Les titres des journaux américains, en particulier, ont fait état d’une inquiétude similaire : « Violentes attaques à Amsterdam liées à l’antisémitisme » , « Des jeunes à scooter, pas des supporters de football, chassent les Juifs à Amsterdam », « Des supporters de football israéliens subissent des ‘attaques antisémites’ lors d’un violent incident à Amsterdam » etc… etc…
Mais ce n’est pas ce qui s’est passé !
Le 5 novembre, des centaines de supporters du Maccabi Tel Aviv – apparemment accompagnés d’
agents du Mossad – avaient pris l’avion pour se rendre dans la ville afin d’assister à un match contre l’Ajax FC. Les jours précédents, il avait été signalé que des groupes pro-palestiniens prévoyaient une grande manifestation à l’extérieur du stade pour protester contre la présence de l’équipe de football israélienne.
Au cours des deux jours précédant le match, de nombreux incidents de violence et d’intimidation ont été signalés de la part des supporters israéliens, notamment des chants
anti-arabes, l’attaque de chauffeurs de taxi, l’arrachage de drapeaux palestiniens et l’attaque de maisons arborant des photos palestiniennes.
Des
vidéos et des témoignages de résidents d’Amsterdam (
ici,
ici et
ici, par exemple) indiquent que la violence initiale est
venue des supporters du Maccabi Tel Aviv, qui ont également
perturbé une minute de silence en hommage aux victimes des inondations de Valence.
Mais malgré ces images et les témoignages des habitants d’Asterdame, la couverture médiatique – dans les médias internationaux, en particulier aux États-Unis – a été incapable de replacer dans leur contexte les contre-attaques contre la foule israélienne anti-arabe.
Lorsque les actions des supporters du Maccabi ont été mentionnées, le contexte critique de la violence et des chants anti-arabes n’est qu’un détail supplémentaire par rapport au fondement de la contre-violence.
Le contexte de la violence et du racisme à l’égard des Arabes est également minimisé, avec un langage très édulcoré pour le décrire.
Voici un extrait édifiant d’une
dépêche de l’agence Reuters sur l’incident d’Amsterdam :
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré la police anti-émeute en action, certains attaquants criant des insultes anti-israéliennes. Des images ont également montré des supporters du Maccabi Tel Aviv scandant des slogans anti-arabes avant le match de jeudi soir.
Souhaiter la mort des Arabes aux mains des forces israéliennes et se moquer des enfants palestiniens morts, nous dit-on, c’est un
slogan. Forcer les Israéliens à dire « Palestine libre » est une insulte. Par l’utilisation de ces deux mots, le poids de la violence et de la responsabilité est immédiatement déplacé vers ceux qui en sont les victimes.
Ensuite, il y a ce
reportage de Channel 4, qui fait preuve d’une manipulation narrative magistrale. Il commence par des images de personnes drapées de drapeaux palestiniens, défilant dans les rues d’Amsterdam, avec une voix
off qui parle de la violence « choquante » et de la façon dont « des hommes en scooter ont chassé des Israéliens pour les frapper ».
Nous voyons immédiatement des images d’Israéliens pris au hasard et battus dans les rues, puis nous passons au Premier ministre néerlandais qui condamne ces actes. Présenté de cette manière, le reportage est choquant : on apprend d’abord que des supporters de football juifs israéliens ont été « chassés » et agressés dans la rue par des hooligans pro-palestiniens.
Un peu plus d’une minute après le début du reportage de trois minutes, nous passons au contexte critique : 36 heures de violence, d’insultes et de chants racistes de la part des supporters du Maccabi. Le rapport consacre environ 40 secondes à cette question, avant de revenir à la définition de l’incident comme étant antisémite.
à suivre