Tous les canidés ont la même base génétique. Tous les hominidés l'ont aussi.
Je vais faire long, je préviens de suite. Pas par envie particulière mais parce que je pense que les questions que tu poses méritent d'y consacrer un peu de temps.
Disons qu'on va admettre ce fait. Pour être honnête, il y a un gros ramdam au niveau des biologistes en ce moment avec l'étude du génome de néandertalien et de floriensis (entre autre). Ca remet en cause l'existence même du terme "espèce" qui, semble-t-il, n'est plus vraiment pertinent au vu des nouvelles preuves que nous avons (et qui dessine un autre modèle scientifique que celui utilisé jusqu'aujourd'hui).
En gros, nous serions tous des hybrides (et même des multiples hybrides pour certains). Mais c'est le propre de la science que de casser ses propres modèles pour les redéfinir (ou en refaire de nouveau qui étende un poil plus loin les limites de nos connaissances). Rien de neuf sur le soleil même si, à titre personnel, je trouve ça passionnant.
Ensuite on creuse un peu plus : tous les loups ont la même base génétique (plus importante que celle des canidés) et tous les humains ont la même base génétique (plus importante que celle des hominidés).
C'est l'inverse. Le gene pool des canidés (le genre canis donc) porte en lui la potentialité de ce qu'on peut aujourd'hui observer (chiens, différents loups, chacals, etc...) et porte aussi différents autres potentiels qui ne se sont pas exprimés. Ou qui se sont exprimés par le passé mais qui n'existent plus aujourd'hui.
Il en va de même pour les hominidés (le genre "homo"). Dans lequel on retrouve aussi la potentialité de tout ce qui existe, a existé ou n'existe pas encore (ou peut-être jamais d'ailleurs).
Et puis tu viens me dire que chez les loups il y a des sous-espèces mais pas chez les humains car les différences génétiques entre les ethnie ne sont pas assez importante. Bon admettons mais on parle quand même de groupes génétiques. Tu me dis qu'ils sont trop mélangés aujourd'hui : oui mais ils existent et créent de nouvelles ethnies.
Faut bien comprendre quelque chose : la classification des êtres vivants est un modèle scientifique. Il a donc des limites, comme chaque modèle (Newton est limité, on a du passer par la relativité restreinte puis générale qui elle-même est limitée, etc...).
C'est un "outil" d'aide à la compréhension du monde. Il ne prétend être vrai que tant qu'on ne peut pas le démonter par des preuves. Comme je l'ai dit plus haut, c'est en cours. Et ça donnera un modèle encore plus complexe. Dans quelques dizaines d'années, en gros. Quelque chose qui sera encore moins compréhensible que le modèle d'aujourd'hui d’ailleurs pour le quidam moyen (puisque plus complexe).
Dans ce modèle, la différenciation entre sous-espèce correspond à des critères précis. Dans le nouveau modèle qui émergera d'ici quelques décades, peut-être que parler d'espèce ou de sous-espèce sera totalement inutile et qu'on aura inventer de nouveaux termes et critères de classification.
Ceci dit, la plupart des modèles "nouveaux" ne cassent pas les anciens. Ils les complexifient, augmentent leurs limites mais ne les détruises que très rarement. Du moins, pas quand ces modèles sont issus de la méthode scientifique. Et encore. Newton n'a pas cassé le modèle géocentrisme. Il est tout a fait plausible de créer une carte de l'Univers avec la Terre en son centre. Seulement, cela complexifie inutilement les calculs de trajectoires et des ellipses des autres "machins" dans l'Univers.
Il en ira de même concernant la classification du vivant.
Tu me parles de statistiques mais statistiquement, il est proche de zéro que deux noirs donnent naissance à un humain à cheveux lisses ; de même deux blancs ne mettront pas au monde un humain aux yeux bridés, à la peau jaune ; des indiens n'auront jamais un roux pour enfant.
Tu te places, là encore, à l'échelle de l'individu. Une espèce n'est pas composée d'un ou deux individus. Tu réfléchis à une échelle trop petite. Ce uqi ne signifie pas que ta réflexion est fausse, loin de là (et, selon ce que tu décrirais comme "proche de zéro", je pourrais être d'accord avec toi. Là encore, question de perception d'échelle).
La potentialité de roux est stable à l'échelle du gene pool humain.
Il existe même des maladies qui ne touchent que certaines "ethnies" disons, comme la couperose par exemple. Comment tu expliques cela ?
Tout à fait. Mais ce groupe n'a, biologiquement parlant, pas d'existence seul. Il existe au sein de l'espèce humaine, noyé dans un tout plus grand.
Par contre, quand tu descends de l'échelle de l'espèce et que tu traites l'individu, comme un médecin par exemple, tu réfléchis à un autre niveau. Et tu fais attention à des facteurs dont un qu'on pourrait appellé "eugénisme" ou même encore "eugénisme géographique" (y a un mot pour cela mais je ne tombe plus dessus, tu m'excuseras de mon approximation).
Un autre exemple est l'anémie falciforme qui est une forme d'adaptation au niveau génétique dans les pays tropicaux (chaud et humide) pour combattre la malaria. Imaginons maintenant un renversement climatique géant et rapide. L'Europe se couvre d'une forêt vierge, il y fait 30°C et humide comme en amazonie (ou en afrique tropicale). Et il n'y a plus de médecine (parce que la médecine, c'est rien d'autre que de la "triche" sur la selection naturelle).
Epidémie de malaria, tout le monde meurt. Sauf les descendants des "blancs" (europpéens si tu veux) qui possèdent en eux la potentialité de cette mutation particulière.
On a donc, après quelques générations, des "blancs" qui possèdent des caractéristiques de noirs (au niveau cellulaire). Ils ne sont pas devenu noirs, parce que le soleil ne tape pas plus fort (la Terre n'a pas changée d'axe, il y a donc le même ensoleillement). Du coup, sont-ils noirs ? Blancs ? Autre ?
A l'échelle de l'espèce, ils sont humains. A l'échelle individuelle, ils sont les humains qui ont survécu. Ils ne sont pas devenus "autre chose" en si peu de temps.