4000 ans de monothéismes, histoire archéologique

PHILOSOPHIE ET FOI CHRÉTIENNE : SAINT AUGUSTIN.

Aristote était convaincu de la responsabilité de l'homme. C'est la position chrétienne.
Qu'un païen découvre la vérité par la raison, prouve aux chrétiens que la Sagesse de Dieu instruit tout homme.

Diaboliser le monde païen a été la tentation de Tertullien pour qui la sagesse des philosophes antiques s’oppose à la Sagesse divine. L’Église n'a pas suivi cette voie.

Clément d’Alexandrie réconcilie philosophie et foi au IIIe siècle. « La foi est greffée sur l’arbre de la philosophie ».
Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Annaba en Algérie), achèvera cette synthèse : il se sert des outils de la dialectique grecque pour discourir sur la doctrine chrétienne.
Les vérités bibliques peuvent être retrouvées et exprimées dans le langage de la philosophie. Ce n'est qu'au XIIe siècle qu'Averroès aura la même démarche pour l'islam.

Éduqué par une mère chrétienne, Monique, il apprend la philosophie grecque. Il est manichéen dans sa jeunesse. Il a une compagne et a un fils. Il est déçu par les manichéens, qui lisent la Bible littéralement. Il se convertit brutalement à Rome après avoir entendu une voix enfantine (angélique?) qui lui ordonne « Ouvre et lis ! ». Il ouvre la Bible au hasard et tombe sur Romains 13-13-14 : « Point de ripailles, ni de beuveries ; point de stupre, ni de débauches ; point de querelles, ni de jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ ». Sa conversion est immédiate. Il apprend la lecture symbolique de la Bible de Saint Ambroise.

Le concept d’inconscient
se retrouve dans ses Confessions. Il écrit un traité sur la Trinité. De Trinitate,VI, 5, 7 : « Les Personnes divines ne sont plus trois : l’un aimant celui qui tient l’être de lui (le Père), l’autre aimant celui dont il tient l’être (le Fils), et cet amour même (l'Esprit-Saint). »

Il exprime son expérience mystique : « Tu nous a faits pour Toi, Seigneur, et notre esprit est sans repos jusqu'à ce qu'il repose en Toi ».
Face aux invasions barbares, Augustin théorise sur les principes d'une guerre juste dans la Cité de Dieu. Pour une « cause juste », une guerre défensive peut être entreprise.

On lui reproche sa diabolisation de la femme. Il attribue la Chute d'Adam et d'Ève à la concupiscence charnelle, « ce mouvement honteux qui sollicite les organes ». Le discrédit de la chair vient de Platon dans « Gorgias » le corps est le « cachot de l’âme ». Pour le stoïcisme, la chasteté est le préalable à la sagesse. Pour Sénèque, « le désir sexuel n’a pas été donné à l’homme pour son plaisir, mais pour la perpétuation de l’espèce. »
Saint Augustin écrit « Il est interdit et honteux d’entretenir des rapports avec sa femme, si l’on empêche la procréation des enfants. »

Augustin philosophe sur la Vérité, incarnée dans le Christ, qui attire les hommes. Les confessions, livre X, chap. XXIII, « [Les hommes] aiment la vérité lorsqu'elle leur montre sa lumière ; et ils la haïssent lorsqu'elle fait voir leurs défauts. Car ne voulant pas être trompés, et voulant bien tromper, ils l'aiment quand elle se découvre à eux ; et ils la haïssent quand elle les découvre eux-mêmes. »

Le devoir du Chrétien est d’annoncer la Vérité au monde, même s'il se fait haïr !

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L'ARABIE AVANT L'ISLAM.

Le mot « arabe » apparaît au IXe s. avant JC en Mésopotamie.
Il désigne les habitants de la steppe. Ce n'est qu'au IIIe s. après JC que les arabes l'emploient eux-mêmes.

Pétra est fondée au VIIIe s. avant JC, grâce au commerce des épices. La reine de Saba qui aurait commercé deux siècles avant avec Salomon est bien mythique.
À Pétra, les Nabatéens, s’enrichissent grâce à la victoire des rois séleucides sur les grecs en -197. Les centres commerciaux se sont déplacés vers leurs territoires.
Leur architecture en pierre subsiste de nos jours à Pétra, en Jordanie et à Hégra en Arabie Saoudite. Des monceaux de poteries brisées témoignent de leur vie quotidienne et des canalisations prouvent leur ingéniosité pour survivre en milieu aride. Leurs lieux de sacrifices sont au sommet des falaises, « haut-lieux ».

La conquête romaine leur fera perdre leur autonomie politique en 106 : la province d'« Arabie heureuse » est incluse dans l'empire romain.
Au premier siècle, le navigateur grec Hyppalus
découvre le régime des moussons. La navigation en haute mer concurrence les caravanes terrestres.
Le gouverneur romain Claudius Severus (111-115) essaie de relancer le commerce terrestre en faisant construire une voie romaine sur l'antique route caravanière. Elle allait d 'Aila, le port de la mer rouge,(Aquaba de nos jours) à la ville de Bostra, au sud de la Syrie actuelle.

Au début du VIe s., on trouve la dernière mention écrite de Pétra, dans un texte de son évêque Anthenogenes.
Le 19 mai 363, Pétra est détruite par un tremblement de terre.
Elle ne sera jamais reconstruite.

À la naissance de Mahomet, Pétra et Hégra ne sont que des villages dépeuplés au milieu de vestiges de pierre grandioses.

Le Coran fait des allusions aux Nabatéens, nommés les Thamud. Leur faute est d'avoir bâti en pierre (Sourate 89-9). La S. 26-146-149 met en garde : « Vous laissera-t-on en sécurité au sein de ce qu'il y a ici, des jardins et des sources, des cultures et des dattiers, et taillerez-vous dans la pierre vive des montagnes des demeures [croyant y être] en [totale] sécurité ? »
Les ‘Ad, eux, ont construits des hauts lieux. S. 26-128 : « Est-ce par défi que vous dressez sur chaque hauteur un signal visible de loin, que vous édifiez [à votre usage] des architectures monumentales ? » Bâtir en dur est un péché pour le Coran.

Hégra, décrite ici par le Coran, existe toujours en Arabie Saoudite sous le nom Madâ’in Sâlih. L’architecture en pierre serait une marque d’orgueil qu'Allah punit. Sourate 15-82-83 : « Ils taillaient en maisons des montagnes en sécurité. Puis, au matin, le Cri les saisit. »
Le Coran explique la destruction de Pétra et d'Hégra en l'attribuant à Allah. Le hasard ne peut pas être responsable. Allah a forcement agi.
S. 27-52 : « Voilà donc, de ce que [les Thamûd] prévariquaient, leurs maisons aux toits écroulés ! »

Ainsi l'interprète Mahomet, le nomade, qui condamne sans trouble l'architecture de pierre dans le Coran. Les splendeurs à venir de l'architecture abbasside n'ont pas leur place dans le Coran, ni dans l'imagination de Mahomet !

« Le Seigneur des tribus, l'islam de Mahomet », Jacqueline Chabbi, CNRS éditions. 1997.

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LA RELIGION DES NABATÉENS.

En 350, un évêque est nommé à Pétra. Pétra sera détruite 13 ans après par un tremblement de terre. Les fouilles contemporaines y ont retrouvé trois églises.

Les Nabatéens ne se sont que tardivement et partiellement christianisés.

Ils étaient polythéistes, leurs divinités logeaient dans des pierres, les bétyles. (Bet signifie demeure et El, dieu)
Ces pierres recevaient un culte dans des temples où elles étaient ointes du sang d'animaux. Une vingtaine de dieux sont connus grâce à des inscriptions :
Al-Kutvâ est la divinité du commerce et de l'écriture. Atargatis est la déesse syrienne du culte des eaux. Manawatû est la déesse du destin qui connaît la part qui échoit à chaque homme. Qôs est le dieu de l'orage originaire du pays d'Edom. À coté de déesse grecque, telle Aphrodite, ou égyptienne telle Isis, on trouve Zeus, dit « le très haut » qui est assimilé à Dusharâ, le dieu masculin principal. Dusharâ est associé à une triade féminine : Uzza, Allat et Manat.
Ces trois divinités se retrouveront dans le Coran, signant la permanence du culte nabatéen chez les contemporains de Mahomet.


Le Coran conteste aux habitants de la Mecque la légitimité de leur culte. Sourate 53 19-20 : « Et bien les voyez-vous, Lat et Uzzâ, ainsi que Manât, cette troisième autre. »


Le Coran annonce que chaque peuple a un « avertisseur ». C'est là une originalité qui n'a été prouvée par aucune étude archéologique. Il s'agit, en fait, de renforcer la position de Mahomet, avertisseur de son peuple et peu suivi par les habitants de la Mecque. Sourate 54-23-24 : « Suivrions-nous un homme de notre peuple, qui serait seul à dire ce qu’il dit ? Ce serait folie ! »
Hûd serait l’avertisseur des ‘Ad (Sourate 26-124; S. 11-50, 53, 58, 89; S. 7-65), peuple arabe mal identifié.
Les Thamûd sont assimilés aux Nabatéens. Sâlih, « homme de bien » en serait l'avertisseur (Sourate 27-45, S. 26-142, S. 11-61, 62, 66, 89, S. 7-73, 75, 77). L'archéologie n'a retrouvé aucune trace de ces avertisseurs.

Thamûd et 'Ad sont punis ensemble.
Dans le Coran, les Thamûd et les 'Ad meurent deux fois et pour des raisons différentes. Pour la Sourate 54-27-31, ils sont punis pour avoir mutilé une chamelle sacrée. Pour la Sourate 89-9-13 et la Sourate 15-82-83, c'est leur talent d'architecte dans la pierre qui leur est reproché. Les deux reproches sont regroupés en une fin unique : Sourate 26-146-158 et Sourate 7-74-78.

Les Thamud ont disparu mais leurs déesses étaient toujours honorées par les mecquois contemporains de Mahomet, le Coran en garde la trace. La connaissance des tabous sur le respect des animaux sacrés nous sont également parvenus par le Coran.
Le culte des bétyles garde naturellement une survivance dans l'islam avec la vénération de la Pierre Noire de la Kaaba, bétyle nabatéen dont le culte se prolonge aujourd'hui.


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JUDAÏSME ET CHRISTIANISME EN ARABIE.


L’Arabie a été traversée par le judaïsme et le christianisme.

Au Yémen, le royaume Himyarite regroupe différentes tribus et englobe la moitié sud de l'Arabie Saoudite actuelle pendant une domination qui va de 275 à 571.
Le royaume se convertit au judaïsme en 380, mettant fin au paganisme. Puis peu à peu, le christianisme pénètre le royaume himyarite à la suite des caravanes. Théodore le Lecteur raconte dans son « histoire ecclésiastique » que les himyarites commencent à se convertir au christianisme sous l'empereur Atanase (491-518). Les premières inscriptions chrétiennes, effectivement datées du Ve siècle, ont été retrouvées dans l'oasis de de Najran dans l'actuelle Arabie Saoudite.
Le Christianisme est, alors, perçu comme une hérésie par le royaume juif Himyarite. En 470 a lieu la première persécution contre les chrétiens. Puis, en 523, huit-cent chrétiens sont martyrisés.

La tribu des Banu Ghassan se convertit au christianisme sous Justin 1er (518-527). Son centre était à Saint Serge à Résafa, au nord de la Syrie. Des monastères et des églises sont fondés sur leur territoire. Les Banu Ghassan restèrent les alliés des romains jusqu'à la conquête arabe. Leur roi Aretas au VIe siècle fonda un monastère à Qasr al-Hayr al-Gharby sur lequel on retrouve l'inscription : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, sauveur du monde, celui qui a enlevé le péché du monde, fut construite cette porte du saint monastère, à l'époque de l'aimé de Dieu, l'archimandrite Serge... »

Les empereurs byzantins s'appuyèrent sur les chrétiens locaux pour leur confier des postes administratifs. Ainsi la douane à Iotabè, à l'entrée du golfe d'Aqaba, fut confiée à une tribu chrétienne.

De multiples sectes issues du christianisme se réfugièrent et prospérèrent en Arabie,
au point que Théodoret de Cyr au Vème siècle écrivit « Arabia haeresium ferax » ( « l'Arabie est riche en hérésies »). Mais elles ont laissé peu de traces archéologiques. L'orthodoxie des chrétiens trinitaires est manifeste en revanche dans la mosaïque et les inscriptions laissées par les chrétiens de l'Arabie antique.

Le christianisme et le judaïsme sont en Arabie, mais ils ne s'implantent pas dans la région de la Mecque.
La tradition musulmane du VIIIe siècle, raconte qu'un cousin de Khadija, Waraqa ben Naufal, un chrétien nestorien, aurait été un traducteur de l'évangile en arabe.
Cette légende tardive est en contradiction avec le Coran. Mahomet est accusé par ses compatriotes mecquois d'avoir un informateur qui lui dicte la révélation. Il nie farouchement recevoir sa révélation d'un homme. Si un cousin de son épouse, chrétien nestorien et arabophone était un de ses proches, la dénégation coranique serait un mensonge manifeste. Sourate 16-103 : « Nous savons fort bien ce qu'ils disent : « Oui ! Quelqu’un l'enseigne, tout simplement ! » - Or, celui à qui ils l'imputent parle une langue étrangère, tandis que cette langue-ci est arabe, claire ! »

Les querelles et les persécutions croisées entre juifs et chrétiens se sont répandues jusqu’en Arabie, apportant la connaissance de la Bible avec elles.

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ABRAHA ET L’ANNÉE DE L’ÉLÉPHANT.


En 523, en Arabie, Yusuf As'ar Yath'ar secoue la tutelle byzantine. Il se convertit au judaïsme. Il extermine par le feu tous les chrétiens de sa capitale Zafar ; ils étaient plusieurs milliers. La nouvelle se répand dans les communautés chrétiennes de Syrie. Les lettres de Siméon, évêque de Perse, nous sont parvenues. Le Coran raconte le massacre en louant la fidélité des victimes. S. 85-4 et suivants : « Les gens d'Ukhdud furent massacrés, brûlés par le feu qui s’alimentait tout seul, alors qu'ils se trouvaient assis en cercle, tout autour, pour regarder ce que subissaient les croyants. Ils ne leur reprochaient rien sinon d’avoir cru dans le Dieu puisant et digne de louange. »


Le roi Yusuf fut finalement vaincu par le roi Axoum qui restaura le christianisme. Son général Abraha, chrétien lui aussi, se révolta et prit le pouvoir. Il fixa sa capitale à Sana.

L'histoire d'Abraha, le roi chrétien de Sana, la cité Sabéenne, est connu par une stèle. Les sabéens, du royaume de Saba, apparaissent sous Sargon II (722-705 avant Jésus-Christ), avec le développement du commences des épices en Arabie. Sous le règne de Salomon (-970-931), ce commerce n'existait pas encore. La reine de Saba n'a donc pas existé. La tribu des sabéens prospérait toujours à la veille de l'arrivée de l'islam autour de sa capitale Sana.
En 540, le barrage de Ma'rib qui protégeait la ville de Sana, s'effondra.
Le Coran y fait une allusion :
Sourate 34-15 : « Il y avait assurément, pour la tribu de Saba, un signe dans leurs demeures: deux jardins, l'un à droite et l'autre à gauche. « Mangez de ce que votre Seigneur vous a attribué, et soyez reconnaissants envers Lui : une contrée agréable et un Seigneur pardonneur. » Mais ils se détournèrent. Nous déchaînâmes alors contre eux l'inondation du Barrage, et Nous leur changeâmes leurs deux jardins en deux bosquets aux fruits amers. »
Dans la conception coranique, une destruction ne peut pas être due à une malfaçon ou à l'usure. Rien n'échappe à la volonté de Dieu, même les forces de destruction. Allah est créateur du mal comme du bien.
Une stèle nous raconte que tous les rois des alentours vinrent célébrer avec Abraha la reconstruction du barrage, de la ville et d'une nouvelle église.

Abraha est cité par Procope (500-560) comme un ancien esclave chrétien.
La S. 105-2-5, dite de l'éléphant, parle de lui :
« N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l’Éléphant ? N'a-t-Il pas assigné à l’égarement leur ruse ? Et envoyé contre eux des oiseaux en volées qui leur lançaient des pavés de glaise ? Puis Il a fait d'eux comme de la balle au grain mangé. »

Abraha essaye de prendre la Mecque en 570. Arrivant avec son armée, il suscite l'effarement avec son éléphant. Mais l'animal redouté, au lieu de donner la victoire à son maître, s'agenouille devant Mecque. C'est du moins ainsi que le raconte la Tradition, la Sîra et Tabari ! Abraha est vaincu l'année qui restera l'année de l’Éléphant. Que des oiseaux armés de pavés de glaise aient contribué à sa défaite, semble tenir du folklore. Aucune source non musulmane ne parle de ce miracle.
Une version byzantine veut que l'armée d'Abraha ait été décimée par une épidémie.


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GÉOPOLITIQUE DU MOYEN-ORIENT PENDANT LA RÉVÉLATION CORANIQUE. BYZANTINS ET PERSES : LE CONFLIT.

Le Moyen-Orient est un enjeu entre les deux puissances du moment : l'empire Byzantin et l'empire Perse. Chrétiens et juifs s'affrontent, jouant sur l'antagonisme des empereurs. Ils luttent sans fin et libèrent de l'espace pour la conquête arabe.

L'empire Perse (Sassanide) connaît son expansion maximale en 570. Il repousse l'empire byzantin au delà d'Antioche.
Chosroes Ier, l'empereur perse, est appelé à l'aide par les arabes pour lutter contre les éthiopiens. Il s'implante jusqu'au Yémen, contrôlant le commerce avec la mer rouge.
En 590, Chosroes II, prend le pouvoir à son grand-père Chosroes Ier, avec l'aide des chrétiens : il massacre les juifs.
En 602, se détournant des chrétiens, il attaque l'empire byzantin. En 614, Jérusalem, terre byzantine, est conquise par les perses de Chosroes II, qui est aidé par les juifs. Dans leur attente du Messie, les juifs se croient revenus à la période de Cyrus l’Achéménide qui avait permis leur retour en Terre Sainte six siècles avant JC. Jérusalem leur avait été interdite depuis le deuxième siècle et la révolte de Bar-Kokhba, elle se nommait depuis Ælia Capitolina. Elle avait retrouvé son nom de Jérusalem sous Constantin au IVe siècle et les juifs n'y étaient plus interdits, mais les chrétiens y dominaient. Jérusalem gardera son nom d' Ælia pour les arabes sous le vocable d'« Iliya (إلياء) ». Ni Iliya, ni Jérusalem, ne sont cités dans le Coran.

Après la victoire de Chosroes II, les juifs prennent le pouvoir à Jérusalem.
Ils déportent les chrétiens, massacrent la population et brûlent monastères et églises. Ils procèdent à des conversions forcées au judaïsme. Des témoignages écrits racontent comment les cadavres des chrétiens restèrent sans sépulture. Néanmoins les découvertes archéologiques récentes ont montré que des églises et des monastères furent construits pendant cette période de domination sassanide en Terre Sainte. La persécution n'a donc pas été totale.
Chosroes poursuit sa campagne victorieuse contre l'empire byzantin. Il guerroie d’Antioche à Damas en terre byzantine entre 620 et 627. Le Coran, qui est contemporain, fait une allusion aux revers des byzantins et prédit leur prochaine victoire. La victoire des byzantins survient en 627, alors que la révélation coranique est en cours. Sourate 30-2-4 : « Les grecs [byzantins] ont été vaincus sur la terre proche (fî adnâ ard (?)). Mais après cette défaite, ils vaincront dans quelques années. À Dieu est le commandement pour l’avant et pour l’après… Dieu assiste qui Il veut. »
En 627 à Ninive, l'empereur byzantin Héraclius triomphe de Chosroes II qui fuit, avant d'être assassiné par son fils Kubâdh, en 628.

En 631, Héraclius, profitant de la fragilité de l'interrègne perse, reprend la Terre Sainte aux Sassanides. Il entre à Jérusalem/ Ælia et y rapporte solennellement la Vraie Croix qui en avait été retirée en 614. Les juifs sont alors contraints à leur tour à la conversion forcée... Héraclius leur impose le baptême.

À la veille de la conquête musulmane, les juifs étaient devenus les ennemis de Rome. La lutte sans fin des empires byzantin et sassanide les a fragilisés et favorisera l'expansion arabo-musulmane.

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QUELQUES PRÉCAUTIONS ORATOIRES.

En tant que catholique, mon propos n'est pas d'insulter ni d'incommoder mes amis musulmans.
Il s'agit de retrouver les textes anciens, de les placer dans l'ordre chronologique de leur écriture et de leur attribuer une crédibilité selon leur distance à l’événement rapporté et la complaisance de leurs auteurs.

Pour raconter l'histoire du christianisme, j'ai puisé dans les sources archéologiques contemporaines. Je n'ai pas récité le catéchisme de mon enfance. Il m'avait enseigné le Déluge, avec un Dieu vengeur qui extermine l'humanité pécheresse. Il m'avait appris que Josué, secondé par Yahvé dans son entreprise de purification ethnique, avait ravagé Canaan au moment de l'implantation des hébreux. Il m'avait affirmé que le Dieu des combats avait soutenu le bras armé de David. Pas davantage, je ne raconterai l'islam comme le fait la Tradition musulmane ou le conformisme religieux et encore moins le salafisme. Je vais modestement, à partir des textes antiques qui me sont parvenus par mes lectures, tenter un récit de l’installation de l'islam en respectant la chronologie des sources épigraphiques.

Soucieux de ne pas irriter inutilement ceux qui ne partagent pas mes convictions, je souhaite livrer à votre réflexion quelques citations, certaines issues du Coran et d'autres de la jurisprudence musulmane pour justifier mon souhait de raconter une foi qui n'est pas la mienne.
Sourate 5-47 : « Que les gens de l’Évangile jugent d’après ce que Dieu a fait descendre ! »
Je séparerai ainsi, le vrai du faux en fonction de l’Évangile qui porte ma foi, m'autorisant à discuter avec mes frères musulmans selon cet autre verset :
Sourate 29-46 : « Et ne discutez avec les gens ayant reçu l’Écriture ( La Bible) que de la manière la plus aimable, sauf avec ceux d’entre eux qui ont été injustes. Et dites : « Nous croyons en ce qu’on a fait descendre sur nous et descendre sur vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et nous lui sommes soumis. »
Néanmoins, le Dieu révélé dans le Coran n'est pas le même que Celui révélé par la Bible. Dans les deux textes saints, Ils sont radicalement différents. L'Un crée le Bien et la Liberté de l'homme, l'Autre le Bien et le Mal, face à des hommes soumis.
Cette incompatibilité doctrinale confirme à mes yeux que l'auteur du Coran ne connaît pas la Bible.

Le saab est le crime d'insulte envers l'islam. Ebussuud Efendi (1490-1574), juriste turc,
dans l'empire ottoman dominé par l'islam, réclame le témoignage de deux musulmans neutres pour accuser de saab, un dhimmi, un non musulman. Le saab est puni de flagellation, d’emprisonnement ou de mort en cas de récidive. La définition du saab est essentielle. Ainsi pour Ebussuud Efendi, l'affirmation de son incroyance par un dhimmi, n'est pas une insulte : un chrétien qui dit que « Mahomet n’est pas prophète ne commet pas de saab. »
Je ne prétends pas être objectif, puisque j'ai une foi. Mais, je suis honnête : les textes que je cite sont authentiques, traduits par des professeurs d'université dont les travaux sont reconnus par leurs pairs. Même si je ne crois pas que Mahomet soit un prophète, je m'abrite sous la jurisprudence d'Ebussuud Efendi, pour affirmer qu'en conservant ma foi, je n'insulte en rien l'islam.

Et ce n'est pas mon souhait.


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LES SOURCES HISTORIQUES DE LA CONNAISSANCE DE L'ISLAM.

La source la plus naturelle est le Coran.
Les versets du Coran les plus anciens conservés dateraient de la seconde moitié du VIIe siècle (Sanaa et BNF). Le Coran ne parle pas que d'Allah. Il nous donne également des informations sur le mode de vie de l'Arabie pré islamique. À l’occasion d'une révélation, les croyances de contemporains de Mahomet sont largement évoquées, ainsi que leurs relations intra-tribales. Cela permet de les connaître. Les sources écrites arabes antérieures au Coran sont rarissimes. Il ne s'agit que de quelques mots gravés sur la pierre.

En fait, l'arabe classique a été créé à l’occasion de l’écriture du Coran, en intégrant à l'arabe dialectal oral de Mahomet, les structures grammaticales, les voyelles et souvent le vocabulaire du syriaque. Le syriaque était une langue citadine et érudite, écrite depuis 800 ans.

Un seul texte arabe est plus ancien que le Coran. C'est la charte de Yathrib. Même si l'exemplaire le plus ancien conservé date du VIIIe siècle, il a été recopié dans un arabe archaïque qui montre une origine plus ancienne. Selon la Tradition, la charte a été écrite entre 622 et 627 de l'ère commune et réglemente les relations entre Mahomet et ses alliés. Le contenu n'est pas mystique, il s'agit d'établir les relations de fidélité et les devoirs de chacun.

Aucun texte contemporain à la vie de Mahomet n'existe. La révélation mystique de Mahomet n'a laissé aucune trace chez ses voisins, seule la conquête arabe a été remarquée et décrite. De même, les contemporains du Christ n'ont pas parlé de lui. Philon d'Alexandrie, l'historien juif, ne fait aucune mention de la vie du Christ. Il signale juste l’éclipse de soleil inexpliquée du moment de sa mort. La conquête arabe, par sa soudaineté, sa violence, son efficacité, a bousculé ses voisins byzantins et juifs et a laissé des traces dans les échanges entre les dirigeants et les religieux. C'est dans leurs écrits que l'on trouve la plus ancienne mention écrite de Mahomet, datée de 640.

La Sira, la biographie de Mahomet a été rédigé au VIIIe siècle à partir de deux textes plus anciens. Les informations qu'elle contient sont de seconde main, mais néanmoins instructives.

La Tradition et la Summa ont constitué un corpus impressionnant de Hadiths, paroles du Prophète et de ses compagnons. Les hadiths, dans la Tradition musulmane, sont certifiés par la chaîne connue de ses transmetteurs qui en garantit l'authenticité. On y voit la persistance de la culture orale de Mahomet, pour lequel un récit fidèlement récité est authentique, beaucoup plus qu'un écrit. Une chaîne des transmetteurs connue, même si elle est constituée de noms qui sont manifestement des pseudonymes, suffit à confirmer aux musulmans la véracité du hadith. Leur mise par écrit date, en fait, du Xe siècle. Ils informent donc surtout sur la façon dont les siècles ultérieurs ont interprété le Coran, beaucoup plus que sur la réalité historique du VIIIe siècle. Une réflexion historique, qui tente une approche chronologique, ne peut leur attribuer une ancienneté qu'ils n'ont pas.

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LA DJÂHILIYYA.

C'est la période qui précède la révélation coranique.
L'étymologie signifie « espace sans repère où l'on se perd »,
comme dans le désert des tribus arabes. C'est la période d’obscurantisme précédant l’Islam. Sourate 33-33 : « Ne vous montrez pas de la façon dont on se montrait lors de l'ancienne ignorance. »

La première inscription en arabe parvenue jusqu’à nous date de 328*; l' inscription funéraire d'un roi, « malik, de tous les arabes », à la royauté sans lendemain. Les hommes des tribus donnent leur loyauté au chef qu'ils respectent, sans que cette loyauté ne persiste après la mort. En sacralisant le pouvoir, l'islam permettra d'assurer la fidélité des tribus par delà la mort du chef.

La Mecque est une cuvette où s’accumulent les eaux. Il s'agit d'un « point bas » à l'opposé des « Hauts lieux » des cultes nabatéens et hébreux. Yahvé, dans l'Ancien Testament, réclame que les sacrifices soient accomplis sur des montagnes. Ainsi, Abraham doit-il sacrifier Isaac sur une montagne (Genèse 22-2), qui ne peut donc pas être à la Mecque.
La Mecque, point bas, lieu de collecte d'eau dans un milieu aride, pratique un culte bétylique de demande d’eau.

Le Coran nous renseigne sur différents tabous qui préexistaient à l'islam.
-Des chamelles étaient sacrées. Leur tour de boire devait être respecté. Le fait de les mutiler est puni par Dieu (Sourate 26-155-159, S. 91-13, S. 4-119, S. 5-103)
-Les lieux haram étaient sacrés. Les arbres ne devaient pas y être coupés, ni les animaux tués, même les fauves. Ils étaient délimités par des pierres de bornage : les ansâb, qui existent toujours à la Mecque. Au sein des lieux haram se trouvaient des pierres sacrés, les béthyles, habitées par des puissances surnaturelles protectrices.

La vie tribale a ses contraintes dont le Coran garde la trace.
-obéissance absolue due au père.
Abraham en donne l'exemple dans le Coran en manifestant sa piété filiale malgré le polythéisme de son père. Sourate 19-47.
-Les femmes ne sont pas des personnes morales. Le Coran leur donnera un statut et légiférera longuement sur leur droits et devoirs. Les nouveaux nés filles indésirables étaient enterrées vivantes. Le Coran va interdire cette pratique Sourate 16-58-59 : « Car quand on annonce à l’un d’eux une fille, son visage devient noir.
Il se cache des gens, à cause du malheur qu’on lui a annoncé,-doit-il la garder malgré la honte, ou s’il l’enfouira dans la poussière ?
»
-les hommes s'allient par des contrats équilibrés d'avantages réciproques qui ne sont pas destinés à être durables. La mort de l’un des protagonistes les annulent. À la mort de Mahomet, des tribus arabes se rebelleront, n'ayant pas saisi l'aspect divin de leur soumission à Mahomet qui faisait perdurer leur contrat d'affiliation par delà sa mort. Ce seront les premières guerres à l’intérieur de l'islam.
-Même relation contractuelle avec la divinité protectrice locale. Sourate 108-2 : « Pour ton Seigneur, donc, célèbre l'office et immole (wa-nhar) ». « wa-nhar » est un terme se référant au sacrifice de dromadaires. Les mecquois étaient connus pour le sacrifice de dromadaires en échange du succès de leur caravane. Un contrat, même avec une divinité, doit être matériellement rentable.

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MAHOMET, MEMBRE DU CLAN FAMILIAL, HOMME DE TRIBU.

Mahomet n'a laissé aucune trace écrite de son vivant.
Thomas le Presbyte,
chroniqueur syriaque de Mésopotamie écrit en 640. Le premier, il parle des « Arabes de Mhmt »( Tayayê d-Mhmt) qui triomphent des byzantins en 634 près de Gaza. C'est, chronologiquement, la première mention écrite de l’existence de Mahomet. Thomas ne fait aucune allusion à la prédication de Mahomet, ni au fait que les arabes soient musulmans. Cela est ignoré de lui. Seule leur appartenance clanique semble manifeste.

Mahomet serait né autour de 570.
Il est orphelin jeune Sourate 93-6 : « Quoi ! [Ton Seigneur] ne t-a-t-Il pas trouvé orphelin ? »

Mahomet est membre à part entière du clan familial (‘ashîra). Sa loyauté et son sens de la solidarité vont d'abord à son clan : « Et avertis ton clan le plus proche. » (S. 26-214).
Mahomet, fils d’Abd Allâh, fils d’abd al-Muttalib, est né à la Mecque, ville occupée par les Quraysh, tribu à laquelle appartiennent les Hachem. Aucune preuve archéologique ne permet de retrouver l'ancienneté de ce clan. Apparenter Mahomet à Abraham relève donc d'une reconstruction spirituelle et de la croyance.
La tribu de Mahomet était en déclin et se contentait d’activité religieuse. Cela expliquerait l’appauvrissement de sa famille avant sa naissance. La famille des Abd Shams, ascendants des futurs califes Omeyyades s’était, elle, enrichie dans le trafic caravanier (S. 106).

La tribu de Mahomet a pris le contrôle de la Mecque sans doute au Ve siècle et a alors quitté la steppe, tout en gardant un culte pour sa Dame Protectrice : « La Puissante » (al-‘Uzza), résidant dans un bosquet d’acacias à deux nuits de la Mecque, selon le récit du géographe Yâqût ( mort en 1229). La Sourate 106-3 reproche implicitement à la tribu de Mahomet de continuer ce culte. Il est préférable de ne rendre un culte qu'au protecteur bétylique de la Mecque. « Qu'ils adorent donc le Seigneur du bétyle, (rabb hâdhâ l-bayt ) ». Le monothéisme de Mahomet n'est pas encore en place, il réclame juste l'adoration du Rabb, le protecteur local logeant dans le béthyle.

Les versets dits sataniques, Sourate 53-19-24,
témoignent des autres Dames protectrices. La première version du Coran parlait de leur pouvoir d’intercession (shafâ’a). D'après Tabari (838-923), aurait été écrit dans le Coran, Sourate 53-19-24 : « Que croyez-vous d’al-lat, d’al-Ozza et de Manat, cette troisième et dernière, ce sont des déesses augustes dont on peut vraiment espérer l’intercession.» Avant l'Hégire, il se serait agi, pour Mahomet, de se concilier ses contemporains en reconnaissant un pouvoir d'intercession à leurs déesses locales. Mais cela introduisait une notion polythéiste dans le Coran qui sera ultérieurement corrigée.

Historiquement, au début de sa vie, Mahomet vit dans un environnement polythéiste méconnaissant le monothéisme judéo-chrétien. C'est un homme des tribus, fidèle à ses origines et soucieux de maintenir de bonnes relations avec son clan. La croyance musulmane dit autre chose, mais l'analyse des textes du VIIe siècle, en particulier le Coran, conduit à cette conclusion.

« Le Seigneur des tribus, l'islam de Mahomet », Jacqueline Chabbi, CNRS éditions. 1997.
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L'ENFANCE ET LA VIE DE MAHOMET AVANT SA VOCATION PROPHÉTIQUE VUES PAR LA TRADITION MUSULMANE.

La Tradition musulmane a écrit et commenté la jeunesse et la vie de son Prophète. Elle raconte sa vie avec de multiples détails, dont la trace peut avoir été conservée oralement, mais dont la mise par écrit date de plus de 150 ans après la mort de Mahomet.

Mahomet serait né l'année de l’Éléphant, selon son premier biographie, Ibn Ishaq (704-767), qui écrit la Sira, plus d'un siècle après la mort de Mahomet. Mahomet serait né le lundi 12 Rabi' al-awwal en 570 de l'ère chrétienne. Cette date a été reprise par Tabarî au Xe siècle. Elle peut être mythique en raison de l'importance symbolique d'une naissance l'année de la victoire de l’Éléphant. Le roi Abraha avait alors échoué à conquérir la Mecque. Le Coran raconte l'histoire, déjà devenue mythique, des oiseaux envoyant des pavés de terre sur les troupes d'Abraha (Sourate 105) !

L'enfance de Mahomet est connue par la Sira. La Sira a été inspirée de l'ouvrage de 'Urwah ibn al-Zubayr mort en 713, le petit fils d'Abu Bakr, le premier Calife. Cette première biographie est perdue.
Mahomet est orphelin de père avant sa naissance (Sourate 93-6). Sa mère Amina décède quand il a six ans et il est pris en charge par son grand père, Abd al-Mottalib, qui meurt deux ans plus tard. Son oncle Abou Talib s'occupe alors de lui.
Dès son enfance, il accompagne régulièrement son oncle dans son commerce caravanier.
Ce serait à Bostra la ville syrienne étape des caravanes venant d'Arabie, que le moine nestorien Bahira, aurait reconnu entre les deux épaules de Mahomet la marque du prophète quand il avait 9 ans. Mais les premières apparitions de ce récit datent de Ibn Hischam (mort en 834), d' Ibn Sa'd al Baghdadi (mort en 845) et de Tabari (839-923). Aucun texte contemporain de Mahomet, et particulièrement le Coran, ne parle de cet épisode.


En 595, à 25 ans, Mahomet épouse Khadîdja, une riche veuve d'environ 40 ans dont il dirigeait les caravanes.La Tradition raconte qu'ils formaient un couple aimant. Ils ont quatre filles et deux fils qui ne survivent pas. Seule Fatima arrivera à l'âge adulte et aura deux fils. Il adopte Zaïd un jeune esclave de Khadîdja et Ali un cousin, le fils d'Abou Talib qui épousera Fatima.

En 605, Mahomet a 35 ans quand il aurait été surnommé Al Amin, l’homme sûr. Des travaux de réfection de la Kaaba étant dispensables, chaque clan se disputa le privilège de retirer la Pierre noire. Mahomet, entré par hasard au moment où les clans en appelaient au sort, fut considéré comme désigné par le Destin. La Tradition a voulu voir dans cet épisode l'annonce de la prédestination de Mahomet. Al Amin, l'homme sûr, est l'homme sur lequel son clan peut s'appuyer. Mahomet, qui signifie « le très loué », est manifestement un surnom, qui n’apparaît qu'à trois reprises dans le Coran et dans des sourates datant au moins de l'hégire (Sourate 3-144, S. 18-2, S. 48-29 (vers 628)).

Les musulmans font suivre pieusement de nom de leur Prophète d'une formule de bénédiction. Dans ce petit travail à vocation historique, je me contenterai de donner au Prophète de l'islam, le nom qui lui est communément donné en français, et qui ne contient aucun sous-entendu, ni péjoratif, ni laudatif.

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MAHOMET A-T-IL ÉTÉ ANNONCÉ PAR LES ÉVANGILES ?

Un verset suggère qu'il a été annoncé par la Bible. S. 7-157 : «... le messager qui n'appartient pas au peuple élu, qu'ils trouvent dans la Thora et l’Évangile. ». Mais le Coran ne cite aucun passage de la Bible. En fait, Jésus s'exprime dans le Coran avec des propos originaux qui ne viennent pas des Évangiles :

S. 61-6 : « Et quand Jésus dit : « O Enfants d'Israël, je suis vraiment un messager de Dieu, confirmateur de ce qu'il y a devant moi dans la Thora, et annonciateur d'un messager à venir après moi, dont le nom sera « le Très Glorieux » ! »

Hassan, poète contemporain du Prophète, l'appelle indifféremment Ahmad ou Muhammad, le Très Glorieux ou le Très Loué. Le Coran le nomme donc de la même façon dans la sourate 61.

Ce n'est qu'au VIIIe s., qu'iIbn Ishaq (704-767), le premier biographe de Mahomet, fera la première extrapolation de la S. 61-6. Fallait-il alors convaincre les chrétiens de la légitimité prophétique de Mahomet ?
Il reprend Jn 14-16 -18, où Jésus dit : « Le Père vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais l’Esprit de Vérité que le monde ne peut pas recevoir parce qu’il ne le voit pas. Vous, vous le connaissez parce qu’il demeure auprès de vous et en vous, il sera ... Le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout. »

Le Paraclet n'est pas visible et demeure dans les disciples... ce qu'aucun être humain ne peut faire. Il n'est donc pas humain. De plus, les Apôtres ont raconté Sa venue à la Pentecôte, après la Résurrection du Christ (Ac 2-1-13). Les chrétiens savent qu'Il est déjà venu et qu'Il vient au quotidien.
Ibn Ishaq va manipuler le sens
du mot grec PARAKLETOS pour faire correspondre le texte de Saint Jean avec la S. 61-6. L'arabe ne possède pas de voyelle. Ibn Ishaq supprime les voyelles du mot grec Parakletos, et les remplace par d'autres, ce qui donne « Periklytos », qui signifie « glorieux » en grec.

Il existe toujours 70 copies du Nouveau Testament en grec, antérieures à la rédaction du Coran où Paraclet est écrit PARAKLETOS. Ce mot en grec signifie en fait « consolateur », « conseiller » et jamais le « Glorieux ».

Le sens de « conseiller » a également été exploité par les musulmans. Ils le traduisent par « Imam », conducteur. Néanmoins, un conseiller n'est pas un conducteur. On trouve, dans la subtilité de la différence, l'écart entre la liberté chrétienne et la soumission musulmane. L’Esprit-Saint conseille le chrétien ; le musulman est soumis à une orthopraxie. Rien de commun entre les deux.

L'analyse objective de Jn 14-16-18 et de la S. 61-6 oblige à dire qu'il faut la foi des musulmans pour voir dans le texte de Saint Jean l'annonce prophétique de Mahomet.

De plus, le Christ a mis en garde contre les faux pasteurs et donné des critères qui permettent de récuser Mahomet :
Mat 6-15-16 : « Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, mais au-dedans sont des loups rapaces. C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »

Or, Mahomet s'est enrichi et a conquis par la violence !

Peut-être Mahomet est-il vraiment prophète, mais sa légitimité ne se trouve pas dans les Évangiles !


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LA RÉVÉLATION DE MAHOMET DÉBUTERAIT LE 19 MARS 610. L'ANGE GABRIEL EST-IL PRÉSENT ?

Que dit le Coran ?

La Sourate 96 serait le première révélée.
S. 96-1-5 : « Lis par le nom de ton Seigneur, le Très Noble, c'est Lui qui a enseigné par la plume. Il a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas. »
La lecture d'un texte a été proposée à Mahomet. Nulle mention n'est faite de son incapacité à le lire. Il n'est pas ignorant au sens d'illettré mais au sens où il méconnaissait la révélation divine.
S. 44-2-3 : « Par le Livre évident ! Oui, Nous l'avons fait descendre par une nuit bénie. » La révélation a donc eu lieu la nuit.

Nuit au cœur du mois de Ramadan :


S. 2-185 : « C'est le mois de Ramadan qu'on a fait descendre le Coran, comme guidé pour les gens, et en preuves de guidée et de discernement. »

Le Ramadan pré-islamique est le neuvième mois lunaire du calendrier local : il se trouvait en plein été. Ensuite, Mahomet, ou l'auteur du Coran, a transformé le calendrier pré islamique en un calendrier où l'année ne correspond plus à la durée de rotation de la terre autour du soleil (Sourate 9-37).

Nuit bénie appelée « nuit de la Détermination » :
S. 97 : « Oui, Nous avons fait descendre ceci la nuit de la Détermination. Et qui dira ce qu'est la nuit de la Détermination ? La nuit de la détermination est meilleure que mille mois ! Durant celle-ci descendent les anges ainsi que l'Esprit, par permission de leur Seigneur. »
Des anges et l'Esprit Saint étaient présents cette nuit là. Mais, aucun ange n'est nommé par son nom.

La Tradition musulmane va broder sur ces versets et imaginer une histoire qui n'a plus grand chose à voir avec le récit coranique. La Tradition va introduire la grotte de Hirâ, l'illettrisme de Mahomet...et l'ange Gabriel.

Selon la Tradition, la révélation prophétique de Mahomet débute le 19 mars 610. Mahomet aurait eu l'habitude de se retirer pour méditer dans la grotte de Hirâ proche de la Mecque. L'ange Gabriel apparut et contraignit Mahomet, quelque peu terrorisé, à répéter la première sourate révélée par de Dieu. Sourate 96 : « Répète au nom de ton Seigneur… »
L'ange Gabriel aurait obligé Mahomet à lire un livre, le Coran. Malgré l'affirmation de Mahomet qu'il ne savait pas lire, Gabriel l'aurait obligé à réciter les versets révélés.
C'est au troisième siècle de l’Hégire, qu'Ibn Hanbal raconte cette histoire dans des Hadiths : le Musnad. Ibn Hanbal y réunit 250 citations de l’ange Gabriel !


Mais, les versets les plus anciens révélés ne parlent pas de Gabriel (Sourate 96-1-5, Sourate 81-15-25, Sourate 53-1-18)

Les exégètes musulmans de toutes époques interprètent ce silence en sous-entendant la présence non dite de Gabriel. Mais c’est une démarche non historique. Ce qui n’a pas été dit auparavant ne peut pas être extrapolé plus tard. Une reconstruction mythique satisfait le croyant mais non la personne à la recherche de la vérité !

Mais quelle place occupe donc l'ange Gabriel dans le Coran ?

« Le Coran décrypté : figures bibliques en Arabie », Jacqueline Chabbi, Fayard. 2008.

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QUELLE EST LA PRÉSENCE RÉELLE DE GABRIEL/DJIBRIL DANS LE CORAN ?

Au contact des Juifs de Médine, Mahomet découvre l'importance de Gabriel dans les révélations juives et chrétiennes : Gabriel apparait donc tardivement dans la Révélation coranique (Sourate 2-97-99, S. 66-4).

En fait, ce n’est qu’au Xe s., dans l’empire abbasside, que la figure de Gabriel devient centrale dans la révélation musulmane. Auparavant, seule la Bible avait donné un rôle à Gabriel. Il explique la Parole divine dans Daniel 8-16 : « Gabriel, donne-lui intelligence de cette vision ». Il porte l'Annonce à Marie de l'incarnation du Christ (Luc 1-11-19).

Gabriel est nommé trois fois dans le Coran :
- Gabriel apparaît dans une querelle entre les épouses de Mahomet.
Mahomet se dit assisté par Gabriel et par le « Juste » des croyants [sâlih al-mu’minîm, personne non identifiée] pour régler ce conflit domestique. S. 66-4 : « Si toutes deux ( les deux épouses de Mahomet qui se querellent), vous vous repentez à Dieu, c'est que vos cœurs certes se seront penchés ; et si vous vous soutenez l'une l'autre contre le Prophète, alors son allié-protecteur [mawlâ], c'est Dieu ; et aussi Gabriel et le « Juste » des croyants, et après cela les anges seront son soutien. » Gabriel, en arbitre des querelles domestiques, est loin du rôle sacré de transmetteur de la Révélation.

-Gabriel apparaît dans deux versets qui se suivent dans la Sourate 2, verset 97 et 98. Seuls ces versets ambigus ont permis à la Tradition musulmane de créditer Gabriel d’un rôle unique de transmetteur du Coran.


En fait, dans la Sourate 2-97, Gabriel est nommé dans un morceau de phrase qui s’interrompt. La suite reprend par un « il » que l’on applique à Gabriel, mais la phrase tronquée précédente laisse le doute sur la personne représenté par le « il ».
Voilà ce que dit le Coran :
S. 2-97-99 : « Dis : celui qui est l’ennemi de Gabriel…..
Car il l’a fait descendre avec la permission d’Allah, sur ton cœur, pour confirmer la vérité de ce qu’il avait entre les mains et pour apporter la bonne nouvelle [bushrâ] et la bonne direction [hudâ] aux croyants
. »
v.98 : « quiconque est ennemi de Dieu et de Ses anges et de Ses messagers et de Gabriel et de Michel, alors oui, Dieu est l'ennemi des mécréants. »
v.99 : « Nous [la divinité] avons fait descendre vers toi des signes évidents*;seuls les pervers restent incrédules à leur propos. »

Le verset 98 mentionne la divinité et les anges dont font partie Gabriel et Michel qui ont pour ennemis les incrédules. N'est-il pas possible que le début du verset 97 parlant des ennemis de Gabriel, ait été déplacé ? Il est en effet hors sujet de parler des ennemis de Gabriel à ce moment où on parle des conditions de la révélation. En revanche, c'est le sujet des ennemis qui est traité verset 98.
Cette hypothèse est celle de J. Chabbi, dans « Le Coran décrypté : figures bibliques en Arabie », Fayard. 2008.

Gabriel est nommé 3 fois. Une fois, il « protège » Mahomet contre la jalousie de ses femmes (S. 66-4); une autre, il sert de bras armé de Dieu contre les incroyants (S. 2-98).

La seule occurrence où il pourrait être transmetteur d’une Révélation est une phrase tronquée détachée de sa fin (Sourate 2-97).


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DANS LE CORAN, QUI INSPIRE MAHOMET SI CE N'EST PAS L'ANGE GABRIEL?

La première information sur l’inspirateur de Mahomet est dans la sourate 53. La voix surnaturelle entendue est nommée « wahî » (S 53-4 et S. 53-10).
Le wahi est la voix caverneuse de l’oracle qui gronde dans le lointain. Il s'agit d'un concept purement bédouin. La Bible ne contient aucun équivalent au « wahî », c’est le moyen de communication des djinns. Dans la Sourate 6-112, pourtant tardive, c'est bien un « wahî » qui sert aux djinns. Le Coran ajoute que le wahi des djinns est mensonger. Mais c'est bien une voix ressemblant au tonnerre qui inspire.
Moïse, S. 7-117-160, a un wahî.
Abraham et ses descendants, S. 4-163, ont un wahî
Les apôtres de Jésus, S. 5-111, ont également un wahî.

le rûh, l'Esprit-Saint.
L’Esprit Saint, le rûh, est mentionnés comme inspirateur 23 fois dans le Coran. Gabriel, lui, n'est cité que trois fois et jamais directement comme inspirateur.
Ce qui descend « sur le cœur » l’est par l’intermédiaire du « rûh – amîn », « l’Esprit fidèle », (S. 26-193-194). C'est lui qui inspire Mahomet.

Mais le « rûh » ne peut pas être identifié, il reste inconnu. Sourate 17-85 : « Ils te (Mahomet) questionnent sur l’Esprit (rûh). Réponds-leur : l’Esprit est du [seul] ressort de mon seigneur [min amr rabbî] ; il ne vous est donné que peu de science ». Il ne peut donc pas s’agir de Gabriel à moins d’une contradiction manifeste dans le Coran.

« Le Coran décrypté : figures bibliques en Arabie », Jacqueline Chabbi, Fayard. 2008.

La Tradition a gardé la trace d'autres inspirateurs.
Du vivant de Mahomet, les premières mises par écrit de versets ont été faites par des secrétaires. La tradition musulmane raconte qu'un d'eux, Abd Allâh ibn Saad ibn Sarh, le frère de lait du futur Calife Othman, s’étonne de voir ses propres suggestions reprises par Mahomet. Il perd la foi en l’inspiration divine du Coran, s’enfuit et échappe de peu à la condamnation à mort par Mahomet (Dawud, Hadith 38/4345).
Les écrits de la Tradition portent la trace de la satisfaction d’Omar, le futur calife, qui voit ses suggestions reprises dans des « révélations » à trois reprises :
- Le choix de la « station d'Abraham comme lieu de prière » à la Mecque (Sourate 2-125).
- L'obligation du voile pour les femmes (Sourate 33-59).
- La possibilité pour son ami Mahomet de répudier ses femmes désobéissantes (Sourate 66-5) : « et le verset descendit tel quel » sur Mahomet après qu'Omar le lui a récité...( d'après Bukhâri Suyûtî, op.cit., I,p.99 (chap 10)).

En revanche, l'opinion d'Omar sur la lapidation des femmes en cas d'adultère ne sera pas retenue dans le Coran, elle ne s'exprimera que dans les hadiths.

Aïcha constate avec humour qu’Allah révèle des versets adaptés aux préoccupations du Prophète. La tradition fait dire à Aïcha après qu’Allah a autorisé Mahomet à épouser la femme de son fils adoptif Zayd : « Ô envoyé d'Allah, je vois que ton Seigneur s'empresse de te plaire. » (Bukari Vol. 7:48)

On le voit, dès son origine le Coran peut se prévaloir de plusieurs inspirateurs :
Dieu, un wahî, l'Esprit-Saint peut-être ;
des scribes, Omar et Mahomet, sûrement
... du moins selon la Tradition !

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PREMIÈRE VISION DE MAHOMET.

Le Coran présente trois moments mystiques, où Mahomet raconte avoir bénéficié de visions surnaturelles. Gabriel est absent des trois.

La première est racontée Sourate 81, texte infiniment poétique où se trouve tout le génie littéraire de l'auteur du Coran. Les versets récités à Médine auront souvent perdu cette perfection poétique.
Sourate 81-15-25 : « Je jure par les astres qui déclinent, par les planètes qui suivent leur cours tracés puis s’effacent, par la nuit lorsqu’elle se fait et par l’aube quand s’exhale son souffle.
C’est la parole d’un messager bienfaisant [rasûl karîm].
Il a pouvoir [dhû quwwa] auprès du détenteur du trône [dhû l-‘arsh] et influence durable [mâkîn].
Il est obéi [mutâ’], car il est digne de confiance [amîn], votre compagnon [sahibu-kum, c'est-à-dire Mahomet], n’est point possédé par un djinn malfaisant. [madjnûn].
Il a vu [le messager] clairement sur l’horizon
Il [le messager] n’a rien celé [mâ huwwa b-danîn] de l’avenir caché.[‘alâ l-ghayb]

Ce n’est pas la parole [mâ huwwa bi-qawl] d’un de ces démons maléfiques [shaytân, un des noms des djinns], qu’on lapide [radjîm] pour les repousser car ils veulent du mal aux hommes.
» (traduction J. Chabbi.)

Gabriel est totalement absent de ce texte ; le messager céleste est bizarrement anonyme. Aucun des renseignements que développera ultérieurement la Tradition musulmane, ne sont présents dans ce texte.

La suite du Coran donne toute une liste de ce que n'est pas l'inspiration de Mahomet.
L'inspiration de Mahomet n'est pas celle des poètes ( Sourate 37-36), ni celle des devins (kâhin, Sourate 52-29), ni celle d'un sorcier (sâhir, Sourate 51-39). Les djinns, aux révélations plus trompeuses que véridiques, ne le conseillent pas non plus (Sourate 81-25).

Mahomet ne se trouve pas non plus dans la grotte nommée Hirâ. La seule grotte qui existe dans le Coran, est celle où Mahomet trouve refuge avec un compagnon après avoir été banni de la Mecque (Sourate 9-40). La tradition nous dit que le compagnon était Abû Bakr, le premier calife. La Révélation avait débuté alors depuis plus de 10 ans !

Nulle mention non plus que Mahomet n’ait jeûné. Tout cela appartient à une reconstruction postérieure, qui n’a rien à voir avec le Coran. On voit l'influence de convertis d’origine chrétienne, qui connaissaient les pratiques de jeûne et d’isolement des anachorètes chrétiens. Avant de délivrer leurs messages, Moïse a gravi seul la montagne de Dieu, Jésus s’est retiré au désert. Il fallait donc que Mahomet, lui aussi, se soit retiré pour jeûner dans un endroit isolé. La tradition musulmane post coranique a recréé un parallèle de pratiques ascétiques et d’isolement pour Mahomet, mais on n'en trouve nulle trace dans le Coran.
Dans le Coran, Mahomet est fier de faire ses courses et de vivre aisément comme un homme sédentarisé dans la riche Mecque marchande. Sourate 25-7 : « Ils disent : « Qu'est-ce qu'il a, ce messager, à manger aux repas et à circuler dans les bazars ? »

La première vision de Mahomet est donc totalement différente de ce que racontera la Tradition des débuts de la révélation !


« Le Coran décrypté : figures bibliques en Arabie », Jacqueline Chabbi, Fayard. 2008.

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DEUXIÈME VISION.

La S. 53-1-18 est datée de la fin de la période mecquoise.

« Lorsque disparaît l’étoile à l’horizon occidental, votre compagnon ne s’est point égaré... Il ne profère pas sous l’empire de sa propre passion. C’est une voix lointaine qu’il lui a été donné de percevoir. C’est Celui qui a une puissance irrésistible. Le détenteur d’une fermeté indéfectible, qui l’a instruit. Il s’est tenu là, à l’horizon supérieur, puis Il s’est approché ; Il est demeuré suspendu... Il a fait entendre à son esclave ce qu’Il lui a fait entendre. Le cœur ne démentira point ce qu’il a vu... Puis il L’a vu lors d’une autre descente près du jujubier de l’extrémité juste là où se trouve la parcelle cultivée du refuge où le jujubier couvre tout alentour. Il sait bien ce qu’il a vu, son regard ne l’a pas trahi. Il a vu les grands signes de son Seigneur. »

La scène se situe dans un endroit connu de ses interlocuteurs. Le jujubier poussant à l'extrémité d'une parcelle cultivée. La vision est surnaturelle, mais sa vraisemblance est garantie par le fait qu'elle s'est déroulée à un endroit connu et dans un temps déterminé, à l’aube.

Mahomet n'est pas encore « rasul allah », l'envoyé d'Allah, titre donné la fin de la période médinoise. Il est simplement le compagnon, « sâhibu-kum », un simple membre de la tribu.
Le verset affirme que Mahomet n'a point été trompé. Cela renvoie aux multiples critiques des mecquois dont le Coran témoigne ailleurs.

La parole entendue est surnaturelle « une voix lointaine ». Sa puissance est telle que Mahomet n'a pu que s'y soumettre. « C’est Celui qui a une puissance irrésistible. Le détenteur d’une fermeté indéfectible, qui l’a instruit. »

L'apparition est massive, envahissant tout le ciel :
« Il est demeuré suspendu [entre ciel et terre]. »
L'apparition parle à Mahomet en le nommant son esclave, ‘Abd. Les anges s'étaient prosternés devant Adam, seul Satan avait refusé ! (S. 20-116-120). L'apparition ne peut donc pas être un ange, puisque Mahomet est son esclave.
À d'autres reprises, Allah appelle Mahomet, « l'esclave » (S. 96-10). Ce serait donc Allah, Lui-Même, qui apparaît à Mahomet !


Mahomet semble avoir besoin de se rassurer sur l'énormité de cette interprétation. Son cœur, le « fu’âd » l'organe de l’entendement, « ne démentira point ce qu’il a vu. » Pour garantir la véracité de sa parole, le verset 18 affirme que Mahomet «a vu les grands signes de son Seigneur ».

Aucune précision ne sont jamais donnée sur les signes reçus de Mahomet ! Seul Moïse, au buisson ardent, face à Dieu, bénéficie d'un signe de même nature, sourate 79- 20 : « le grand signe, « arâ-hu al-âya al-kubrâ » ».

C’est Dieu qui enseigne Mahomet... mais de loin !

Ailleurs, le Coran confirmera Sourate 42-51 : « Il n’a pas été donné à un mortel que Dieu lui parle si ce n’est par inspiration ou derrière un voile »

La Tradition ultérieure semble néanmoins gênée par l’affirmation coranique ! Comment Allah, Lui-Même, peut-Il être apparu suspendu entre ciel et terre. Elle affirmera qu'il s'agissait de l'ange Gabriel en dépit même du texte coranique.

« Le Coran décrypté : figures bibliques en Arabie », p. 218, Jacqueline Chabbi, Fayard. 2008.

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TROISIÈME VISION DE MAHOMET ... VUE PAR LA TRADITION.

La Tradition musulmane a commenté la Sourate 17 dans de multiples écrits mystiques.

Mahomet aurait voyagé sur Burâq, monture miraculeuse venue du Paradis à la demande de l'ange Gabriel/Djibril. Gabriel aurait obligé Burâq, récalcitrant, à porter Mahomet. Gabriel aurait dit : « N'as-tu pas honte, ô Burâq ? Par Allah, personne ne vous a monté dans toute la création de plus cher à Allah que lui. » Burâq eut honte, il se mis à transpirer de remord et il s'immobilisa pour que le Prophète le monte. (Muhammad al-Alawi al-Maliki,al-Anwar al Bahiyya min Isra wa l-Mi ' Raj Khayr al-Bariyyah ).

Burâq signifie « éclair», البُراق. Il aurait servi aux voyages des prophètes. Abraham l'aurait enfourché pour rendre visite à son fils Ismaël à la Mecque. Al-Bukhari décrit: « un animal blanc et long, plus grand qu'un âne mais plus petit qu'une mule qui pose son pied aussi loin que le regard peut porter »(Bukhari 5, 58, 227).
L'art graphique islamique s'est laissé inspiré par cette monture fantastique qu'elle représente avec une tête de femme, un corps ailé et une queue de paon.

Mahomet aurait fait étape à Jérusalem, posant le pied sur le rocher sur lequel le premier temple de Salomon avait été construit. Son pied aurait laissé une trace surdimensionnée sur le rocher. Un monument somptueux, le Dôme du rocher, construit en 691 à Jérusalem pour défier le pouvoir byzantin, est devenu au fil des siècles le lieu de commémoration du voyage céleste de Mahomet.
Mahomet, toujours sur burâq et accompagné par Gabriel, aurait ensuite volé jusqu’aux cieux et aurait été « introduit en la sainte présence divine ». Mahomet aurait ensuite visité le paradis et l'enfer.
Lors de ce voyage, il aurait reçu un cadeau divin, le devoir des cinq prières quotidiennes. Pour le fidèle, nous dit Hamidullah, exégète et traducteur du Coran en français au XXe siècle, il s'agit de l'« entrée cinq fois quotidienne en la présence divine. » Dans la dernière partie de l'office, « l'invocation de la présence divine », est répétée, reprenant l'échange même de salutations entre Dieu et Mahomet. Le mi'râdj, l'ascension de Mahomet aux cieux, est ainsi rappelée, et le croyant se présente symboliquement au seuil de Dieu.

À la fin des temps, Burâq sera « le premier des quadrupèdes que Dieu ressuscitera au dernier jour : les anges poseront sur lui une selle de rubis éblouissants. Ils lui mettront en bouche un mors d'émeraude très pure, et le conduiront au tombeau du prophète. Dieu ressuscitera alors Mahomet qui montera Burâq et s'élèvera ainsi jusque dans les cieux. »

Tous ces éléments sont absents du Coran. Mais la mystique née du Coran et de son interprétation se manifeste de façon privilégiée à l'occasion de la récitation de la sourate 17. Art graphique, architecture, mystique, liturgie, tout le génie de la civilisation musulmane s'est exprimé dans l'interprétation du voyage nocturne de Mahomet.
Tous ses éléments des hadiths et de la Tradition ont été réunis sous le terme d'isnâ, « voyage nocturne » de Mahomet.


L'analyse de la Sourate 17, remise dans le contexte du VIIe s., permet une lecture qui ne tient pas compte de la croyance ultérieure mais recherche plus prosaïquement à retrouver le sens des mots ...

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L'ISNÂ VU PAR L'HISTORIEN.

Que dit la Sourate 17-1
?
« Gloire à Celui qui a fait voyager de nuit Son serviteur du « lieu de prosternation protégé » (« masdjid haram ») jusqu’au « lieu de prosternation éloigné » dont nous avons béni l’entour pour lui faire voir certains de Nos signes probants. »
Sourate 17-2 : « Nous avons apporté à Moïse le Livre, dont nous avons fait un guide pour les Enfants d’Israël ».

C'est tout !
« Le serviteur » [‘abdu-hu] du voyage n'est pas nommé.

Le mot « masdjid » est traduit par Mosquée, c'est une erreur. Il signifie : « lieu de prosternation »
Tout endroit où le croyant se prosterne est un « masdjid », un tapis dans le désert ou une maison, comme celle de Mahomet à Médine.
La Mecque est nommée « masdjid haram », « lieu de prosternation protégé » à plusieurs reprises (Sourate 2-144, 149, 150, 217 ; S. 5-2 ; S. 8-34 ; S. 9-19, 28.)
Le Serviteur inconnu serait donc parti de la Mecque.

La prosternation (sudjûd)
, geste du culte musulman, est d'origine païenne. Les païens se prosternent à l'entrée des lieux haram (S. 2-58), devant le soleil (S. 27-24), devant des idoles (S. 21-53) et les anges devant Adam, (S. 15-30).

Le but du voyage est un « lieu de prosternation éloigné » (masdjid aqsâ) dont l'entour est « béni ».
Ni Jérusalem, ni Ælia ( Iliya, إلياء) ne sont jamais nommées dans le Coran.
Le seul endroit qualifié de « lieu béni », en dehors de la Mecque, est le val sacré (S. 20-12, S. 79-16) où Moïse rencontre Dieu et reçoit les 10 commandements après un voyage (Sourate 28-29-30). L'isnâ de la S. 17-1 se termine en un lieu où « les alentours sont bénis ».

Sourate 27-7-13, S. 20-23, S. 43-46 ou S. 28-36, Moïse reçoit des signes probants. (min âyâti-nâ), comme le voyageur de la Sourate 17-1.

Au terme d'un voyage, en un lieu béni, Moïse rencontre Dieu, qui lui donne des signes probants. Voilà trois points communs entre l'histoire de Moïse et celle du serviteur de la Sourate 17-1.

Il est donc possible que le lieu destination du voyage soit la montagne sacrée de Moïse, et non pas Jérusalem. Cette hypothèse est celle de J Chabbi , dans « Le Coran décrypté : figures bibliques en Arabie», p.205 à 255, Fayard. 2008. Hypothèse originale, certes, mais infiniment plus vraisemblable que les extrapolations poétiques de la Tradition musulmane.


Un verset compare la situation de Moïse à celle de Mahomet :
Sourate 28-46 : « Certes, tu n’étais pas sur le flanc du mont lorsque Nous avons appelé [Moïse]. Mais par une miséricorde de ton Seigneur tu [es chargé, toi, Mahomet] d’avertir une tribu qui n’a pas reçu d’avertisseur avant toi. »

Que Mahomet, simple avertisseur, ait vécu une expérience similaire à celle de Moïse semble même récusé par le Coran !

À croire que Moïse est le serviteur inconnu de la Sourate 17-1 ! Son l'histoire de sa rencontre avec Dieu (S. 79-16) semble étonnamment proche de l'isnâ ! Son point de départ aurait été alors sa propre maison : son lieu de prosternation personnelle selon le Coran !
S. 10-87 : « Et nous révélâmes, à Moïse et à son frère, ceci : « Obtenez, vous deux, des maisons à Misr pour votre peuple et prier en prenant vos propres demeures ( buyût) comme direction (qibla). »


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MOÏSE / MÛSÂ À LA MECQUE.

À la Mecque, Moïse occupe une place prépondérante. Abraham le remplacera à Médine.
Moïse est raconté par Mahomet avec les codes tribaux de sa propre vie. C'est un procédé coranique qui va devenir habituel. Le récit biblique est adapté et transformé pour correspondre aux codes culturels de l'Arabie des tribus du VIIe s. :

- Dieu est encore le « rabb » local.
Dans une des premières sourates qui parlent de Moïse (S. 79-15-26), Pharaon usurpe de titre de « rabb » commettant un sacrilège qui va être puni. Le « rabb » est le seigneur local de la Mecque logeant dans le Bétyle. Ainsi était alors nommé le dieu auquel Mahomet donne sa foi (S. 106-3). Dieu n'est pas encore nommé Allah.

- Le destin, le « ghayb ».
Dans la S. 53-36-37 , le destin (ghayb) a été révélé dans les rouleaux de Moïse et d’Abraham. En fait, la recherche de la connaissance du destin était un péché pour les hébreux (1 Samuel 28-8-25). Ni Moïse ni Abraham n'ont été dépositaire d'une telle connaissance dans la Bible. Cette croyance en un destin caché, contenant l'avenir de chaque homme, est typique de la culture pré islamique. Ce sont les djinns qui en étaient dépositaires. Le Coran va leur nier ce pouvoir (S. 34-12-14). (On voit ici, la place qui était celle d’Abraham à la Mecque, dépositaire des feuilles ou rouleaux aux cotés de Moïse, sans que son rôle primordial dans l'émergence du monothéisme ne soit alors connu.)

- Les arbres sacrés.
Al ‘Uzzâ, déesse des Mecquois, vit dans un acacias selon la Tradition. Dans la S. 28-30, Moïse est attiré par un feu, mais Dieu ne lui apparaît pas eu cœur d'un buisson qui brûle sans se consumer comme dans l' Exode 3-2. Dieu, dans le Coran, est dans un arbre (shadjara) près du feu. Il s'agit d'une survivance des arbres sacrés protégés par les espaces haram.

Mais l'histoire de Moïse recèle des risques pour Mahomet : Moïse a été témoin et vecteur de miracles !
Sourate 79-16-20 : « Ayant convoqué Moïse dans le val sacré,... son Seigneur lui montre le grand signe. »
Mahomet insiste sur les miracles qui accompagnent la prédication de Moïse chez Pharaon : S. 27-7-10, S. 20-20-21, 57, 65-66.

Et les Mecquois mettent Mahomet au défit de faire de même ! Sourate 17-91-93 : « Ils ont dit : « Nous ne saurions croire en toi [Mahomet] que tu ne fasses jaillir devant nous une source ou que tu n’aies à toi un jardin de palmiers et de treilles... Ou que tu ne fasses vraiment tomber sur nous ces pans du ciel dont tu prétends nous menacer ou que tu amènes Dieu et ses anges et que nous les voyions en face. Ou que tu n’aies à toi une demeure (bayt) tout entière revêtue de tentures brillantes, ou que tu ne montes dans le ciel ; et encore ne croirons-nous que tu y sois monté que si tu nous en fais descendre un écrit dont nous puissions réciter le texte exact ! » - Réponds-leur : « Gloire à Dieu, je ne suis qu’un homme et un messager (rasûl). »

On va voir comment le discours de Mahomet sur lui-même va évoluer en fonction de ses interlocuteurs. À la Mecque, il reste un simple avertisseur, un messager (rasûl), il est effectivement dépourvu de toute puissance miraculeuse.

Il ne deviendra prophète que plus tard, face aux juifs de Médine !


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SIGNES DEMANDÉS / SIGNES REFUSÉS.

Moïse
a reçu des signes probants de Dieu (S. 27-13 ; S. 20-23 ; S. 43-46 ; S. 28-36).

Jésus a fait des miracles (S. 3-49).

À la Mecque, les concitoyens de Mahomet réclament un signe. S. 17-90 : « Et ils disent : Nous n’ajouterons pas foi en toi, que tu n’aies fait jaillir de terre, pour nous, une source. » et S. 20-133.

Mahomet, dans la première période mecquoise, semble avoir attendu et espéré un signe :

S. 10-20 : « Et ils disent : « Que ne fait-on descendre un signe sur celui-ci ? - Alors, dis : « Rien d’autre, en vérité : l’invisible appartient à Dieu. Attendez donc ; Moi aussi, vraiment je suis avec vous de ceux qui attendent. »

Il attend ce signe, presque avec frénésie, dans une interrogation pleine d'espoir : S. 6-35 : « Et quand bien même leur indifférence te pèserait énormément, et qu'ensuite il te serait possible de chercher un tunnel à travers la terre ou une échelle pour le ciel, et qu'ensuite tu leur apporterais un signe ? Tandis que si Dieu voulait, Il pourrait à coup sûr les réunir sur le bon chemin. »

Mais il semble que Dieu ne veuille pas !
Mahomet ne reçoit aucun signe.

Si la sourate 17-1 en parlant du « serviteur » pense bien à Mahomet, la fin du verset n'est que la promesse de signes probants ... qui ne viendront jamais : S. 40-78: « Il n'est pas d'un messager de venir avec un signe. »
Mahomet va se consoler ainsi S? 17-59 : « Rien ne Nous empêche d'envoyer les signes... En outre, Nous n'envoyons de signes qu'à titre de menace. »
En privant Mahomet de signe, Allah évite une exigence redoublée aux témoins du miracle restés incroyants.

Mahomet restera un avertisseur :

S. 13-7 : « Et ceux qui mécroient disent : Pourquoi n’a-t-on pas fait descendre sur celui-ci un signe de la part de son Seigneur ? « - Rien d’autre, en vérité : tu es un avertisseur. À chaque peuple un guide. »
...et un homme normal, il n'est pas un ange (S. 25-7-20).

Mais la réalité donne la mesure de sa déception : aucun signe n'est donné.

Mahomet trouvera une preuve non miraculeuse pour soutenir sa prédication. Le Coran est un signe (S. 52-34).

Et Mahomet gardera la position qui était celle des cultes païens antiques. Une divinité donne la victoire à ses adeptes. Dans l'antiquité, la défaite d'un peuple signe la disparition de ses Dieux. Seul le peuple hébreu était parvenu à maintenir sa foi en Yahvé lors de la destruction du Premier Temple de Jérusalem par Nabuchodonosor.
Mahomet, lui, verra le soutien de Dieu dans ses victoires militaires et cela sera parfaitement accepté et compris par ses adeptes nés dans le paganisme. La preuve de l’action de Dieu est dans la victoire militaire. Allah donne la victoire aux byzantins (S. 30-2-4), et envoie des anges pour soutenir les guerres de Mahomet : S. 9-26 : « Dieu a fait descendre sa présence sur son messager et sur ses fidèles ; il a fait descendre des combattants [surnaturels] que vous ne vîtes pas. Il a plongé dans le tourment [de la défaite] ceux qui avaient été infidèles. Telle a été la récompense des infidèles. »

Allah s'exprime par la victoire au combat ! Telle restera la position de l'islam !

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LES PREMIÈRES SOURATES RÉVÉLÉES : LE JUGEMENT DERNIER.

L'ordre de la révélation a été un grand sujet de préoccupation des savants musulmans du Moyen-Age.
La recherche d'une cohérence de foi a guidé leur choix. Ainsi les sourates parlant de la réticence de Mahomet à accepter sa mission sont placées au début. Sourate 68-1 ; Sourate 73-1-6, Sourate 74-1-7.

De nos jours les historiens non-musulmans ont une analyse un peu différente. Par exemple, la sourate 111 qui maudit son oncle Abou-Lahab, au moment de l'Hégire correspond historiquement à la fin de la période mecquoise et non au début. Les sourates sont donc classées par les historiens en fonction de leur contenu. Pour l'historien, l'évolution de la doctrine coranique suit l'histoire mouvementée de Mahomet et permet de retrouver l'ordre de la révélation. Par exemple, à la Mecque, Mahomet est convaincu que les juifs le reconnaîtront comme envoyé de Dieu. Puis, après avoir enfin rencontré les communautés juives structurées de Médine, il constate qu'elles refusent de le croire. Le Coran garde la trace de cette évolution.
Le style informe également sur la datation des sourates. Les sourates les plus courtes, les plus travaillées, au style mystique et dépouillé sont mecquoises. Les sourates plus longues, législatives, au contenu parfois répétitif sont médinoises.

Au commencement Mahomet aurait été contraint à sa mission :
Sourate 96 et sourate 73 : « Eh, toi dans les draps ! Lève-toi, pour la nuit moins un peu : la moitié Ou diminue-là un peu, et ajoutes-y quelque chose. Et psalmodie de psalmodie le Coran. Oui, Nous allons lancer sur toi une parole lourde. »

Et, immédiatement, une opposition se manifeste :
Sourate 68-1-2 : « Par le calame et ce qu'ils écrivent. Grâce au bienfait de ton Seigneur, tu n'es pas un fou. Et il y a pour toi, certes, un salaire jamais interrompu. »

Traité de fou, Mahomet doit s'écarter de ses opposants (sourate 73-10), ils seront punis (Sourate 73- 12-13), même si la punition se fait attendre (Sourate 73-11 et 18).

Tout de suite, les opposants de Mahomet apparaissent. Ce sont les riches notables de la Mecque. Ils apparaissent en creux, dans la critique qui est faite de l'amour de la richesse.

Dès les premiers versets révélés, la richesse des mecquois est évoquée et mise en lien avec l'impiété. Sourate 73-11 : « Laisse-Moi avec ceux qui crient au mensonge, les pleins d'aisance … il y a près de Nous chaînes et enfer-Jahîm. »
La Sourate 74-11-15 stigmatise aussi les riches mecquois. Riches et pourvus de nombreux fils, bénédiction qui manquera toujours à Mahomet, ils restent néanmoins incroyants. L'enfer-Sacar (Sourate 74-26) leur est promis. La damnation est pour ceux qui refusent de célébrer l'office et de nourrir les pauvres (Sourate 74-43-44).

Leur punition semble tarder. Mais la révélation d'une vie dans un autre monde restaure la justice. La résurrection inaugurée par un jugement de Dieu et la présence d'un ou des enfers (enfer- Jahîm, enfer-Sacar) permettent d'avoir la garantie que l'impiété présente ne restera pas impunie, même si les adversaires de Mahomet finissent leur vie paisiblement dans leur lit.

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L'AIDE D'ALLAH POUR L'ORPHELIN MAHOMET CONDUIT À L'OBLIGATION DE SOLIDARITÉ TRIBALE.

Allah a apporté son soutien à Mahomet quand il était dans la misère. Cette aide est rappelée dès le début de la prédication de Mahomet :

Sourate 94 : « N'avons-Nous pas libéré d'aise ta poitrine ? Et retiré le fardeau qui écrasait ton dos ? »
L'expression « libérée d'aise » qui concerne les biens matériels est à mettre en parallèle avec l'expression arabe « dâqa sadru-hu », « sa poitrine est devenue étroite » qui signifie une existence dans la gêne. Les bienfaits matériels reçus par Mahomet pour le sauver de sa dure condition d'orphelin pauvre sont rappelés. Dieu a agit pour préparer l'action de son envoyé !

Nous avons ici un bon exemple de la reconstruction que fera la Tradition musulmane d'un tel verset. Sans doute gênée par les origines païennes de son prophète, elle va broder sur ce verset et raconter comment un ange serait venu ouvrir, au sens littéral du terme, la poitrine de Mahomet, encore enfant, pour laver son cœur et le purifier ainsi de tout paganisme.
« Le Seigneur des tribus, l'islam de Mahomet », p.440, Jacqueline Chabbi, CNRS éditions. 1997.

Restons-en au sens des mots arabes ! Allah a protégé matériellement Mahomet enfant.
Sa condition d'orphelin conduit à une généralisation de la solidarité envers les orphelins :

Sourate 93-1-11 : « Par le jour montant ! Et par la nuit quand elle couvre ! Ton Seigneur ne t'a pas abandonné, et Il n'a pas non plus détesté... Et certes ton Seigneur va t'accorder, puis tu seras content. Quoi ! Ne t'a-t-il pas trouvé orphelin ? Puis Il a donné asile ! Et ne t'a-t-il pas trouvé égaré ? Puis Il a guidé ! Et ne t'a-t-Il pas trouvé à charge ? Puis il a mis au large !
Quant à l'orphelin, donc, n'opprime pas. Et quand au mendiant, ne repousse pas
.
»

Tout ce qui se passe sur terre se fait par la volonté d'Allah! Les bienfaits reçus par Mahomet enfant viennent forcement d'Allah. Ce qu'Il a fait pour l'orphelin Mahomet, va devenir la norme pour tous.

Et toujours se manifestent les principaux opposants à Mahomet, les riches mecquois.
Sourate 92-5-11 : « Quant à celui qui fait largesses et se comporte en piété et confirme la plus belle des choses (le Coran), alors, Nous lui faciliterons la plus grande facilité. Et quant à celui qui est avare et cherche à se mettre au large, et traite de mensonge la plus belle des choses, alors, Nous lui faciliterons la plus grande difficulté. »
... Avant le jugement final et l'enfer :
Sourate 92-14 : « Je vous ai avertis d'un Feu qui flambe où ne tombera que le très malheureux, celui-là même qui crie au mensonge et tourne le dos, alors qu'en sera écarté le pieux. »

Dans cette Sourate précoce, les récompenses et les punitions divines surgissent dès la vie terrestre. Voilà la conception classique de ses contemporains! Ils ne croient pas en la Vie éternelle. Sourate 52-12-13 : « À ceux-là mêmes qui s'amusent à patauger... ce feu que vous traitiez de mensonge», et S. 72-7.

Mais le Coran introduit un nouveau concept : il y a une vie éternelle !
Les punis vont en l'enfer. Le paradis n’existe pas encore. Les pieux échappent simplement à la punition.


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LA MORALE, ET EN PARTICULIER LA MORALE ENVERS LES ENFANTS.

La Sourate 89
, une des premières révélées, cite les sujets de mécontentement d'Allah. Les bâtisseurs de villes et ceux qui aiment les richesses sont damnés. Le Coran ne parle pas encore d'un Dieu créateur mais il révèle une morale.

Cette nouvelle morale sera un progrès face aux mœurs de l'Arabie du VIIe siècle :

- Les filles sont moins désirées que les fils. Le Coran est clair, l'habitude de les enterrer vivantes à la naissance est condamnée :

S. 16-58-59
: « Car quand on annonce à l’un d’eux une fille, son visage devient noir, cependant qu’il suffoque.
Il se cache des gens, à cause du malheur qu’on lui a annoncé, - doit-il la garder malgré la honte, ou s’il l’enfouira dans la poussière ?
- Comme est mauvais ce qu’ils jugent, n’est-ce pas ?
»
Cela est confirmé par la S. 81-8-9. La difficulté pour Mahomet a gardé ses fils en vie a-t-elle influencée son respect de la vie des filles ?

- Nourrir le pauvre et l'orphelin est l'attitude morale la plus fréquemment demandée.
S. 89-17-20
: « Non, non ! C'est vous, plutôt, qui n'êtes pas nobles envers les orphelins ; qui ne vous incitez pas l'un l'autre à nourrir le pauvre, qui dévorez l'héritage avec une avidité vorace, et aimez les richesses d'un amour débordant ! » et S. 107.

- Plus tard, à Médine, la morale aura plus d'exigences
, (S. 6-140) et
S. 60-12 : « Quand les croyantes viennent à toi te jurer allégeance : - qu’elles n’associeront rien à Dieu, ni ne voleront, ni ne forniqueront, ni ne tueront leurs enfants, ni ne forgeront, des pieds et des mains, de calomnie, ni ne te désobéiront en ce qui est convenable. »

Sourate 6-151 : « Dis : « Venez, je vais vous réciter ce que votre Seigneur vous a interdit ; - ceci : Ne Lui associez quoi que ce soit ; - soyez cependant bienfaisants envers les père et mère ! - Et ne tuez pas vos enfants pour une pénurie de vivres : la nourriture, Nous l’attribuons à vous tout comme à eux. Et n’approchez pas des turpitudes - tant de ce qui en paraît que de ce qui s’en cache. Et, sauf en droit, ne tuez personne que Dieu ait défendu. »
Une vie sexuelle juste, le monothéisme, la soumission aux parents dans la fidélité clanique, l'interdit du meurtre « illégal » (!)... Une morale élaborée s'est mise en place à Médine.

- mais dès la Mecque, l'avarice qui détourne de la recherche de Dieu, conduit en enfer :

Sourate 102 « la frénésie de posséder. »
: « La concurrence au grain vous distrait, jusqu'à ce que vous visitiez la tombe. Non, non ! ... Très certainement vous verrez l'enfer-Jahîm. »
L'enfer attend les avares,
d'autant qu'ils volent (Sourate 83, les fraudeurs-1-3),
et qu'il se moquent de Mahomet.
Sourate 83-31 : « Ils retournaient dans leurs familles en plaisantant. »
Dans la Sourate 40-75-76, l'insolence des septiques envers Mahomet les conduit en enfer.

On sent toute la douleur de Mahomet face à l'insolence de ses contemporains ! Mais, dès la Mecque, sont révélées la charité envers les pauvres et la préservation de la vie des filles : voilà d'évidents progrès !

« Le Coran décrypté : figures bibliques en Arabie », Jacqueline Chabbi, Fayard. 2008.

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CONTENU DE LA RÉVÉLATION : CRITIQUE ET MAINTIEN DES CROYANCES PRÉ ISLAMIQUES.

Des croyances ante-islamiques se glissent dans le Coran.
Un tabou repose sur les constructions en pierres taillées.
Le destin tragique des Ad et des Tamud, des habitants de la ville à la colonne et du pharaon bâtisseur en témoignent. Sourate 89-6-12, ceux-ci qui « avaient commis beaucoup de désordres. Donc ton Seigneur fit pleuvoir sur eux le fouet du châtiment. Certes oui, ton Seigneur demeure aux aguets. ».
Le tabou concernant le respect des chamelles sacrées est rapproché de la punition des peuples bâtisseurs (S. 54-27).

Des entités spirituelles féminines pré-islamiques ont laissé leurs traces dans le Coran !
Le Coran nie que Dieu ait des filles. Les filles de Dieu n'existent dans aucune tradition religieuse. La forme même du Coran fait penser que Mahomet a répondu à une objection de ses contemporains :
S. 37-151-153 : « Ils disent dans leur calomnie : « Dieu a engendré » mais ce sont des mensonges, certes oui ! Quoi ! Il aurait de préférence à des fils, choisi des filles ? » Allah n'aurait donc pas de filles spirituelles comme le pensent les opposants de Mahomet.
Mais, néanmoins, le ciel est gardé par des entités féminines. Ainsi le dit la structure grammaticale des titres des Sourates 37 : « Celles qui sont alignées » et 79, « Celles qui tirent » qui sont au féminin pluriel !

Le Coran garde la trace des rituels païens et les pérennise. L'habitude de se prémunir contre de mauvais sorts est associée au paganisme, bien plus qu'au monothéisme qui les considère comme un péché. Deux sourates sont récitées dites « d'invocation protectrice ».
-La S. 113 : « Dis, « Je cherche protection auprès du Seigneur de l'aube contre le mal qu'Il a créé, et contre les risques de la nuit quand elle s'étend, contre le mal de celles qui soufflent sur les nœuds, et contre le mal de l'envieux quand il envie.» Il s'agit de réciter un verset protecteur contre les magiciennes qui nouent probablement les aiguillettes, privant l’homme de sa virilité.
-La S. 114 est la seconde sourate protectrice. Le Seigneur de la tribu est appelé à l'aide contre les mauvaises suggestions des djinns ou des hommes. S. 114 : « Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout miséricordieux.
Dis : « Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes. Souverain des hommes.
Dieu des hommes, contre le mal du mauvais conseilleur, le furtif, celui-là qui souffle le conseil dans les poitrines des hommes, qu’il soit des djinns, ou des humains.
»

La présence des djinns traverse le Coran. Ils appartiennent au fond culturel commun des habitants de l'Arabie païenne. Mahomet se défend d'être inspiré par un djinn.
Les contemporains de Mahomet croient que les djinns peuvent posséder quelqu'un :
S. 23-70 : « Ou diront-ils : « Il y a des djinns en lui » ? Au contraire, c’est la vérité qu’il leur a apportée. »

Ce verset nie que Mahomet soit possédé !

Toutes ces dénégations nous apprennent les croyances des habitants de la Mecque. Ils ont frappé d'un tabou les constructions de pierres. Ils pratiquent les invocations protectrices. Ils croient aux djinns et aux entités féminines célestes ! Le Coran corrige mais également confirme ces croyances.


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LES DJINNS NE SONT PAS DES CRÉATURES CÉLESTES !

Les djinns sont perçus de nos jours comme créatures uniquement spirituelles voire célestes.
Effectivement l'exploration de la nature n'en a jamais retrouvé. Les musulmans du XXIe s. sont obligés de croire qu'ils ne sont que des créatures spirituelles.

Mais le Coran ne dit pas exactement cela :
- Ils ne sont pas « Associés » d'Allah :

Sourate 6-100 : « Ils ont désigné des Associés à Dieu : les djinns, - alors que c'est Lui qui les a créés ! Et ils Lui ont taillé des fils et des filles, sans savoir! » Les djinns sont replacés dans la création de Dieu, il ne sont pas dans la « généalogie » d'Allah, S. 37-158.

- Ils ne sont pas des anges . Leurs adorateurs sont différents :
Sourate 34-40-41 : « Puis [Allah] dira aux anges : « Est-ce ces gens-là qui vous adoraient ? » Ils diront : « ... Non, mais ils adoraient les djinns ». »
Un verset signale bien que Satan est un djinn ! Sourate 18-50 : « Et lorsque Nous dîmes aux anges: « Prosternez-vous devant Adam », ils se prosternèrent, alors, sauf Satan... » Ce verset signale sans équivoque que Satan est un ange ! Mais la suite est ambiguë : « ... sauf Satan qui était parmi les djinns. » Il faut sans doute comprendre que Satan a un comportement déviant, comme un djinn et non qu'il est lui-même un djinn... À moins de supposer que le Coran ne contienne des contradictions, puisqu'un ange n'est pas un djinn !

-Ils ne connaissent pas l'avenir. Dans le Coran, les djinns sont réduits en esclavage par Salomon. Cette croyance provient d'un apocryphe juif écrit entre les 1er et IVe siècles : le Testament de Salomon. Salomon y dirigeait des diables par magie. Au premier siècle, Flavius Josèphe, avait déjà rapporté 3000 incantations contre les démons attribuées à Salomon !
Le Coran va reprendre la légende apocryphe de Salomon, roi magicien, les djinns sont ses esclaves :
S. 34-12-14 : « Pour Salomon, Nous avons fait couler la source de cuivre. Et des djinns travaillaient sous ses mains, par permission de son Seigneur...
Ils œuvraient pour lui ce qu’il voulait : sanctuaires et statues, et plateaux comme des bassins, et marmites bien ancrées. - « Famille de David, œuvrez avec gratitude ! » alors qu’il en est peu, de Mes esclaves, qui soient reconnaissants.
Puis, quand Nous eûmes pour lui décidé la mort, il n’y eut pour les avertir de sa mort que la « bête de la terre », laquelle rongea sa houlette. Puis, lorsqu’il tomba, les djinns eurent la preuve que s’ils avaient su l’invisible, ils ne seraient pas demeurés dans, le châtiment avilissant.
»
Les djinns n'avaient donc eu aucune prémonition de la mort de Salomon. Ils n'ont aucun talent surnaturel ! Ils seraient même « Famille de David », comme s' ils étaient juifs... donc bien humains....

Les djinns tentent bien d'accéder au ciel, mais ils en sont chassés.
S. 72, les djinns : « Oui, et nous avions touché au ciel, puis nous l'avions trouvé plein d'une forte garde et de bolides. Oui, et nous y prenions siège, aux places assises, à l'écoute. Mais quiconque prête l'oreille maintenant, trouve contre lui un bolide aux aguets. »

Les djinns sont chassés du ciel et de ses abords : ils sont et resteront créatures terrestres !

http://www.bladi.info/298576-histoire-monotheismes-sciences-archeologie/index248.html#post10564141
 
LES DJINNS SONT DES CRÉATURES TERRESTRES.

Les djinns ont été créé avec les hommes :

S. 55-13-15 : « Eh bien, vous deux, lequel des bienfaits de votre Seigneur traiterez-vous de mensonge?
Il a créé l’homme d’argile sonnante comme la poterie ;
Et Il a créé les djinns d’une flamme de feu sans fumée.
»
Cela est repris par la S. 15-26-27.

Avec les hommes, les djinns font partie du double peuplement de la terre selon la formule « al-ins wa-l-djinn » = « les humains et les djinns ». S. 51-56 : « Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils m'adorent. ».
C'est ensemble qu'ils sont créés et ensemble qu'ils sont damnés, S. 7-38, S. 55-32-39 et S. 11-119 : « Très certainement, J’emplirai le Géhenne de djinns et d’hommes ensemble. »

Ensemble, ils ont des relations intimes. S. 72-6 : « Or, il y avait, parmi les humains, des mâles qui cherchaient protection auprès de mâles parmi les djinns, - cela les a fait croître en abjection. » ainsi que le dit S. 6-128.

Hommes et djinns doivent lutter contre le mal : S. 114, an-Nâs (les hommes des tribus) : « Dis : cherche protection auprès du Seigneur des hommes des tribus, Lui qui est le roi (malik) des hommes de ma cité, Le Dieu des hommes, contre le mal du mauvais conseilleur, le furtif, celui-là qui souffle le conseil dans les poitrines des hommes (des mâles?), qu’ils soient des djinns, ou des humains. »

Hommes et djinns ont vivent dans des cités :
S. 6-130-131 : « Troupe de djinns et d’hommes ! Ne vous est-il pas venu des messagers d’entre les vôtres, qui vous ont raconté Mes signes et avertis de la rencontre de votre Jour que voici ? » -Ils diront : « Nous sommes témoins contre nous-mêmes ! »- La vie présente les trompait ; et ils ont témoigné contre eux-mêmes qu’en vérité ils sont restés mécréants. C’est qu’il n’est pas de ton Seigneur de détruire à tort des cités dont les gens sont encore ignorants. » Les djinns vivent donc dans des cités comme les hommes.

Les djinns apprennent la révélation coranique de Mahomet. Mahomet n'est pas en voyage mystique ou surnaturel quand les djinns l'entendent. Il est simplement en train de réciter le Coran. Les djinns vivent bien sur terre :

S. 46-29 : « Et quand nous déployâmes vers toi une troupe de djinns qui prêtèrent l’oreille à la Lecture de sorte qu’ils s’y présentèrent en disant : « Silence ! »… Puis quand elle fut finie ils retournèrent à leur peuple, en avertisseurs. Ils dirent : « Peuple ! Nous venons d’entendre, en vérité, un Livre qui a été descendu après Moïse, confirmateur de celui qui était déjà. Il guide vers la Vérité et vers un chemin droit. »
Mahomet n'a pas vu lui-même les djinns en train de l'écouter. Ils sont donc peu visibles quoique terrestres :
S. 72-1-2 : « Dis : « M’a été révélé qu’un groupe de djinns prêtèrent l’oreille puis dirent : « Vraiment, nous avons entendu une merveilleuse Lecture.»

Humains et djinns bénéficieront de la même vie éternelle :
S. 55-56 : « Partout, des belles aux regards chastes, qu’homme ni djinn avant eux n’aura souillées. »

Dans le Coran, les djinns vivent sur terre quoiqu' ils soient peu visibles et inconnus des sciences naturelles !

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RÉVÉLATION ESCHATOLOGIQUE : FIN DES TEMPS ET JUGEMENT.

Les contemporains de Mahomet ne croient pas en la vie éternelle
: « Ceux qui mécroient prétendent qu'ils ne seront point ressuscités. » Sourate 64-7, Sourate 72-7, S. 52-12-13.

Dès 613, la Révélation coranique est eschatologique : il y aura une fin des Temps, l'Heure de la fin :
« Ce Coran est, en vérité, une science de l'Heure. N'en doutez point.» (S. 43-61).

Les catastrophes finales avaient déjà été prophétisées par le Christ : Matthieu 24-29-31 : « Le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire. Et il enverra les anges avec une trompette sonore pour rassembler ses élus des quatre vents, des extrémités des cieux à leurs extrémités. »

Cette fin est annoncée dans le Coran avec tout le souffle poétique des premières sourates récitées :
La Sourate 81, « Lorsque le soleil se sera enroulé » évoque le jour dernier.
« Le jour s'enroule dans la nuit » dit-on en arabe. Après le dernier jour, après le dernier « déroulement du soleil », le jour ne reviendra pas. « Lorsque le soleil se sera enroulé et que les étoiles seront obscurcies et les montagnes mises en marches et les chamelles à terme, négligées, et les fauves, rassemblés et les mers, surchauffées et les âmes, accouplées. »
La S. 54-1 : «L'Heure vient et la lune se fend. », raconte cette heure dernière. Il ne s'agit pas d'un miracle qu'aurait accompli Mahomet en fendant la lune, mais de l'évocation de l'Heure dernière qui reprend les images de destruction planétaire.

La fin des temps surviendra au son de la trompe. Sourate 78-18, S. 6-73.
Sa survenue sera imprévue, comme une attaque de campement au petit matin (S. 100-1-11).
Même Mahomet ignore quand cela aura lieu :
Sourate 7-187 : « ils t’interrogent sur l’Heure : « Quand va-t-elle jeter l’ancre ?... Ils t'interrogent comme si tu en était familier -dis : Rien d'autre, en vérité : la science est auprès de Dieu. »

La fumée recouvrira tout, S. 44-10, et le Jugement de l'humanité débutera :
S. 87-10-19 : « Bientôt se rappellera quiconque craint, cependant que s'en écartera le grand malheureux, qui tombera dans le plus grand Feu, puis il n'y mourra ni ne vivra. Réussit, certes, celui qui se purifie et se rappelle le nom de Dieu puis célèbre l'Office. Vous préférez la vie présente, plutôt, alors que l'au-delà est meilleurs et plus durable. Oui, ceci est certes dans les Feuilles anciennes, les Feuilles d'Abraham et de Moïse ».

Les Feuilles d'Abraham et de Moïse, la Thora, auraient prévenu de l'au-delà d'après le Coran. Ce n'est pas exact puisque la notion de vie éternelle et de Jugement dernier n’émergera dans la révélation hébraïque qu'au VIe s. avant JC, avec Daniel. Pour Moïse et Abraham, il s'agissait simplement d'être individuellement fidèle à Dieu et à Son Alliance pour que le peuple élu demeure, lui, éternel sur terre. Le salut individuel dans l'au-delà n'était pas encore connu.


Il s'agit donc d'un anachronisme du Coran !

Pour discuter :
http://www.bladi.info/298576-histoire-monotheismes-sciences-archeologie/index270.html#post10572837
 
JUSTICE PRÉ-ISLAMIQUE : LE TALION.

Les contemporains de Mahomet ne croient pas en la vie éternelle (Sourate 72-7 et S. 52-12-13).

Pour eux, la justice ne peut s'exprimer que par une compensation immédiate par l'application de la loi du talion.
Il s'agit de punir autant qu'on a été lésé.
S. 5-45 et S. 16-126 : « Si vous poursuivez, poursuivez alors selon qu'on vous a poursuivis. » On ne parle pas là de légitime défense qui a lieu au moment même de l’agression mais de l'acte de justice chargé de compenser un crime ou un délit.
Cette justice a une particularité, ce n'est pas que le coupable qui est puni, mais ce peut être un membre de sa famille : S. 2-178 : « Ô les croyants ! On vous a prescrit le talion au sujet des tués : homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme. » Un homme qui tue l'épouse d'un autre verra sa propre femme exécutée...

Cela est profondément brutal, mais est semblable à la Loi du talion, datée de 1800 avant Jésus Christ et décrite dans le code Hammourabi.

Le Coran corrige et adapte ces pratiques. Le pardon est supérieur à la vengeance, mais celle-ci reste licite si elle est équivalente au préjudice.
Il y a là un progrès indéniable, même si la vengeance sur un membre innocent de la famille est toujours possible.

Dans la jurisprudence musulmane ultérieure, la vengeance sera transmise par héritage. Il s'agit du qisâs = droit de « retrancher à égalité ». Il s’agit de faire subir à la famille du coupable le même préjudice qu’à subi la famille victime, à moins d’un accord basé sur une compensation. La base théologique de ce principe est dans le Coran :
S. 2-178 : « Ô les croyants ! On vous a prescrit le talion au sujet des tués : homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme. Mais celui à qui son frère aura pardonné en quelque façon doit faire face à une requête convenable et doit payer des dommages de bonne grâce. Ceci est un allègement de la part de votre Seigneur et une miséricorde. Donc, quiconque, après cela, transgresse, aura un châtiment douloureux. » Des dommages financiers peuvent compenser un meurtre sur la base d'un accord entre les parties.

Cette recherche de modération est une preuve d'intelligence.
Les familles sont ainsi épargnées, qui auraient autrement vu successivement tous leurs membres pris dans l'engrenage de la vengeance : S. 2-178 : « C’est dans le talion que vous aurez la préservation de la vie, ô vous doués d’intelligence, ainsi atteindrez-vous la piété. »

Il est conseillé de pardonner, afin de d'obtenir pour soit-même un pardon d'Allah :
S. 5-44: « Les blessures tombent sous la loi du talion. Après, quiconque y renonce par charité, cela lui vaudra une expiation. Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, ceux-là sont des injustes. »

Modernité de la compensation financière, appel au pardon pour être soi même pardonné, mais maintien du principe du talion qui fait porter la punition sur un membre de la famille du coupable et pas sur le coupable. Le Coran modernise une loi archaïque et ancestrale mais reste dans les limites de celle-ci, soumis à son injustice fondamentale.

Dans d'autres domaines aussi, on le verra, le Coran trouvera ses limites !


http://www.bladi.info/298576-histoire-monotheismes-sciences-archeologie/index290.html#post10578004
 
DEUX CONCEPTIONS COHABITENT : RÉCOMPENSE ICI-BAS ET DANS L’AU-DELÀ.

Le Coran croit en la Toute Puissance d'Allah sur terre. Il crée le bien comme le mal.
S. 113-1-2 : « Je cherche protection auprès du Seigneur de l'aube, contre le mal qu'Il a créé. »
Allah dispense tout :
S. 6-17 : « Si Dieu fait qu'un malheur te touche, alors nul autre que Lui-même ne le déblaiera. Et s'Il fait qu'un bonheur te touche, alors Il est capable de tout » et S. 33-17.

Tous les malheurs survenant à l'homme sur terre viennent d'Allah.

-Allah envoie le malheur aux méchants pour les punir
. S. 32-21 : « Très certainement, Nous leur ferons goûter au châtiment immédiat, au lieu du grand châtiment : -peut-être se retourneraient-ils? »
Allah envoie des difficultés sur terre pour conduire le pécheur au repentir, sans attendre le Jugement final.

-Allah envoie le malheur aux bons pour les éprouver. S. 2-155-157 : « Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants qui disent, quand un malheur les atteint : « Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons. » Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde. »

Tous les bonheurs sont envoyés par Allah :

-Allah donne des biens terrestres aux mauvais pour les inciter à croire.
S. 7-10 : « Très certainement, Nous vous avons donné place sur terre et Nous vous y avons assigné des vivres. Pour peu que vous soyez reconnaissants ! »
Mais les biens terrestres ainsi donnés ne présagent pas du salut : Sourate 34-35-37: «« En fait de biens et d’enfants, nous valons mieux et ne serons pas châtiés.»
-Dis : « Oui, mon Seigneur élargit la portion de qui Il veut; tout comme Il mesure. Mais la plupart des gens ne savent pas. »
Ni vos biens, ni vos enfants ne sont choses à vous rapprocher à proximité de Nous. Sauf à qui croit et œuvre en bien.
»»
Il faut croire en la Révélation de Mahomet pour plaire à Dieu. Le bien-être sur terre ne présage pas du salut à venir. Cela est confirmé par la Sourate 43-33-35.

-Allah donne des biens terrestres aux croyants pour les récompenser :Sourate 92-5-6 : « Quant à celui qui fait largesses et se comporte en piété et confirme la plus belle des choses (le Coran), alors, Nous lui faciliterons la plus grande facilité. »

Face à des opposants moqueurs mais riches, puissants et pères de nombreux enfants, la Toute-Puissance divine ne peut être prise en défaut.
Les bonnes choses sont envoyées pour récompenser les bons ou encourager les méchants, les mauvaises pour tester les croyants ou punir les méchants.
Les hommes ont la responsabilité de la terre dans le Genèse, Yahvé n'envoie pas le mal, ni les maladies sur terre : cette doctrine judéo-chrétienne est récusée par le Coran. Tout vient d'Allah pour Mahomet. Sourate 34-47 : « Mon salaire n’incombe qu'à Dieu, tandis qu'Il est présent à tout. »

Devant l'incohérence et l'injustice de la vie, Mahomet reconstruit une croyance qui préserve l'idée de la Toute-puissance divine dominant la terre.

Ainsi le Coran restitue-t-il la cohérence et la logique de sa doctrine !


http://www.bladi.info/298576-histoire-monotheismes-sciences-archeologie/index296.html#post10582630
 
HISTOIRE DU JUGEMENT DERNIER.

Les premiers à croire à un Jugement dernier sont les égyptiens.
Le mort doit réciter un texte magique, « le livre des morts », pour se prémunir d'un mauvais jugement. On a retrouvé ce texte dans la tombe du roi Ounas de la Ve dynastie (2343 avant JC). Le cœur du mort est pesé pendant que ses péchés sont racontés et qu'il se défend. Si son cœur est plus lourd que la plume de Maât, il est dévoré. Le dieu Thot enregistre par écrit la décision.

Au premier millénaire avant JC, les sumériens, les babyloniens ne croient pas au Jugement dernier. Punitions récompenses ont lieu dans cette vie : « Je suis pécheur, c'est pourquoi je suis malade », dit un hymne babylonien.


Le zoroastrisme raconte comment l'âme est pesée sur une balance d'or. Les damnés sont poussés du haut d'un pont. Ils sont peu à peu purifiés de leur fautes dans 3 enfers avant l'embrasement final qui consumera le mal et ne laissera que le bien au sein des âmes enfin sauvées.
Mani complète cette vision. Ceux qui n'ont pas pu être sauvés sont enfermés dans un globe pour l'éternité.

Dans le judaïsme antique, les morts rejoignaient le schéol, bons et méchants confondus dans une vie végétative (Job 17-13). La croyance dans le Jugement apparaît avec Daniel (VIe siècle avant JC). Peu à peu la mystique juive, instruite par les désastres de la destruction du Temple, n'attend plus de récompenses terrestres, mais un Jugement après la mort.

Le Christ croit en la Résurrection et dans le Jugement dernier. Dieu ne punit pas par des catastrophes (Luc 13-1-5), ni par des maladies (Jn 9-1-3)). Elles doivent juste aider à se rappeler que la vie terrestre n'est pas éternelle et qu'il faut penser au Jugement. Le Christ parlera des conditions du salut, basées sur la foi dans la Parole du Christ (Jn 5-24), fils de Dieu (Jn 10-30), et sur la charité envers les pauvres (Matthieu 25-31-46).

La tradition chrétienne élaborera une vision de plus en plus élaborée du Jugement.
Le diable prendra une place plus importante, l'art en témoigne.
Au VIe siècle, en Égypte, est construit le monastère copte de Baouit. Le diable y est représenté pour la première fois sur une fresque. Le Christ a parlé du diable pour dire que celui-ci ne pouvait rien contre le Messie (Jean 14-30, Jean 16-11). Les disciples en revanche doivent s'en méfier. « Satan va te cribler comme le froment », dit Jésus à Pierre avant la Passion. (Luc 22-31). Le Christ a peu parlé du diable ; tout son message était centré sur l'amour de Dieu, l'éducation de la liberté humaine et l'appel à la perfection.

Au fil des siècles, la peur du Jugement dernier s'installe.
Au début, on représente le Salut et la joie des Élus comme sur le sarcophage d'Algibert évêque de Paris au VIIe siècle (crypte de église de Jouarre, Seine et Marne, France).

Puis, le diable prendra de l'importance dans la théologie chrétienne à partir du Moyen-Age. La peur sert à renforcer la foi et la présence du diable justifie la violence politique et ecclésiale de la chasse aux sorcières. Les danses macabres représentent les damnés.
Il semble que Dieu ait été perçu au Moyen-âge, davantage en comptable des bonnes et des mauvaises actions que comme le Dieu miséricordieux de Jésus-Christ.

http://www.bladi.info/298576-histoire-monotheismes-sciences-archeologie/index299.html#post10587838
 
Kamal Salibi et de quelques autres spécialistes à propos du lien entre lieux bibliques et Arabie, c'est à dire l'espace correspondant actuellement à l'Arabie Saoudite. On verra quelques petites divergences au fur et à mesure mais le point commun c'est que tous considèrent l'Arabie (au vu de leurs théories) comme étant à l'origine de bien des élements présents dans la Bible.

Kamal Salibi est un historien et linguiste Libanais reconnu,de confession protestante, professeur à l'Université Américaine de Beyruth et président de la Royal Institute for Inter-Faith Studies à Amman en Jordanie. Il est également reconnu comme étant le meilleur spécialiste contemporain de l'Histoire arabe et une référence dans l'Histoire du Liban. Il a crée la polémique en 1982 avec son livre "La Bible est née en Arabie". Dans ce livre, il démontre par exemple comment certains accents mal placés ont changé le sens du texte biblique et remet en cause les données géographiques actuelles à propos de lieux comme le Mont Sinaï ou l'ancien Israel qu'il localise dans l'ouest de l'Arabie. Il arrive même à placer l'ancienne Gaza en Arabie, on verra plus tard comment.

Kamal Salibi n'est pas le premier à avoir établi un lien entre les lieux bibliques et l'Arabie, comme on le verra plus loin.


Salibi affirme donc que le Mont Sinai se trouve dans la partie maritime de l'Asir, situé au sud-ouest de l'Arabie Saoudite. La toponymie de la région correspond au récit biblique et Salibi a trouvé de nombreux noms de monts, de villages etc... qui correspondent aux noms que l'on trouve dans la Bible. Petite description :
L'Asir désigne une région du sud-ouest de l'Arabie Saoudite. Elle est composée d'une plaine cotière et d'un ensemble montagneux, les monts de l'Asir, qui est une partie des monts Sarawat ou Sarat, importante chaîne de montagnes reliant le sud de la Jordanie au golfe d'Aden. La région se singularise par son climat plus frais et plus humide que le reste du pays.

Asir correspondrait ainsi au Seir dont parle la Bible tout comme Paran correspondrait au Faran arabe.

Salibi fait le lien entre le désert occidental Tihama de cette partie de l'Arabie du Sud et le Téhom biblique, les deux mots ayant les mêmes racines "thm" (qui dans la Bible désigne un abyme, les profondeurs, son étymologie signife "ce qui ne retient pas l'eau"...)

Voici une carte représentant Tihama : http://upload.wikimedia.org/wikipedi...ihama-asir.png
Une autre avec Asir :
http://upload.wikimedia.org/wikipedi...3/Sa_mapa1.png

Dans ce document, le professeur Roberto Uro fait aussi un lien entre les deux termes, Tihama et Téhom :
http://cc.bingj.com/cache.aspx?q=teh...dd93d,e97b6e93

"Donc, tehom ne peut pas linguistiquement provenir de Tiamat depuis la deuxième consonne de Ti'amat, qui est le laryngeal alef, disparaît dans Akkadian dans la position(le poste) intervocalique et ne serait pas fabriqué comme un mot emprunté. Ceci arrive, par exemple, dans l'Akkadian Ba'al qui devient Bel.41
Tout cela suggère que Tiamat et tehom doivent venir d'un commun
La racine sémitique *thm.42 la même racine est la base pour tamtu babylonien et apparaît aussi comme l'arabe tihamatu ou tihama, un nom appliqué au littoral de l'Arabie Occidentale.
*
 
les documents de Benyamin de Tulède dans lesquels il répertorie le nombre de juifs vivant dans la Péninsule Arabique en 1175 après Jésus-christ. Plus de 47% des juifs étaient concentrés là-bas. C'est très intéressant...

également les travaux d'un certain Rabin Chaim sur l'ancienne Arabie de l'Ouest (16ème/17ème siècle) et les nombreux dialectes d'origine hébraïque de cette région à l'époque. Il affirme que la concentration de ces dialectes dans cette région de l'Arabie et leur marque hébraïque n'est pas une coïncidence.



Il est important de se procurer le livre de Kamal Salibi car il explique en détail toutes ces choses. Il explique, et c'est sûrement le plus important, comment les scribes (les rabbins) Massérotiques se sont inspiré de l'arabe coranique et du syriaque pour traduire/vocaliser le texte biblique. Il affirme que certains accents mal placés et certains mots mal traduits ont donné des incohérences (ce n'est pas pour rien que les musulmans accusent les juifs d'avoir tronqué la signification de la Thora).
*
 
dans la Bible hébraïque, Lorsque le jeune roi Ezéchias de Juda était très malade et sur le point de mourir, il a demandé l'intercession du prophète Isaïe pour Dieu de faire bien et prolonger sa vie. WhereuponIsaiah est revenue au jeune roi avec la nouvelle que Dieu lui avait accordé quinze années à vivre.

Et à lui assurer de la validité de sa promesse, Dieu lui a donné un signe : que l'ombre du gnomon sur le cadran solaire (la première mention d'un cadran solaire dans l'histoire) de Cour ayant déménagé avant dix degrés, entrera en mouvement rétrograde pour les degrés il même dix avant de poursuivre son cours. Maintenant, cela aurait été rien de moins qu'un MIRACLE si la Jérusalem où le roi Ezéchias régna était les Palestiniens de Jérusalem, qui est situé loin au nord de la zone tropique.

Pour ceux qui pensent que les miracles peuvent se produire et font partie de l'ordre de para-naturelles, cela ne pose aucun problème. Mais j'ai toujours proposé, dans le formulaire publié depuis 1986, que la Jérusalem de la Bible hébraïque était située en Asir, qui est bien dans la zone tropique. Là, il ne faut pas un miracle pour l'ombre du gnomon d'un cadran solaire se rmotion rétrograde régulièrement à certaines périodes de l'année. Ergo, ma proposition pour la localisation de la Jérusalem biblique en Asir n'est plus une théorie simple, mais un fait établi.


La geographie, la toponomye et l'ethimologie
Corresponde a l'arabie Contrairement a palestine ou rien ne figure n'y geographie,n'y toponomye,vous avez oubliez de le noter,la toponomy de l'arabie correspond aussi a la
Bible,salibi aussi a voulu confirmer ses recherches par l'archeologie et vous savez ce qu'on
Fait les saoudiens?Ils ont envoyés des buldozers detruite des dizaines de village et des cite ou ruine antique.
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La bible est elle née en Palestine ?
Pour tout un chacun, les réponses à ces deux questions sont bien évidemment : oui. Pourtant, récemment (1985), un universitaire de Beyrouth, KAMAL SALIBI, y a répondu : non (1). Pour lui, le vrai pays de la bible est, non pas la Palestine, mais l'ASIR, en Arabie occidentale. Il s'agit d'une région montagneuse (chaîne culminant entre 1.700 m et 3.200 m) doublée d'une plaine côtière qui s'étend, au bord de la Mer Rouge, depuis Taif ( 65 km à l'Est de la Mecque ) jusqu'aux frontières du Yemen. Aujourd'hui, l'Asir est une province de l'Arabie Saoudite : sa capitale est la ville d'Abhâ, dans les hautes terres. Elle forme une bande côtière de quelque 700 km de long sur 200 à 300 km de large, de la Mer Rouge aux confins du désert d'Arabie Centrale. C'est une région fertile et très arrosée. Pour Kamal Salibi également, Jerusalem, la capitale du roi Salomon, devait se trouver près de la ville de Nimas, sur la crête du Sarat d'Arabie occidentale.

Le judaïsme (qui n'a aucune racine commune avec les religions de Mésopotamie, de Syrie ou d'Egypte) pourrait provenir peut-être à la suite de la fusion de tribus locales, d'une « tendance au monothéisme dons l'Asir antique, où un certain nombre de dieux des montagnes, comme Zahvé, El Sabaot, El Shalom, El Shaddaï, El ‘Elyon et d‘autres, se sont identifiés les uns aux autres ».Le Judaïsme s'étendit vraisemblablement (et ceci avec d'autant plus de vigueur qu'il s'appuyait sur un livre : la bible) vers la Palestine et les autres régions du nord, en suivant la route du commerce des caravaniers traversant l'Arabie : « la Palestine en était, en effet, le premier terminus côtier ; les premiers Juifs à s'installer là furent certainement les marchands d'Arabie occidentale et les caravaniers qui participaient à ce commerce ; ces hommes ne purent manquer de convertir certains autochtones à leur religion qui, dans le domaine intellectuel, transcendait beaucoup les cultes locaux et même les religions évoluées des empires égyptiens et mésopotamiens ».

Il est vrai aussi que la topographie de cette région correspond assez bien à celle donnée du Jardin d'Eden par la bible : un fleuve se divisant en quatre bras (5). Karnal Salibi en identifie les noms avec des toponymes locaux : le pishon est la rivière de Shufan, le Gihon est l'oued Juhan, etc... Cette région se situe bien à l'Est du pays d'Asir. On y trouve bien de l'or, de la cornaline et du baume Meccan. II n'est pas jusqu'au nom du Jardin lui même qui subsiste aujourd'hui dans celui d'une oasis de cette région : (Adanah - La migration d'Abraham d'Ur, à Harou, à Sichem (où il s'établit dans le bois de Moré), puis à la montagne de Bêthel, au Negeb et à Hébron prend des dimensions plus modestes au sein du pays d'Asir : de Waryah, dans la vallée de l'oued Adam, à Khayran, à al-kashmah (il s'établit à Marwah), puis à Batilah, à al'-naqab et à Khirban . Il est clair que la carrière d'Abram fut centrée autour de la région du Rijal


www.ledifice.net/3122-1.html
 
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