnée par le Coran. Si les dhimmi ne payent pas la capitation avec humilité, les musulmans sont en droit de leur faire la guerre (S. 9-29). Depuis l'abolition de la dhimma, au XIXe siècle, les musulmans n'ont toujours pas appris à considérer que les hommes étaient égaux. Les communautés chrétiennes d'Orient sont en voie de disparition dans tous les pays où elles vivaient depuis 2000 ans. L'abolition de la dhimma, système discriminatoire mais protecteur, n'y est sans doute pas étranger.

Toujours influencés par le matérialisme historique, les historiens contemporains refusent, consciemment ou inconsciemment, de prendre en compte les convictions religieuses des hommes pour expliquer leurs actes ou leur comportement. Ils ne veulent admettre que les rapports de force, expression de la lutte des classes.

Le mur de Berlin est tombé en 1989 ! Ne serait-il pas temps de passer à autre chose ?

Les historiens n'aideraient-ils pas mieux les jeunes à se former à la tolérance et à la démocratie en acceptant de concevoir que le fait religieux a une importance fondamentale pour expliquer l'histoire ?
 
LE MATÉRIALISME HISTORIQUE MARXISTE CONDITIONNE LES INTELLECTUELS : LE FAIT RELIGIEUX NE SERVIRAIT AUX CLASSES DOMINANTES QUE POUR SE MAINTENIR AU POUVOIR.

« « Dieu est mort » signé Marx », annonçait un graffitis sur le mur d'une Université américaine dans les années 50. Une autre main avait ajouté dessous : « « Marx est mort », signé Dieu ».
Au delà du jeu de mot, le marxisme, qui semble bien mort dans son application politique, n'en finit pas de resurgir dans le fonctionnement des intellectuels.

Mon propos n'était pas de raconter une histoire du monde mais d'essayer de réfléchir aux concepts religieux et à leur influence sur la culture et l'histoire des civilisations. Ne trouvant jamais pris en compte le fait religieux dans l'explication du monde, j'ai fini par comprendre que cela tenait au matérialisme historique marxiste.

Le rejet du catholicisme est né en France au XVIIIe siècle, avec les Lumières. La révolution française a interdit les ordres religieux et semé la Terreur : elle a été le premier fruit négatif des Lumières. Elle n'a en rien contribué à la démocratie, qui était déjà née en Angleterre et aux États-Unis. Le marxisme est le prolongement théorique et idéologique de la Révolution. Pourrons-nous un jour nous intéresser à la façon dont les européens perçoivent la Révolution ? Seule l'Union Soviétique en a fait un modèle à suivre !

Refuser de faire le lien entre les fait religieux et l'évolution des civilisations ne permet plus de comprendre la logique de l'histoire :

- C'est le mutazilisme qui a créé les Maisons de la Sagesse. Elles ont abrité des générations de savants de toutes religions.
Mais les mutazilites croyaient le Coran créé. Il le croyaient saint et révélé par Allah, certes, mais ne voyaient pas en lui un écrit défini depuis toujours et pour toujours. Les mutazilistes croyaient également au libre arbitre, qui permet aux hommes d'échapper au fatalisme de la prédestination. Allah redevenait un Dieu exclusivement bon. Les hommes étaient donc rendu responsables d'eux-mêmes et capables d’améliorer leur sort par le progrès. Ici se situe, l'âge d'or des sciences arabo-musulmanes, pendant la parenthèse mutazilite. L'instauration du sunnisme, qui déclare les mutazilites hérétiques, impose le conformisme qui fige la connaissance dans le Kalam, la science de la proclamation de l'unité divine : « la sciences des imbéciles », selon Avéroès. La vérité est close pour les sunnites et déjà connue, c'est le Coran. L'âge d'or est terminé. La coïncidence entre l'apogée scientifique du Dâr al-Islâm et le règne des mutazilites n'est jamais signalée.

- On cherche à expliquer le déclin du Dâr al-Islâm dans la colonisation ou le conflit israélo palestinien. Mais ces guerres sont la conséquence du déclin de l'Islam et non la cause.
La colonisation européenne a été permise par l'extrême archaïsme du Dar al-Islâm qui ne faisait plus progrès scientifiques depuis 6 siècles et refusait ceux des autres en raison de son complexe de supériorité inscrit dans le Coran. La colonisation de l'Algérie est terminée depuis 50 ans, non parce que les Algériens ont gagné leur guerre d'indépendance, mais parce que les Européens, instruits par seconde guerre mondiale, n'ont plus souhaité imposer leur domination à des peuples qui n'en voulaient pas !
En raison de leur éthique, les occidentaux ont régulé eux-même leur impérialisme et laissé le Dâr al-Islâm à son destin.
 
L’ÉGLISE CATHOLIQUE AU XXe SIÈCLE, VATICAN II.

Dès la fin du XIXe siècle, l’Église se montre soucieuse de la classe ouvrière
qui a émergé en quelques dizaines d'années à la suite de l’industrialisation : c'est le début de la doctrine sociale de l’Église. En 1891, la pape Léon XIII écrit dans l'encyclique « Rerum Novarum » : « Quant aux patrons, ils ne doivent point traiter l'ouvrier en esclave ». Mais les ouvriers, loin de leur village natal, vont peu à peu abandonner la pratique religieuse et se tourner vers la lutte des classes qui séduit par la simplicité des solutions proposées. Le christianisme populaire décline en Europe.

En 1962, le Concile Vatican II s'ouvre. Il préconise le dialogue avec les autres religions et avec les athées. La liberté religieuse est reconnue dans le sens où elle accepte l'idée que l'on puisse être sauvé sans être chrétien si l'on a suivi honnêtement la morale de sa culture d'origine. Par exemple, cela ne signifie pas que l’Église reconnaisse Mahomet comme prophète, ni le Coran comme un livre révélé. Mais cela signifie qu'un musulman, qui suit fidèlement une révélation qu'il croit divine, peut accéder au salut. Le pape Jean XXIII poursuit un rôle politique international. En 1962, il sert de médiateur entre Khrouchtchev et Kennedy dans l'affaire des missiles de Cuba. Le christianisme perd de l'influence dans la pratique au quotidien, mais le magistère de l’Église joue un rôle moral emblématique.

Suite à Vatican II, la liturgie en latin est abandonnée au profit d'une liturgie dans la langue du pays. S'en suivront de multiples expérimentations liturgiques où le sens du sacré se dilue. Pour attirer les jeunes ou maintenir la pratique, on propose une liturgie censée correspondre aux goûts du moment. De nombreux fidèles abandonnent la pratique hebdomadaire, heurtés par une liturgie approximative. Certains se regrouperont autour de Monseigneur Lefebvre (1905-1991). En 1970, il fonde la « fraternité Saint Pie X », pour former des prêtres selon la liturgie pré-concilaire. En 1988, il rompt avec l’Église de Rome, en ordonnant, avec un évêque brésilien, quatre nouveaux évêques. Ils sont excommuniés par l’Église catholique. Cette excommunication sera levée en 2009, après un accord avec Benoît XVI. Actuellement, l’Église catholique en Europe voit s'effondrer le nombre de ses vocations au célibat consacré et à la prêtrise. Les communautés nouvelles catholiques, issues des mouvements charismatiques protestants, voient encore surgir des vocations, mais qui sont insuffisantes pour remplacer les anciennes générations de prêtres. Seuls les mouvements traditionaliste et intégriste qui célèbrent la liturgie selon le rite de saint Pie X, gardent des vocations religieuses au niveau qui était celui de l’Église catholique avant le concile Vatican II.

Mais tous les pays ne connaissent pas cette diminution des vocations.
En un étrange retour, des pays africains ou asiatiques, comme le Vietnam, envoient de nos jours de jeunes prêtres pour porter le christianisme en Europe.
Le christianisme populaire est en déclin dans les campagnes et les banlieues, mais une nouvelle immigration africaine emplit les Églises des banlieues, manifestant sa foi dans une liturgie moins classique que celle de l’Église de France mais tout aussi profonde spirituellement.
 
À LA FIN DU XXe SIÈCLE, L'EUROPE SE DÉCHRISTIANISE.

Est-ce la richesse qui a rendu moins utile le recours à Dieu ?
Est-ce l'appauvrissement de la liturgie qui a fait fuir de l’Église catholique ?
Est-ce le marxisme qui a contaminé les européens avec son slogan : « La religion est l'opium du peuple » ?

À partir de 1979, le pape Jean-Paul II oriente sa pastorale vers la jeunesse, particulièrement celle des pays communistes marqués par l'athéisme. La pratique évolue. Les paroisses sont délaissées pour des rencontres internationales, comme les JMJ. Le rayonnement politique de Jean-Paul II est immense, mais, à la fin du XXe siècle, la pratique religieuse catholique chute en Europe. Les jeunes parents catholiques ne comprennent plus la nécessité de faire baptiser leurs enfants. Ils ont oublié que le christianisme n'est pas une religion naturelle, mais une religion révélée. Si cette révélation n'est pas transmise, la foi se perd en une génération. Le Christ l'avait anticipé : « Le Fils de l'Homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc 18-8).
Faut-il pour autant renoncer à transmettre la grâce du salut offerte par la foi en Jésus-Christ ? Faut-il oublier la foi, issue de la Genèse, en l'égalité de tous et en la liberté intrinsèque de l'homme, face à un Dieu Amour ?

Malgré son échec politique, économique et humain, le marxisme poursuit ses tentatives destructives sur la foi. De nos jours, de sociologue F. Lenoir prétend que la foi en la divinité du Christ date de l'empereur Constantin.
Il aurait eu besoin d'une foi homogène pour stabiliser son pouvoir, d'où « l'invention » de la divinité du Christ au IVe siècle ! Mais l'archéologie a prouvé que cette foi a existé dès la Résurrection. Le tombeau dans le faubourg de Jérusalem à Talpiot est daté de 50 et les graffitis retrouvés dans la grotte près du lieu de la Cène sont datés de la fin du premier siècle : « Seigneur Dieu qui as ressuscité Lazare, souviens-toi de ton serviteur... » ! Jean 20-28 l’affirme dans son évangile, daté de la seconde moitié du premier siècle : le Christ est Dieu. Que cette conviction ait été formulée en termes théologiques précis sous Constantin ne signifie nullement qu'elle n'existait pas antérieurement.

De nos jours, les médias présentent l’Église avec la condescendance d’athées rendus méprisants envers leurs propres racines par le poids du matérialisme marxiste. Ils sont incapables d'admettre les origines chrétiennes de la séparation des pouvoirs, de l’aspiration à la liberté et de la conviction en l'égalité de tous.
L'humilité chrétienne se transforme en eux en culpabilité face à la colonisation. Dans une forme d'impérialisme mental, ils surévaluent l'influence de l'occident : seule la colonisation serait responsable de la pauvreté et du manque de démocratie du Dâr al-Islâm. Les peuples arabes sont absous de toute responsabilité. L'amour évangélique des pauvres se transforme en complaisance pour la culture des populations immigrées. Il est effectivement plus facile de faire de grands discours sur la richesse de l'Islam que d'aider un musulman à apprendre le français ou à remplir ses papiers. Ils ne lisent, ni la Bible, ni le Coran, et peuvent ainsi prétendre tranquillement que toutes les religions se valent.

Et critiquer le christianisme est si peu risqué : le djihad n'est pas chrétien, mais la démocratie l'est peut-être !
 
L'ÉGLISE ET LA VÉRITÉ, L'ÉGLISE ET LA SCIENCE.

Aidée par les états qui la rejettent, l'Église tourne le dos à la tentation du pouvoir temporel qui l'avait conduit à interdire Galilée.
En 1904, la séparation de l’Église et de l'état en France marque une rupture.

En 1927, l'abbé Lemaître, un astronome et un physicien belge, pose l'hypothèse d'un moment unique du début de l’Univers qui implique un univers en expansion et de masse constante. Einstein commence par refuser cette hypothèse qui est compatible avec un Acte Créateur Unique. En 1949, par dérision, un astronome anglais, Fred Hoyle, nomme cette explosion primitive, le Big-Bang. L'abbé Lemaître meurt en 1966. Il a le temps d'apprendre, que, ce qu'il avait nommé l'« écho disparu de la formation des mondes », a été observé aux États-Unis par Penzias et Wilson. Ils ont enregistré sans le vouloir le « fond diffus cosmologique », la trace archéologique de l'explosion du Big Bang.

En 1936, l’Église fonde l'Académie pontificale des sciences pour réfléchir à des sujets éthiques, sans tenir compte de la doctrine officielle de l’Église qui la finance pourtant. Elle regroupe des scientifiques de haut niveau, catholiques ou pas, croyants ou non, pour faire le point sur les dernières découvertes scientifiques. Un musulman y entre en 1964. En 1974, elle est ouverte aux femmes. L'académie organise des colloques sur différents thèmes : par exemple en 2003 : « Ressources et population », « Les usages du génie génétique », « Cerveau et expérience consciente », « La détermination du moment exact du la mort », « Les cellules souches ».

L’Église est convaincue qu'aucune preuve scientifique ne démontrera l’inexistence de Dieu. En 2007, le directeur de observatoire de Castel Gondolfo, le jésuite José Gabriel Funes confie à l'hebdomadaire « le Point » : « Certes nous croyons dans le Dieu créateur... Certes, il existe un psaume qui évoque « Dieu créateur des étoiles ». Mais c'est une vérité exprimée dans le langage religieux d'hommes et de femmes qui vivaient il y a 2000 ans. La Bible n'est pas un livre de science destiné à expliquer comment fonctionne l'Univers, c'est une lettre d'amour que Dieu écrit à son peuple. ».

Le chemin de l’Église vers la compréhension du sens de la vérité est maintenant clos : la Vérité est le Christ et non directement la Bible, qui ne doit pas être lue littéralement mais remise dans le contexte des époques de sa rédaction.

En ce qui concerne sa doctrine sur la création, l’Église ne récuse pas l'évolution des espèces, mais elle affirme que Dieu est Le Seul Créateur et qu'Il a créé le monde par amour.

La foi en l'existence d'un premier homme unique, Adam, dont nous descendons tous, a été réaffirmée par Paul VI, Jean-Paul II, puis par Benoît XVI.
Cette foi permet de comprendre la doctrine du péché originel et donc la doctrine de la Rédemption. Pour l’Église, les animaux ne possèdent pas d'âme immortelle ; elle récuse donc le passage progressif de l'homme à l'animal. L’émergence du premier homme a donc été un moment unique, une rupture sur le monde antérieur qui a demandé l'intervention de Dieu.

Mais la nature de cette intervention divine n'est pas précisée. Chacun peut croire que Dieu a créé l'homme de toutes pièces ou qu'Il s'est servi d'un être vivant antérieurement en lui insufflant une âme.

Le Créationnisme qui suppose le monde créé en 6 jours, n'est pas catholique.
 
1970 : DÉBUT DE L'IMMIGRATION MUSULMANE EN TERRE CHRÉTIENNE, POUR LA PREMIÈRE FOIS, DES MUSULMANS QUITTENT VOLONTAIREMENT LE DÂR AL-ISLÂM !

Les Algériens sont passés de 600 000 en 1830, à 10 millions en 1960. Malgré les progrès médicaux et économiques qui l'accompagnaient, ils ont refusé la tutelle française et ont conduit une guerre de décolonisation cruelle où les exactions ont été bilatérales.

Autour de 1970, débute en occident une immigration musulmane massive. À peine libérés de la colonisation, les peuples arabes viennent vivre en Europe. C'est une nouveauté absolue. Traditionnellement, les musulmans refusent de vivre sous le gouvernement d'incroyants. Depuis 1000 ans, quand le Dâr al-Islâm recule, les musulmans sont incités à revenir en terre d'islam. Les penseurs musulmans considèrent même qu'un gouvernement tolérant est encore plus dangereux, puisqu'il risque de favoriser l'apostasie.

Des musulmans viennent donc librement vivre en terre non musulmane. Ils y font souche et y élèvent leurs enfants.
Comment pourront-ils durablement supporter de n'être pas gouvernés par la charia ?
S'ils devenaient majoritaires, seraient-ils occidentalisés ?
Auront-ils alors adoptés les concepts de séparation des pouvoirs et de laïcité ?
Seront-ils apostats ?
Auront-ils puisé dans l'interprétation de l'islam des germes démocratiques rendant obsolète la dhimma, l'infériorité des femmes, l'esclavage, l'obscurantisme scientifique et les châtiments corporels ?

L'islam sunnite ne possède pas de clergé. Chaque père de famille est responsable des siens. Ils s'organisent donc pour créer des lieux de prière. Vite acclimatés aux avantages de la liberté, ils exigent de la nourriture hallal pour leurs enfants à la cantine, réclament la construction de mosquées, souhaitent que la séparation homme/femmes soient respectée dans certains lieux, comme les piscines. La démocratie leur offre des droits. Dans la mesure où leurs revendications ne sont pas des entorses aux droits de l'homme (ou de la femme), ils sont écoutés.

Il font une interprétation islamique de l'immigration licite :
Sourate 4-97 : « Oui, ceux qui se manquent à eux-mêmes, les anges les achèvent en disant : « Où en étiez-vous ? » - « Nous étions impuissants sur terre », disent-ils. – Alors les anges : « La terre de Dieu n’était-elle pas assez vaste pour vous permettre d’émigrer ? » - Voilà bien ceux dont le refuge est la Géhenne. Et quel mauvais devenir ! ... Et quiconque émigre dans le sentier de Dieu trouvera sur terre mainte échappatoire et de l’espace. Et quiconque sort de la maison, émigrant vers Dieu et Son messager, et que la mort atteint, son salaire alors incombe à Dieu. Dieu demeure pardonneur, miséricordieux ? ».

Pour que leur départ du Dâr al-Islâm soit licite, ils ont le devoir d'être fidèles, mais également de répandre l'islam par le moyen des conversions.

Ils arrivent à point dans l'Europe déchristianisée, toujours victime de l'anticléricalisme marxiste, pour séduire les jeunes européens à qui on a oublié de transmettre la foi chrétienne, basée sur la bonté de Dieu et la libération offerte par le Christ.

Les Saoudiens et les pays du golf sont confrontés au même choc culturel avec l’immigration philippine, pauvre et chrétienne, qui vient travailler chez eux. Ils ne reconnaissent à leurs immigrés aucun droit, ni social, ni religieux !
 
L'ISLAM REFUSE TOUT CE QUI EST CHRÉTIEN. PUISQUE, FINALEMENT, NI LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, NI LE NAZISME, NI LE SOCIALISME NE SONT LA SOLUTION, N'EST-CE PAS LA CHARIA QUI SAUVERA L'ISLAM ?

La période post coloniale n'a pas tenu ses promesses. Dictatures, conflits entre États arabes, question palestinienne, difficultés économiques, le monde arabe croule sous les difficultés.

La fin de la colonisation entraîne un retour à la culture arabe. En Algérie, le FIS accueille les frères musulmans pour participer à l'arabisation de l'éducation. L'islamisation gagne la jeunesse et offre la victoire des urnes aux islamistes en 1992. La guerre civile fera 200 000 morts pour éviter l'instauration d'un état islamique. Dans un pays riche de son pétrole, le peuple ne vit plus que de trafics ou de pensions.

Finalement, pensent certains, l'islamisation de la société n'est-elle pas la seule solution ?

- Dans le sunnisme :

- ‘Abd al-Salam Faraj, le guide spirituel des assassins de Sadate, écrit : « Entamer le combat contre l’impérialisme ne serait ni glorieux ni utile, mais seulement une perte de temps. Nous devons concentrer nos efforts sur notre cause islamique, ce qui signifie d’abord et avant tout instaurer la loi divine dans notre propre pays et faire en sorte que la loi de Dieu y règne sans partage. Le premier terrain de lutte du djihad est, sans conteste, l’extirpation des leaders infidèles et leur remplacement par un ordre authentiquement islamique. De là viendra la victoire. ».

- Le 5 août 1990, est proclamée au Caire la déclaration des Droits de l’Homme en islam, par 57 états de la conférence islamique : Article 24 : « Tous les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration sont soumis aux dispositions de la Charia ». Il n'est fait aucune mention de la liberté religieuse et en particulier pour les musulmans de quitter l’islam.

- Dans le wahhabisme :
La richesse pétrolière et les techniques de communications modernes donnent au wahhabisme les moyens pour répandre sa conception de l'islam dans les pays récemment décolonisés. L'interprétation sunnite perd du terrain face à la lecture littérale du Coran.

L'argent du pétrole des pays du Golf est actuellement investi dans des entreprises occidentales et des réalisations architecturales de prestige. L'éducation de leur propre jeunesse ne semble pas être une priorité.

- Dans le chiisme :
En 1978, la révolution islamique fonde une théocratie en Iran. Ayatollah Khomeyni : « L’Islam est politique ou il est rien ». Après 40 ans, la jeunesse iranienne est éduquée et se révolte contre l’oppression religieuse : elle est cruellement réprimée en 2008.

Ce qui est spécifiquement chrétien, la foi chrétienne, n’intéresse pas les réformateurs musulmans. Seuls les fruits du christianisme sont acclimatés : l'éducation, les réformes politiques, les acquis scientifiques et technologiques.

L’incapacité de l’Islam à se critiquer et la certitude de sa supériorité sur les autres religions, ont contribué à ce que les gouvernements musulmans, depuis le XIXe siècle, cherchent les clés du succès des occidentaux dans des doctrines non chrétiennes.
D'abord, la révolution française, très anticléricale, les a inspirés. Puis les musulmans ont été tentés par le nazisme, avant de sombrer dans la mouvance soviétique.

De nos jours, ils aspirent au retour des religieux. La boucle est bouclée : seul l’islam est « La Solution » !
 
OUSSAMA BEN LADEN (1957-2011).

Ben Laden est un saoudien
né dans une riche famille d'entrepreneur. Il reçoit une formation technique et étudie le salafisme, comme tous les étudiants saoudiens.
L’invasion de l’Afghanistan par les soviétiques en 1979, discrédite le panarabisme d'inspiration socialiste.
Ben Laden est chargé d'y organiser l'envoi de volontaires. Ironie de l'histoire, pour contrer les intérêts soviétiques, les américains encadrent et arment ces moudjahidin.
En 1989, Ben Laden se retrouve seul à la tête de ces anciens combattants. Il organise Al-Qaida qui envoie des combattants soutenir les musulmans tchétchènes et yougoslaves.

Ben Laden voit dans la défaite soviétique une victoire musulmane, là où les occidentaux n'y avaient vu qu'une reconquête territoriale. Pour Ben Laden, le combat est engagé depuis toujours entre l'islam et le reste du monde. La victoire finale de l'islam par les armes ne fait aucun doute. Ben Laden écrit : « Dans la phase finale de la lutte en cours, le monde des infidèles s'est partagé entre deux superpuissances ; les États-Unis et l'Union Soviétique. Nous avons aujourd’hui détruit la plus dangereuse des deux. Nous n'aurons aucun mal à faire subir le même sort à ces Américains si délicats et si efféminés. ».
Ben Laden conseille d'attaquer les américains : « Frappez-les, ils s'enfuiront en courant ». La diffusion par le satellite des débats des assemblées démocratiques a entraîné un contre sens dans l'esprit de certains musulmans qui ont pris pour de la lâcheté et de la confusion l'expression démocratique d’échanges contradictoires.

En 1991, lors de la guerre du golfe, Ben Laden rompt avec l'Arabie saoudite qui autorise les américains à installer des bases sur son sol sacré. Il s'installe au Soudan d'où il organise plusieurs attentats :
- En 1992, contre des soldats américains au Yémen venus pour l'opération Restore Hope en Somalie.
- En 1993, contre le World Trade Center (6 morts).
- en 1995, en France, à Paris (8 morts).
- En 1998, contre les ambassades américaines de Nairobi au Kenya (213 morts) et en Tanzanie (11 morts).

En 1998, Interpol le recherche pour terrorisme.

Le 11 septembre 2001, les attentats des Tours Jumelles à New York sont revendiqués par Ben Laden.
La réaction des américains n'a pas été prévue par al-Qaida.
Les occidentaux envahissent l’Afghanistan. Ben Laden y avait trouvé refuge depuis que les Talibans tiennent le pays. Il doit fuir au Pakistan.

Avec l’invasion de l'Irak, les musulmans vivent la réaction occidentale comme un impérialisme insupportable. À partir du 11 septembre 2001, l’islamisme armé de Ben Laden a montré ses limites. L’islamisme politique va prendre le relais. Il s'agit de défendre la visibilité de l'islam, sa représentation politique, la conviction de sa victoire inéluctable, non par les armes mais par l’islamisation du monde. Partout, les jeunes filles revendiquent le port du voile comme symbole identitaire. Les partis islamiques issus des frères musulmans retrouvent une audience politique. Le wahhabisme, porté par le pouvoir économique des pays du Golf, se répand au Maghreb, rivalisant avec l'interprétation sunnite.

Le 1er Mai 2011, Ben Laden est débusqué et exécuté par un commando américain qui intervient en plein cœur du Pakistan sans l'aide des autorités pakistanaises jugées peu fiables.
 
N'EST-CE PAS DANS LE CORAN MÊME, QUE LES MUSULMANS DOIVENT TROUVER LES RAISONS DE LEUR DÉCLIN ?

Depuis 3500 ans, les hommes ont raconté des « Dieux uniques » différents. Mettre ces multiples visions de Dieu en lien avec les différences des civilisations est une réflexion qui n'est jamais faite. En effet, Marx est passé par là.

Les Juifs forment moins de 1% de la population mondiale : ils recueillent 20% des Prix Nobel en science. Israël dépose un nombre considérable de brevets : entre 1980 et 2000, 7652 brevets, soit un brevet pour 900 habitants. Dans le même temps, les pays arabes ont déposé 367 brevets, soit un brevet pour 365 000 habitants. La Corée, terre bouddhiste en voie de christianisation, a déposé 16 328 brevets, soit un pour 3000 habitants.

Les hommes appartiennent tous à la même race. C'est donc la culture, y compris religieuse, qui est en jeu.

Les Juifs pensent être les élus d'un Dieu bon, qui les a créés libres et responsables de la terre.
Ils espèrent donc améliorer leur sort par leur intelligence. Leur vérité, la loi orale de Moïse, n'est pas définie à l'avance, ils la cherchent perpétuellement.

Les chrétiens croient dans le même Dieu que les Juifs, Créateur du bien et de la liberté. Aucune prédestination ne condamne un chrétien à sa médiocrité présente. La souffrance n'est pas le choix de Dieu, mais provient des hasards de la nature ou du péché des hommes. La domaine de la Volonté de Dieu est le ciel. Sur terre, Sa volonté exprime toujours après une demande des hommes : couramment par l'Esprit-Saint ou par la Providence, protection discrète et bienveillante, et, éventuellement, par de rares miracles toujours motivés par la charité. La Vérité des chrétiens n'est pas limitée : elle est incarnée par le Christ et s'exprime non par la lettre de la Bible, mais par des fables symboliques : les paraboles.


Le Dieu des musulmans est Autre : Il crée le bien et le mal, et des hommes esclaves. Tout ce qui se passe sur terre provient de La décision d'Allah, le bien comme le mal ! À quoi sert-il d'étudier ou de travailler pour améliorer son sort ? Allah décide ! Les oulémas contestent ce point de vue, mais la logique psychologique de la prédestination conduit l'homme au fatalisme. Par ailleurs, depuis l'instauration du sunnisme en 848, les musulmans ne cherchent plus la Vérité : ils la connaissent déjà, c'est le Coran. Et le Coran justifie ses contradictions internes par le besoin de tester la soumission des croyants (S. 2-143, S. 3-7) ! Dès l'origine, la raison est donc disqualifiée au profit de la soumission.

Comment expliquer autrement l'archaïsme des mœurs sociales et politiques, le retard dans l'éducation et dans la créativité scientifique du Dar al-Islam ? Prétendre que la colonisation, ou la fondation d'Israël, sont les causes de son déclin, permet de ne pas interroger la responsabilité de l’islam et du Coran. En effet, l'empire ottoman a été puissant, riche et dominateur pendant des siècles. Il a colonisé les européens. Néanmoins, au même moment, ceux-ci ont inventé les sciences exactes !

Les musulmans ne devraient-ils pas chercher dans le contenu de leur Livre Saint, les raisons qui les rendent incapables d'accéder à la démocratie, à la liberté, y compris religieuse pour les musulmans, à l'égalité de tous, y compris pour les non musulmans, préalables indispensables à la créativité scientifique et au développement technologique ?
 
LE PRINTEMPS ARABE.

Les grandes caractéristiques antidémocratiques de l'islam vont-elles être remises en cause ?

- Les tunisiens,
révoltés contre la misère entretenue par la corruption du régime, prennent le pouvoir et votent pour le parti islamique. Les femmes pourront-elles conserver leurs droits précédemment acquis ?

- Les égyptiens, musulmans et coptes, s'allient pour renverser Moubarak.
Les élections qui suivent donnent la victoire aux Frères musulmans. Les coptes auront-ils la liberté de culte sans craindre les attentats dans les églises ? Les musulmans auront-ils le droit de ne plus pratiquer l'islam ? Actuellement, des femmes dévoilées sont agressées. La liberté religieuse pour les musulmans est-elle possible ?

- En 2011, la guerre civile débute en Syrie.
On voit les démocrates se rebeller pacifiquement contre Assad. Rapidement, la révolution évolue vers la guerre civile et s'organise sur une opposition religieuse. Le guerre oppose les sunnites aux autres religions, chiite, alaouite et chrétienne réunis autour du clan Assad. Y-aura-t-il une place pour la pluralité religieuse après la victoire sunnite ?

- Khadafi a répandu le terrorisme en occident et il a martyrisé son peuple.
Les occidentaux ont voulu croire qu'il pourrait revenir dans le concert des nations et ils lui ont tendu la main. Il a été reçu en France en 2007 et aux États-Unis en 2009. Khadafi a perçu cela comme une abdication occidentale, une faiblesse méprisable, et non comme la tentative de faire la paix avec un adversaire.
En 2011, mandatés par l'ONU, la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis et la Norvège soutiennent, par les armes, les rebelles libyens contre Khadafi. Ils interviennent pour empêcher le massacre des civils de Benghazi. L'armée libyenne, pourtant suréquipée, est balayé par la puissance du feu occidental. Le 20 octobre 2011, Khadafi est sommairement exécuté par les rebelles libyens. Les premières élections libres portent au pouvoir une coalition tribale qui veut s'inspirer de la charia. Les musulmans pourront-ils sortir un jour de la sur-virilité, qui leur font percevoir la tolérance comme une faiblesse ? La tolérance des occidentaux n'est pas le signe de leur faiblesse mais le reflet de leur démocratie. Les musulmans peuvent-ils apprendre à partager le pouvoir dans le multipartisme et accéder à la démocratie ?

Dans tous ces pays, les frères musulmans prennent le pouvoir et certains pensent que l'exercice de ce pouvoir les aidera à laisser l'idéologie pour le pragmatisme.
Mais seront-ils assez mûrs pour créer des états démocratiques, promoteurs de l'égalité et respectueux des libertés individuelles, y compris religieuse ?

Ils doivent pour cela renoncer aux leviers économiques habituels du Dâr al-Islâm : le commerce et la guerre sainte. Il faudra pour cela donner au travail manuel et à l’innovation technologique la place qui lui revient. L'étude du Coran, porteur d'un vérité globalisante, ne suffit pas à faire vivre un pays. Pour les populations, l'ascension dans la hiérarchie de l'état ne peut plus être la seule manière de réussir, en s'approchant du pouvoir religieux. La création d'entreprises, indépendantes des états islamiques, capables de produire des biens et des services exportables, doit pouvoir exprimer la réussite individuelle ou collective.

Peut-il y avoir une nouvelle interprétation de l'islam ? Il appartient aux musulmans d'accomplir ce travail !
 
LES FEMMES DU DÂR AL-ISLÂM.

Convaincus de détenir la vérité, les musulmans sont réticents à accepter des vérités qui viennent d'ailleurs. Les femmes musulmanes joueront-elles un rôle dans une nouvelle interprétation de l'islam ?

Depuis six siècles, l'ignorance a fait perdre à la civilisation musulmane sa place d'exception. La colonisation, puis les régimes autocratiques ont ôté tout pouvoir au peuple. Atteints dans leur fierté nationale, les hommes sont sans doute moins enclins à perdre leur suprématie domestique. La recouvrance de leur autonomie politique avec l’émergence de véritables démocraties musulmanes, leur permettra-t-elle d'accepter de partager le pouvoir avec leur épouse ? Les femmes pourront-elles enfin jouir d'une égalité des droits, de la liberté de travailler, de se marier ou de divorcer ?

Il faudrait pour cela interpréter différemment le Coran qui établit l'infériorité, la soumission et l'enfermement des femmes :

- Les Talibans font la lecture la plus archaïque de l'islam.
Leur vision du monde illustre le fossé d'incompréhension qui les sépare de l'occident :
Sur un site Taliban, on trouve : « Les hommes en occident ont fait des femmes un objet de désir et de convoitise : ils en ont usé selon leur bon plaisir. Lorsque ces hommes, esclaves de leurs désirs, devaient travailler dans des bureaux ou des usines, ils y ont entraîné les femmes. Celle-ci se sont mises à travailler... afin de satisfaire les désirs des hommes... Vêtue parfois d'un chemisier sans manches et d'une minijupe, la femme occidentale arpente les magasins, les aéroports, les gares. Elle est la cible d'hommes sans scrupules qui satisfont avec elles leurs désirs, où et quand ils le veulent. La femme occidentale n'est rien d'autre qu'une chienne, pourchassée par une dizaine de chiens en chaleur. Si ce sont là les droits de la femme occidentale, que l'Occident les garde ! ».
Il ne leur vient pas à l'esprit qu'une femme puisse choisir de s'opposer aux avances masculines ou d'y répondre librement. Ils n'imaginent pas non plus qu'elle travaille pour être autonome. Ils conçoivent la femme que dans sa relation à l'homme. Seule, elle n'existe pas.

- Les Frères musulmans ont été confrontés à l'occident. Leur position envers les femmes semblerait avoir évolué. Cela se vérifiera-t-il, maintenant qu'ils ont le pouvoir en Tunisie et en Égypte ?

- Fethi Benslama, un psychanalyste tunisien, réclame l'égalité totale des hommes et des femmes et la laïcité stricte, puisées dans une nouvelle interprétation du Coran (« Déclaration d’insoumission », Flammarion). Il reconnaît que seuls des musulmans pieux sont légitimes pour interpréter différemment le Coran. Ceux qui se placent en dehors de l'islam seront sans influence.

- Des penseurs comme Nasr Hamid Abou Zeïd et Rachid Benzine s'essaient à une nouvelle interprétation du Coran qu'ils croient toujours texte sacré. Ils analysent les archaïsmes humains du texte qu'ils attribuent à la rédaction du Coran et non à son inspiration divine. L'infériorité des femmes dans le Coran proviendrait ainsi de la sociologie bédouine et non de la volonté divine.
Rachid Benzine imagine retrouver ainsi la foi en un Dieu très grand et très miséricordieux et sortir l’islam de la loi morale et de la peur.

Néanmoins, cette démarche oblige à sortir du dogme sunnite, qui affirme le Coran incréé et éternel, existant depuis toujours auprès d'Allah.
 
ÉLÉMENTS DÉMOCRATIQUES DE LA CULTURE CALIFALE :

- Le consensus.

Les gouvernements traditionnels musulmans sont d'origine tribale. La succession n'est pas assurée par la primogéniture, mais par le consensus de ceux qui se trouvent en position d'influence : marchands, propriétaires terriens, chefs de tribus, responsables religieux et chefs militaires. En 1999, la succession d’Hussein de Jordanie en a donné l'exemple. Le roi Abdallah accède au pouvoir en dernière minute, suite à un consensus. Une « bay'a », un « contrat », un « accord », beaucoup plus qu'une « allégeance », s'instaure entre gouvernement et gouvernés. La consultation des élites se prolonge après la désignation du souverain. Le sultanat ottoman a ainsi modéré son autocratisme.

- La justice.
Le bon gouvernement est juste soit « 'adl ». Là où les occidentaux encensent la liberté, les musulmans recherchent la justice. Seul Dieu est libre, l'homme lui étant soumis. Un gouvernement agissant selon la charia est donc juste.

- Le contre-pouvoir : se révolter contre l'impiété.
« N'obéis pas aux créatures contre le Créateur » et « Il ne faut pas obéir au péché », célèbres hadiths attribués à Mahomet, font un devoir aux musulmans pieux de se rebeller contre un dirigeant impie. Ces hadiths créent donc les conditions d'un contre pourvoir populaire, même s'il reste contenu dans les limites de la charia qui commande la soumission aux autorités musulmanes : « Obéis à Dieu et obéis au Prophète et à ceux qui parmi vous détiennent l'autorité » (S. 4-59).

Applications démocratiques de ces éléments :
-Dans les faits, le pouvoir a été héréditaire, mais il reste possible, donc, en théorie qu'il soit assumé par un homme choisi. Le droit musulman reste flou sur ceux que l'on doit consulter. Ce flou peut-il être une ouverture vers la démocratie ? L'ensemble des adultes d'un pays (hommes et femmes quelles que soient leurs religions) pourront-ils déterminer par une élection libre le choix de leurs dirigeants ?
- Un autre propos attribué Mahomet : « Les divergences d'opinion au sein de la communauté sont la volonté de Dieu » fait penser que l'islam peut être compatible avec le multipartisme.

Évolution sociologique du Dâr al-Islâm.
Le développement scolaire, technologique et l'ouverture au monde ont permis l'évolution des mœurs des élites arabes. Certains commencent à percevoir qu'il est erroné de parer les débuts de l'islam de toutes les vertus. Ils cessent d'interpréter le déclin du Dâr al-Islâm comme la perte des fondamentaux religieux.

Après avoir testé les apports de la révolution française, puis du nazisme puis du socialisme, il reste aux pays musulmans à retrouver dans leurs propres histoires des ressorts démocratiques. Puisées dans la Tradition, la règle du consensus et de la consultation, la possibilité théorique du multipartisme sont autant de pistes. Aux musulmans d'être les maîtres de leur destin !

Le printemps arabe en est-il une prémisse ?
Qui va l'emporter? Le wahhabisme qui revendique la fidélité à la perfection imaginaire des origines de l'islam ou bien la Tradition sunnite ?

Mais le droit de choisir sa religion pourra-t-il être reconnu par l'islam ?
En 1992, l’Organisation pour la Conférence Islamique, en définissant les droits de l'homme dans une perspective musulmane, a refusé aux musulmans le droit de changer de religion.
 
POUR CONCLURE.

« Pas de contrainte dans la religion ! Car le bon chemin se distingue de l’errance. », Sourate 2-257. Le Coran nous laisse entendre que la liberté d'expression est souhaitée par Allah et conduit à la vérité !

Ce travail, commencé comme une œuvre commune, se termine néanmoins par une élaboration solitaire. L'histoire est subversive et dérangeante pour les idéologies. Cela a toujours été le cas et ne me surprend pas. L'effort pour être tolérant et ouvert à la pluralité d'opinions n'est pas facile. Je le comprends et je rends grâce à ceux qui me lisent sans adhérer à mes idées. Qu'ils soient ici remerciés de leur curiosité et de leur tolérance. Nous vivons ensemble, il est bon de nous connaître et de communiquer en vérité malgré nos différences. Nous pourrons ainsi vivre en paix.

Quand l'histoire repose sur des faits établis, elle ne devrait pas déranger le croyant, mais nourrir sa réflexion pour interpréter sa foi à la lumière de la raison.

Je suis catholique, je ne l'ai pas caché. Mon interprétation de l'histoire est donc chrétienne. Il n'est pas suspect d'être animé d'une conviction. Il est beaucoup plus dangereux d'être manipulé par une idéologie sans en avoir conscience. Les intellectuels occidentaux, influencés par le marxisme sans en avoir conscience, ou en le dissimulant à leur auditoire, offrent une vision de l'histoire beaucoup moins objective.

Aux musulmans de faire une interprétation islamique des mêmes faits. Selon Tocqueville, l’islam ne peut survivre à la démocratisation, j'ai tendance à lui donner raison. Aux musulmans de démontrer qu'il a tort... et que je me trompe !

Faire évoluer une religion est risqué. Elle peut se perdre dans les sables du relativisme ou se crisper en une théocratie qui pousse ses sujets vers l'hypocrisie ou la terreur.

L’Église a-t-elle échappé au premier écueil ? L’islam peut-il échapper au second ?

L'avenir nous le dira.
 
BIBLIOGRAPHIE.


Elle reprend les livres, classés par ordre alphabétique d'auteurs, et non les revues qui ont été citées dans le corps du texte :


« Les Confessions, livre X », Saint-Augustin, Flammarion, traduction Arnauld d'Andilly.
« Jésus de Nazareth : de l'entrée à Jérusalem à la Résurrection », Benoît XVI, édition du Rocher, 2011.
« Déclaration d'insoumission, à l'usage des musulmans et de ceux qui ne le sont pas. », Fethi Benslama, Champs actuel, Flammarion, 2005.
« La Traduction Œcuménique de la Bible : la TOB », les éditions du Cerf, 1975.
« La Bible de Jérusalem », 1985.
« Le visage de Dieu », Igor et Grichka Bogdanov, Grasset. 2010.
« Les découvreurs, d'Hérodote à Copernic, de Christophe Colomb à Einstein, l’aventure de ces hommes qui inventèrent le monde », Daniel Boorstin, Robert Lafont, 1983.
« La Bible, le Coran et la science, les écritures saintes examinées à la lumière des connaissances modernes », Maurice Bucaille. Pocket, 1998.
« Ramsès, la véritable histoire. », Christiane Desroches Noblecourt. Pygmalion. 1996.
« Le Coran », traduction de Muhammad Hamidullah, le club français du livre 1959.
« Le Coran décrypté : figures bibliques en Arabie », Jacqueline Chabbi, Fayard. 2008.
« Le Seigneur des tribus, l'islam de Mahomet », Jacqueline Chabbi, CNRS éditions. 1997.
« Coran, mode d’emploi », Farid Esack, Albin Michel 2004.
« Le prix à payer », Joseph Fadelle, L’œuvre éditions. 2010.
« La Bible dévoilée : les nouvelles révélations de l'archéologie », Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman, folio histoire, 2002.
« Aristote au Mont Saint-Michel : les racines grecques de l'Europe chrétiennes », Sylvain Gouguenheim, Seuil. 2008.
« 150 idées reçues sur l'histoire », par la rédaction d'Historia, Éditions First, 2010.
« Les somnambules », Arthur Koestler.
« Islam » , comprend : « Les Arabes dans l'histoire », « Race et Esclavage au Proche-Orient », « Juifs en terre d'Islam », « Comment l'Islam regardait l'occident », « Massada et Cyrus le Grand », « Le langage politique de l'Islam », « Islam et démocratie », « Le retour de l'Islam », « Que s'est-il passé ? L’islam, l'occident et la modernité ». Bernard Lewis, Quarto Gallimard. 2005.
« Comment l'Islam a découvert l'Europe », Bernard Lewis, Gallimard, 2005.
« Le Pouvoir et la Foi, questions d'Islam en Europe et au Moyen-Orient », Bernard Lewis, Odile Jacob histoire, 2011.
« Le choc Jésus-Mahomet », Christian Makarian, CNRS éditions. 2011.
« Jésus », Jean-Christian Petitfils, Librairie Arthème Fayard, 2011.
« Les fondations de l'Islam, entre écriture et histoire », Alfred-Louis de Prémare, éditions Points.
« Saint Augustin. La conversion en acte. » Marie-Anne Vannier. Éditions Entrelacs. 2011.
 
RAPPEL DU SOMMAIRE.

LA CRÉATION :

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ABRAHAM ET LES PATRIARCHES :
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L'EXODE ET L'INSTALLATION DES HÉBREUX EN CANAAN :
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LA ROYAUTÉ HÉBRAÏQUE : DAVID, SALOMON .... :
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LA CROYANCE EN UN DIEU DES COMBATS :
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LA NAISSANCE DE JÉSUS-CHRIST, HUMANITÉ, DIVINITÉ :
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LE CHRIST ET LA LOI : IL L'ACCOMPLIT POUR LES JUIFS :
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LE CHRIST ET LA LOI : IL LA TRANSGRESSE AVEC LES DISCIPLES :
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LE CHRIST ET LA LOI : IL INSTAURE LA NOUVELLE ALLIANCE POUR L'HUMANITÉ :
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LES DÉBUTS DU CHRISTIANISME :
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LES RELIGIONS PRÉ-ISLAMIQUES :
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MAHOMET À LA MECQUE :
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MAHOMET À MÉDINE :
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DEUX CIVILISATIONS S’AFFRONTENT :
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DEUX VISIONS DE LA SCIENCE :
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POLITIQUE, LIBERTÉ ET DÉMOCRATIE.
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OUF !!!!!

--------Quel boulot---------------
 
LA MÉTAPHYSIQUE DU UN.

La démocratie implique la liberté religieuse, la liberté d'expression, le multipartisme et l’égalité.
La difficulté des musulmans pour accéder à la démocratie ne serait-elle pas en lien avec leur foi ? Certains pensent que l'obsession de l'unicité de Dieu les rendrait peu aptes à accepter les opinions divergentes et les vérités complexes.

L'architecture exprime l'inconscient des peuples.
L'architecture romaine manifestait la toute puissance de l'empire dans les proportions des monuments qui donnent une impression d'écrasement aux visiteurs, comme le Colisée de Rome.

L'architecture chrétienne semble témoigner de la prééminence de l'homme dans la Création. Notre Dame de Paris ou Saint Pierre de Rome donnent l'impression d'être plus petites qu'en réalité. Par ailleurs, la foi en la Trinité, qui a nourri des pouvoirs éclatés, a produit une architecture en trois dimensions. Les bâtiments chrétiens sont des volumes dont on fait le tour pour en admirer l'harmonie.

Autre est l'architecture musulmane ! Elle est porteuse symboliquement du monolithisme de la pensée. On reste sans voix devant la beauté des façades des medersa de Samarcande ou de celles de Khiva qui se font face deux à deux. Le regard est attiré vers le haut, en une direction unique. Le chrétien, formé à l'esthétique romane ou gothique, est tenté d'en faire le tour pour en admirer les volumes. Qui n'est pas alors déçu par les corps de bâtiments qui se cachent derrière ces façades magnifiques ? Ce sont des quadrilatères en briques nues. On revient bien vite vers la façade ornée pour orienter son regard dans une seule direction. Dieu est un et, avant même de connaître la qibla, le regard de l'homme est dirigé dans un seul sens. La vérité musulmane est sans volume, comme son architecture.

Ainsi, la foi musulmane n'envisage pas et n'accepte pas que sa vision de Dieu est différente de celle des juifs ou des chrétiens. Si Yahvé crée le bien et la liberté, Allah crée le bien et le mal. C'est une différence théologique fondamentale.
Pourtant, les musulmans en restent à l'affirmation coranique : S. 29 ; 46 : « Ne discutez avec les gens ayant reçu l’Écriture (La Bible) que de la manière la plus aimable... Dites : « Nous croyons en ce qu’on a fait descendre sur nous et descendre sur vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même. ».

Tous les domaines de la pensée musulmane sont concernés par ce monolithisme :
- le pouvoir doit être religieux pour être légitime. Mais comment entrer en opposition avec un pouvoir inspiré par Allah ? Le pluripartisme politique est donc une gageure !
- l’instruction technologique et scientifique permet à l'individu de s’enrichir par son propre travail et non par des prébendes d'état ; mais cela nuit à la prééminence de l'état musulman sur le croyant. Actuellement, l'instruction de la jeunesse arabe semble progresser... elle a entraîné les révolutions arabes...

Réformer ce monolithisme semble difficile. En 1985, Mahmud Muhammad Tara, un juriste âgé et respectable, a été pendu au Soudan pour apostasie, parce qu'il préconisait la supériorité de la jurisprudence sur le Coran.

Les révolutions actuelles conduiront-elles à interpréter autrement l’islam ou bien à un retour vers la théocratie ?

L'islam peut-il dépasser le monolithisme de la pensée sans se renier lui-même ?
 
Ainsi, la foi musulmane n'envisage pas et n'accepte pas que sa vision de Dieu est différente de celle des juifs ou des chrétiens. Si Yahvé crée le bien et la liberté, Allah crée le bien et le mal.

la vision du dieu dabraham des juif est totalement differente de celle du jesus chretien

pour les juif les chretien sont des paiien
les juif ne croit meme pas que jesus et put exister


les musulman venere le dieu des juif oui mais pas le dieu de leglise
 
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