En direct: Poutine annonce une “opération militaire” en Ukraine, des explosions entendues à Kiev

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Guerre en Ukraine : les soldats russes envoyés au front viennent en majorité de milieux défavorisés ou de minorités ethniques​

Les conscrits envoyés au front viennent de familles pauvres et surtout de minorités ethniques ou religieuses.

Ces derniers jours, il a épluché les avis de morts au combat dans la presse locale ou les listes de soldats hospitalisés. Conclusion : on y trouve beaucoup de patronymes musulmans originaires de la république du Daguestan dans le Caucase. Et aussi des Tatars de Crimée, une population d’origine turque souvent reléguée au bas de l’échelle sociale. Ou bien encore des Kazakhs de la région d’Astrakhan, au bord de la mer Caspienne : leur représentation au sein de la troupe est sept fois supérieure à leur part dans la population globale ; il sagit là encore une minorité ethnique.

Ajoutons des jeunes gens originaires de campagnes ou de petites villes de Sibérie, et vous avez une bonne idée du profil de ces conscrits. Ils sont dans leur grande majorité issus de populations défavorisés. Vladimir Poutine, après l’avoir nié, a d’ailleurs fini par admettre, il y a deux semaines, la présence de conscrits, et pas uniquement de militaires de métier, dans les corps d’armée engagés dans la guerre. Et ça explique pourquoi on découvre des visages souvent juvéniles sur les images de soldats faits prisonniers en Ukraine.

Un risque limité de contestation sociale​

Pourquoi ce type de recrutement : tout simplement parce que le risque de contestation sociale est très faible au sein de ces populations. On est vraiment en présence, passez-moi l’expression, de "chair à canon". En théorie, en Russie, tous les hommes âgés de 18 à 27 ans doivent effectuer un service militaire d’un an. Et les conscrits représentent à peu près un tiers des effectifs. Mais dans les faits, les familles les plus aisées, en particulier en milieu urbain, se débrouillent souvent pour que les fils échappent à la conscription, via des certificats médicaux ou des attestations d’étude.

À l’inverse, dans les milieux défavorisés et dans les campagnes (13% de la population russe vit sous le seuil de pauvreté), la conscription peut constituer un espoir d’ascension sociale. Et le salaire proposé pour s’engager est très supérieur au salaire minimum. En cas de mort au combat, une indemnisation de 7 millions de roubles, 70 000 euros, est offerte à la famille, selon les décomptes de Kamil Galeev. Cela suffit à faire taire les éventuelles protestations. Sans compter bien sûr la propagande qui glorifie ceux qui sont "morts en héros".


Déclin démographique et inefficacité militaire​

Mais tout ça ne peut pas durer éternellement et c’est l’un des points faibles de ce dispositif. La démographie russe est en déclin rapide, le taux de natalité est très faible. Les réservoirs de jeunes soldats ne sont pas inépuisables. L’inconvénient de ces conscrits, c’est aussi que par définition, ils n’ont pas l’expérience de soldats de métiers. Donc leur efficacité militaire sur la ligne de front est beaucoup plus faible.

Enfin, il n’est pas exclu qu’à un moment donné, si le nombre de soldats russes morts continue d’augmenter, il y ait malgré tout de la colère dans les familles. Le pouvoir russe admet déjà un bilan de 1 350 morts dans ses rangs. Cela peut paraitre relativement peu. Mais c’est déjà considérable pour un chiffre officiel. Lors de la guerre en Afghanistan dans les années 80, Moscou avait avancé le chiffre de 15 000 morts. Dix fois plus que le bilan officiel en Ukraine... mais en dix ans de guerre.
 

"Génocide", "dénazification"… Comment Vladimir Poutine réécrit l'histoire pour justifier la guerre en Ukraine​

Le président russe accuse Kiev d'être "nazifiée" et responsable d'un "génocide". Une rhétorique provocatrice qui caractérise son interprétation de l'histoire entre les deux pays.

Des accusations constantes depuis 2014​

Ce n'est pas la première fois que Vladimir Poutine et les dirigeants russes avancent de telles allégations envers leur voisin pro-occidental. Elles font partie d'une rhétorique ancienne utilisée par le Kremlin. En 2014, lorsque la Russie annexe la Crimée, l'argument de la présence de "nazis" en Ukraine est déjà présent dans le discours officiel.

A la télévision russe, entièrement contrôlée par le pouvoir, "les chaînes affirment que des trains et des bus remplis de néonazis ukrainiens sont sur le point d'arriver dans le Donbass pour pratiquer une extermination de russophones", décrit Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à Paris-Nanterre, spécialiste de la Russie post-soviétique. Les médias assurent que Moscou vient libérer les habitants de la Crimée et de l'est de l'Ukraine, menacés par des "néonazis" qui auraient illégalement pris le pouvoir à Kiev.

Sept ans de guerre plus tard, en 2021, l'accusation circule à nouveau au printemps lorsque la situation se tend entre Moscou et Kiev. La chaîne d'Etat russe Rossiya 1 annonce que le "drapeau nazi flotte au-dessus des tranchées ukrainiennes dans le Donbass" et argue que l'Ukraine est un"Etat nazi", soutenu par la France et l'Allemagne, relève Arte.
A l'automne, alors que quelque 150 000 soldats russes sont envoyés aux frontières ukrainiennes, selon les estimations occidentales, le ministère russe des Affaires étrangères affirme sur Twitter que l'Ukraine et les Etats-Unis ont voté contre une résolution de l'ONU condamnant la glorification du nazisme, note la BBC (en anglais). Le 21 février, lors de la reconnaissance officielle des territoires séparatistes du Donbass, Vladimir Poutine invoque à nouveau "le génocide" que subissent d'après lui "quatre millions de personnes" russophones dans ces régions et accuse Kiev de "néonazisme".

Raviver un passé traumatisant pour les Ukrainiens​

Ces allégations sans preuves se fondent sur les inquiétudes soulevées depuis 2014 au sujet de liens entre des groupes d'extrême droite ukrainiens et des néonazis. "Elles font référence au bataillon Pravi Sector, qui s'est battu dans le Donbass et qui a été réintégré à l'armée régulière ukrainienne. Certains de ses membres avaient une idéologie nazie, mais ils ont été écartés par le président Zelensky", explique Carole Grimaud-Potter, professeure de géopolitique russe à l'université de Montpellier.

Ces accusations renvoient aussi au rôle de l'Ukraine durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque des Ukrainiens de l'Ouest ont rejoint l'Allemagne nazie pour lutter contre les Soviétiques. "La cause de ces ralliements n'était pas l'idéologie nazie, mais le fait que l'Allemagne leur avait promis de les aider à être indépendants de l'URSS", rappelle la chercheuse. Aujourd'hui, il existe toujours des manifestations nationalistes en Ukraine, mais elles sont portées par une minorité d'habitants. "Le président Zelensky a d'ailleurs interdit ces marches, comme les hommages au nationaliste Stepan Bandera [allié à l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale]", précise Carole Grimaud-Potter.

"En utilisant les termes 'nazis' et 'génocide', Vladimir Poutine cherche à provoquer les Ukrainiens sur des moments douloureux de leur histoire."
Carole Grimaud-Potter, spécialiste de la Russie
à franceinfo
Autre accusation grave formulée par Vladimir Poutine : un "génocide" perpétré par l'Ukraine contre les russophones dans le Donbass depuis huit ans. Une allégation "ridicule" pour le chancelier allemand Olaf Scholz, cité par la RTBF. "Il n'y a pas une once de vérité dans ces accusations", a martelé le ministère américain des Affaires étrangères.

Mais pour Carole Grimaud-Potter, le terme permet de raviver un passé traumatisant pour l'Ukraine. "Il se réfère à la grande famine qu'ont subie les Ukrainiens durant les années 1930, au moment de la collectivisation des terres par les Soviétiques russes, pendant laquelle jusqu'à 5 millions d'habitants moururent", pointe-t-elle.
 

Une réécriture de l'histoire​

Plus largement, ces références historiques revisitées illustrent l'interprétation que Vladimir Poutine fait de l'histoire de la Russie et de l'Ukraine. "Pour Poutine, la Russie ne peut exister que comme un empire, comme ce fut le cas avec l'URSS. Si elle est faible, elle risque de ne plus exister", analyse Vera Ageeva, professeure associée à la Haute école des études économiques (HSE) à Saint-Pétersbourg, en Russie. Au nom de la sécurité de la Russie, l'Ukraine ne doit donc pas rentrer dans le giron occidental. Et elle a tort de se percevoir comme une victime de l'impérialisme tsariste, puis soviétique, et désormais russe, puisqu'elle fait partie de la Russie.

En juillet 2021, dans un texte intitulé De l'unité historique des Russes et des Ukrainiens, Vladimir Poutine assure ainsi que les Ukrainiens et les Russes ne sont qu'un seul et même peuple et que "l'Ukraine moderne est entièrement une création de l'époque soviétique". Il accuse l'Ukraine d'être devenue indépendante à cause de "personnes radicalisées" et de"néonazis".

"Vladimir Poutine se demande s'il est à la hauteur de Pierre le Grand, de Catherine II, de Staline, de Lénine... C'est pourquoi il glorifie la Grande Guerre patriotique contre le nazisme, dont la mémoire est redevenue une sorte de religion d’Etat."
Thomas Gomart, historien des relations internationales
à "L'Obs"
Pour les pays occidentaux, le président russe franchit avec ce texte une nouvelle étape dans son rapport de force avec l'Ukraine. Pour la chercheuse Vera Ageeva, Vladimir Poutine cherche avant tout à s'adresser aux Russes. Ces derniers "ont perdu des millions de soldats et de civils durant la Seconde Guerre mondiale, cette référence à l'histoire est au cœur du discours russe contre l'Occident", étaye-t-elle. Mais, alors que la Russie traverse une crise économique, le dirigeant cherche aussi à raviver un thème qui pourrait faire consensus au sein de la population.

Cette rhétorique a-t-elle un effet sur les citoyens russes ? En 2014, Vladimir Poutine avait obtenu leur soutien lors de l'annexion de la Crimée, mais aujourd'hui, "les Russes sont plus conscients de la façon dont le Kremlin et ses médias peuvent les manipuler, ils savent qu'il n'y a pas de génocide, pas de preuves, assure Vera Ageeva. Ils savent que pour Poutine, l'Ukraine est un maillon territorial dans des enjeux bien plus larges."
 

Militante pour la paix, Sara Flounders connait bien l’effet des sanctions économiques. Dans les années 90, elle a organisé des délégations en Irak, alors que le pays était durement étranglé par Washington. Elle analyse les enjeux de la guerre en Ukraine et des sanctions imposées par les États-Unis à la Russie. Des sanctions qui ne font pas le bonheur de tous. Si l’Europe suit aveuglément, d’autres pays à travers le monde n’hésitent pas à manifester leur opposition. Et c’est toute l’architecture de l’économie mondiale qui pourrait ainsi être bouleversée. (IGA)​

Bien ancré, le désordre capitaliste dominé par l’impérialisme US depuis la Seconde Guerre mondiale est en train de vaciller. Les sanctions économiques extrêmes imposées à la Russie entraînent le monde entier dans une guerre qui a commencé bien avant l’intervention russe en Ukraine le 24 février.

Des pays représentant une majorité de la population mondiale ne sont pas disposés à soumettre leur souveraineté au contrôle total de Wall Street. À la grande surprise des stratèges de guerre US, la quasi-totalité de l’Amérique latine, les Caraïbes, de nombreux pays d’Afrique et la plupart des pays d’Asie ont rejeté les sanctions contre la Russie.

La défiance ouverte d’un si grand nombre de pays et de grands blocs commerciaux est une confirmation éclatante de l’affaiblissement de la puissance économique étasunienne.

La domination des États-Unis remise en question​

Il est bien connu que la domination économique des États-Unis en Europe et dans le monde est remise en question par l’augmentation des échanges de l’Union européenne avec la Russie et la Chine. L’intégration croissante de ce bloc de pays eurasiens, qui s’étend de la Chine et de l’Asie du Sud à l’Europe en passant par l’Asie centrale et la Russie, confère un avantage économique considérable aux pays concernés.

L’intégration croissante du commerce et des investissements de l’UE avec la Russie et la Chine menace à la fois la domination du pouvoir des entreprises US en Europe et l’hégémonie mondiale des États-Unis. Il est dans l’intérêt des entreprises US de cyniquement provoquer un conflit là où elles seront le moins affectées et dans une région où ses rivaux capitalistes de l’UE porteront le plus lourd fardeau.

 
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La domination des États-Unis remise en question​

Il est bien connu que la domination économique des États-Unis en Europe et dans le monde est remise en question par l’augmentation des échanges de l’Union européenne avec la Russie et la Chine. L’intégration croissante de ce bloc de pays eurasiens, qui s’étend de la Chine et de l’Asie du Sud à l’Europe en passant par l’Asie centrale et la Russie, confère un avantage économique considérable aux pays concernés.

L’intégration croissante du commerce et des investissements de l’UE avec la Russie et la Chine menace à la fois la domination du pouvoir des entreprises US en Europe et l’hégémonie mondiale des États-Unis. Il est dans l’intérêt des entreprises US de cyniquement provoquer un conflit là où elles seront le moins affectées et dans une région où ses rivaux capitalistes de l’UE porteront le plus lourd fardeau.
 

Les États-Unis brandissent la menace d’une guerre nucléaire pour obtenir des sanctions​

Les États-Unis ont provoqué une crise en encerclant la Russie avec les bases de l’OTAN, en organisant des opérations militaires constantes et en fournissant des armes lourdes à l’Ukraine pour qu’elle tire sur les frontières de la Russie.

Les États-Unis sont le seul pays à avoir jamais utilisé des armes nucléaires. Ils ont incinéré deux villes entières – Hiroshima et Nagasaki – en 1945. Les États-Unis ont en outre refusé d’accepter une politique nucléaire « No First Use ».

En plaçant des armes nucléaires en Europe et en installant des armes à capacité nucléaire aux frontières de la Russie, les États-Unis ont ouvertement provoqué la Russie à frapper en état de légitime défense. Ils ont utilisé la menace nucléaire non seulement contre la Russie, mais aussi pour pousser l’Union européenne à imposer des sanctions sévères à la Russie, même si ce n’était pas dans l’intérêt de l’UE de couper les liens économiques avec Moscou.

L’UE, et en particulier l’Allemagne, n’étant pas disposée à imposer des sanctions qui rompraient toute relation avec la Russie, les États-Unis ont durci leur jeu. Le 26 février, deux jours après le début de l’opération militaire russe en Ukraine, le président Joe Biden a menacé l’UE que la seule alternative à l’application des sanctions US « serait la Troisième Guerre mondiale ».


« Vous avez deux options. Commencer une Troisième Guerre mondiale, entrer en guerre avec la Russie, physiquement. Ou, deux, faire en sorte que le pays qui agit de manière si contraire au droit international finisse par payer le prix. . . . Je sais que ces sanctions sont les plus larges de l’histoire des sanctions économiques et des sanctions politiques. »

Dans une interview avec le blogueur Brian Tyler Cohen, Biden a déclaré que son « objectif depuis le tout début » était de garder l’OTAN et l’Union européenne « sur la même page. » ()

L’UE, un bloc d’économies capitalistes dominé par l’Allemagne, ne peut pas et ne veut pas défier directement l’hégémonie US, surtout lorsqu’elle est menacée d’une guerre nucléaire en Europe si elle n’obéit pas. L’UE a imposé toutes les sanctions exigées par les États-Unis. Les sanctions européennes reflètent ainsi celles imposées par Washington. Toutefois, après un accord passé avec les États-Unis, l’UE reste en mesure d’acheter du gaz à la Russie.

Des sanctions ont été imposées à la Russie en 2014 après que la population majoritairement russe de Crimée a voté pour rejoindre la Russie. Cela faisait suite au coup d’État soutenu par les États-Unis et incluant des éléments fascistes dans la capitale ukrainienne de Kiev
. À cette époque, deux régions de l’est de l’Ukraine – les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk – se sont détachées des gangs fascistes de Kiev.

Les États-Unis et l’OTAN ont bombardé la Yougoslavie en 1999. Depuis, malgré de perpétuels avertissements, notamment de ses propres stratèges politiques, la politique du gouvernement US a été de continuer à absorber davantage de pays d’Europe de l’Est dans l’OTAN, de construire des bases de l’OTAN autour de la Russie, de recruter et d’entraîner des soldats ou des mercenaires, de créer des provocations à la frontière russe et d’utiliser l’Ukraine comme un pion pour déstabiliser toute la région.

Ces années d’attaques économiques et militaires constantes contre la Russie sont cachées au public des États-Unis et de l’UE.
 
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Qu’est-ce qui se cache derrière la politique de guerre des États-Unis ?​

Pourquoi le commerce et l’intégration UE/Russie sont-ils si menaçants pour l’impérialisme US ?

L’UE est le plus gros investisseur en Russie. Un nouveau double gazoduc plus grand, appelé Nord Stream 2, a été construit pour transporter du gaz naturel bon marché de Russie en Europe à travers la mer Baltique. Il fournit du carburant aux industries européennes et du chauffage à des millions de foyers. Il permet d’éviter de dépendre du charbon et du pétrole, qui sont très polluants.

L’énergie représente 62 % des importations de l’UE provenant de Russie. Elle coûte beaucoup moins cher que le gaz provenant des États-Unis qui sont le plus grand exportateur de gaz GNL fracturé. C’est un défi pour l’ouverture de nouveaux marchés. Avec la guerre et les sanctions, les sociétés gazières et pétrolières US profiteront immédiatement de la montée en flèche des prix du carburant et garantiront leur futur contrôle du marché européen.

Cet affrontement va toutefois bien au-delà d’un simple gazoduc. L’économie US est axée sur la production militaire. Les États-Unis sont le plus grand exportateur de systèmes d’armes. Mais l’impérialisme US est incapable de rivaliser avec les plans de développement des Nouvelles Routes de la Soie que propose la Chine. Plus de 138 pays ont signé pour obtenir de nouveaux ports, des voies ferrées, des centres industriels et des prêts à faible taux d’intérêt.

Les prêts de la Chine pour le développement des « Nouvelles Routes de la Soie » sont bien plus attrayants que les systèmes d’armes US et les sévères plans d’austérité accompagnant les prêts du FMI et de la Banque mondiale.

Les capitalistes financiers US sont alarmés par le fait que deux tiers des pays membres de l’Union européenne ont signé en tant que membres officiels des projets des Nouvelles Routes de la Soie chinoises. Les villes portuaires de Grèce, d’Italie, du Portugal et de Hongrie sont en reconstruction. De nouveaux projets énergétiques sont en cours. Le commerce de l’Europe avec la Chine dépasse désormais son commerce avec les États-Unis.

Dans sa lutte pour maintenir sa position dominante, l’impérialisme US n’a qu’un seul outil contre ces relations économiques qui se développent rapidement et se concurrencent fortement : la guerre. Tant la guerre militaire que la guerre économique des sanctions.
 
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Les sanctions sont une guerre​

Les sanctions ne constituent pas un moyen d’empêcher la guerre ou de se substituer à la guerre. Elles représentent en fait une escalade de la guerre.

En utilisant le rôle dominant du dollar dans l’économie mondiale, Washington a imposé plus de 5.500 sanctions à la Russie et oblige les autres pays à reconfigurer leur économie pour se conformer à ces sanctions économiques extrêmes. Les sanctions contre la Russie sont les mesures de guerre économique les plus extrêmes au monde.

Les sanctions créent une hyperinflation, des famines artificielles, des bouleversements sociaux et des crises sanitaires qui punissent les populations civiles. Aussi meurtrières que les bombes, les sanctions sont un acte de guerre. Elles sont qualifiées à juste titre de crime contre l’humanité[1].

Les sanctions réussiront-elles à rétablir la position de l’impérialisme US ? C’est clairement le calcul.

La numéro 2 du Fonds monétaire international, Gita Gopinath, a rendu un avis faisant autorité sur la prédiction que les sanctions financières entraîneront la Russie dans une « profonde récession » et « modifieront l’ordre économique mondial… Cela a des implications pour l’ordre économique mondial tel que nous le connaissons. » D’autres articles de presse prédisent que l’économie russe va « tomber dans le vide », « dégringoler », « tomber en chute libre », etc.

Plusieurs économistes préviennent que cela aura un impact sur l’économie mondiale. Pour les banquiers et les financiers, la douleur de millions de personnes, même aux États-Unis, n’est pas un problème, tant qu’ils peuvent ramasser les morceaux par la suite.

Les spéculateurs prédisent que les industries de « défense » et les entreprises énergétiques vont prospérer. Toutes les prédictions financières aux États-Unis et en Europe sont que l’économie européenne sera beaucoup plus durement touchée.
 

Un tiers du monde est sanctionné​

Aujourd’hui, plus de 40 pays, regroupant un tiers de la population mondiale, souffrent déjà des mesures économiques imposées par Washington. Les États-Unis ont sanctionné, entre autres, Cuba, le Venezuela, le Nicaragua, la Chine, l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Palestine, l’Afghanistan, le Zimbabwe, l’Éthiopie et le Soudan. Les pays qui commercent avec les cibles des sanctions US s’exposent à de lourdes amendes. Cette forme mortelle de guerre économique a des répercussions sur tous les pays environnants et détruit le développement régional.

Beaucoup de ces pays trouvent cependant des moyens de survivre grâce à des programmes complexes de troc et d’échange qui se développent à mesure que le nombre de pays sanctionnés augmente.

La quasi-totalité des pays frappés par ces sévères mesures de déstabilisation et de confiscation des avoirs imposées par les États-Unis a adhéré aux programmes chinois de développement des Nouvelles Routes de la Soie. Bon nombre des pays sanctionnés, dont le Venezuela, Cuba et la Syrie, reçoivent de la Russie des livraisons fiables de carburant et de céréales dont ils ont besoin. Ces nouvelles formes d’échange, développées par nécessité, commencent à affaiblir l’étranglement économique voulu. La Russie dispose toujours d’un marché solide pour ses exportations, hors de portée des sanctions US.

La Russie est également membre de l’Organisation de coopération de Shanghai. Il s’agit d’une alliance économique et sécuritaire qui est la plus grande organisation régionale du monde, couvrant environ 60 % de la superficie de l’Eurasie, 40 % de la population mondiale et plus de 20 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. Sur les 14 membres de ce bloc commercial, six sont déjà sous le coup de sanctions US, mais ils maintiennent des relations économiques normales.
 

Les pays refusent d’obtempérer​

À la stupéfaction des stratèges de guerre de Washington, de nombreux pays qui ne sont pas actuellement sous sanctions US refusent de se conformer aux sanctions que les États-Unis et l’Union européenne imposent à la Russie. À ce jour, l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh, l’Indonésie, l’Afrique du Sud, le Kenya, la Tanzanie, la Turquie, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Qatar, le Brésil, l’Argentine, la Bolivie, le Mexique et d’autres pays aux économies plus modestes ont refusé de se conformer aux mesures US qui nuisent à leurs propres relations commerciales.

Il s’agit de nations dont l’économie est en croissance et dont la population importante. Par ailleurs, plusieurs pays qui faisaient autrefois partie de l’Union soviétique et qui font maintenant partie de l’Union économique eurasienne (UEE) – le Bélarus, l’Arménie, le Kazakhstan et le Kirghizistan – ne sont pas susceptibles de se conformer.

Plusieurs pays ne souhaitant pas affronter ouvertement la colère économique des États-Unis ont vaguement déclaré qu’ils ne se conformeraient qu’aux sanctions imposées par le Conseil de sécurité de l’ONU où un veto russe ou chinois rend un tel vote improbable.

La pression économique et politique exercée par les États-Unis sur tous ces pays pour qu’ils se conforment aux sanctions s’intensifiera au cours de la période à venir.
 

Menace sur la Chine​

Le principal régulateur bancaire chinois, Guo Shuqing, déclare : « Nous ne participerons pas à de telles sanctions, et nous continuons à maintenir des échanges économiques, commerciaux et financiers normaux avec les parties concernées. » (New York Times, 11 mars). Après que Mastercard et Visa ont cessé leurs activités, les banques russes se sont tournées vers la société chinoise UnionPay qui offre des options de paiement dans 180 pays.

La Chine n’a pas encore apporté d’aide économique ou militaire à la Russie. Elle a simplement refusé de rompre ses relations économiques normales. Cette situation exaspère le gouvernement Biden.

Les États-Unis ont publiquement menacé la Chine pour avoir aidé la Russie à échapper aux sanctions. Il a été rappelé à la Chine que deux de ses principaux partenaires commerciaux sont les États-Unis et l’Union européenne. La Chine a donc besoin d’accéder à ces marchés.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, a menacé directement la Chine en déclarant : « Nous communiquons directement et en privé à Pékin qu’il y aura absolument des conséquences » si la Chine aide la Russie à « combler » ses pertes dues aux sanctions. « Nous ne permettrons pas que cela aille de l’avant et que n’importe quel pays dans le monde offre une bouée de sauvetage à la Russie pour ces sanctions économiques. »

Sullivan a déclaré que la Chine et tous les pays ont été avertis qu’ils ne pouvaient pas « renflouer la Russie… donner à la Russie un moyen de contourner les sanctions » en toute impunité.

Si des menaces aussi effrontées et insultantes sont ouvertement proférées à l’encontre de la Chine, des menaces plus sévères encore sont proférées à l’encontre d’autres pays.

Les nouvelles formes de commerce et d’échange remettent effectivement en question le pouvoir hégémonique du dollar américain. Mais les mesures extrêmes imposées à la Russie vont créer une douleur économique intense, une spirale d’inflation et de chômage à l’échelle mondiale.

À l’heure actuelle, la classe dirigeante US, le Congrès US et les médias dominants US sont unanimement favorables à une guerre économique et même à une confrontation militaire, indépendamment de leur caractère destructeur pour la vie humaine. L’important est d’ouvrir de nouveaux marchés et de détruire les rivaux.

Les démocrates ont rapidement abandonné les promesses de « Build Back Better » et le paquet santé COVID-19 afin de saturer l’Ukraine d’armes. Les travailleurs étasuniens et européens en paieront le prix.

Le danger grandit. Une guerre impérialiste US de cette ampleur et des pressions plus fortes pour que le monde entier y participe pourraient s’intensifier gravement.



Source originale: Workers World

Traduit de l’anglais par GL pour Investig’Action
 
Poutine aurait envahit pendant le maidan en 2013 si tel était sa volonté
Ça fait des décades que l'Ukraine vit au crochet des Romanov, des soviétiques et des russes
Poutine va récupérer les Russes et les ukrainiens russophones et il va se un plaisir à nous refiler le fardeau ukrainien
Pas que les ukraine
Tous les pays ex coco qui se pressent avec ceux qui sont déjà dans l'UE
On va rigoler
 
poutine est
Je suis aussi perplexe que toi ! Est ce pour faire pression sur Poutine afin de le faire céder sur certains points de négociation !? J'espère que c'est juste ça ! Car ce conflit comporte beaucoup de point et ce joues sur plusieurs axes.
L'Ukraine va céder le tout est de savoir si sera une partie de son territoire ou l'entièreté et la on joue les modalités de sortie enfin je le souhaite pour nous tous
ça se voit que tu suis en rien l'actualité sur l'ukraine
 
poutine est contre l'adhésion de l'ukraine à l'otan et il est pour l'adhesion de l'ukraine à l'UE. Un gros cadeau empoisonné avec leurs nazis et un des pays les plus corrompus du monde
Imaginez ces nazi ukrainiens venir en europe de l'ouest.Planquez vos gosses
 
Peu de monde se rend compte que les ruskovs ont mis les Yankees échec et mat
Je ne parle même pas des pions Européens
ils y connaissent rien .Poutine leur a fait la misère .Par contre si tu regardes les coms que j'ai posté au dessus ,il n'est pas exclu que les américhiottes déclenchent une guerre mondiale si leur complot ukrainonazi ne fonctionne pas.Les américhiottes ne veulent pas abandonner le fait qu'ils ne soient plus les maîtres du monde.Ils ont menacé les chinois de guerre nucléaire si les chinois bravaient les sanctions.Mais les chinois s'en tapent .Ils continuent de commercer avec les russes comma avant.S'ils appliquaient les sanctions,ce serait la faillite de la chine
Sans compter qu'après les russes ce sera le tour des chinois .Ils sont pas aveugles les chinois.Ils sont comme les russes encerclés par l'otan mais en plus de ça ,il y a des sous marin nucléraire us à 30 km des côtes chinoises et une armada de guerre au large du pacifique qui réunit l'australie ,la gb les toutous des américhiens et les américhiens
 
Dernière édition:
ils y connaissent rien .Poutine leur a fait la misère .Par contre si tu regardes les coms que j'ai posté au dessus ,il n'est pas exclu que les américhiottes déclenchent une guerre mondiale si leur complot ukrainonazi ne fonctionne pas.Les américhiottes ne veulent pas abandonner le fait qu'ils ne soient plus les maîtres du monde.Ils ont menacé les chinois de guerre nucléaire si les chinois bravaient les sanctions.Mais les chinois s'en tapent .Ils continuent de commercer avec les russes comma avant.S'ils appliquaient les sanctions,ce serait la faillite de la chine
Sans compter qu'après les russes ce sera le tour des chinois .Ils sont pas aveugles les chinois.Ils sont comme les russes encerclés par l'otan mais en plus de ça ,il y a des sous marin nucléraire us à 30 km des côtes chinoises et une armada de guerre au large du pacifique qui réunit l'australie ,la gb les toutous des américhiens et les américhiens
La troisième guerre mondiale contre la Russie toute seule je n y crois pas et encore moins avec la Chine
Les ricains n'ont plus Saddam, Kadhafi ou Milosevic en face
Après que les gus en costard trois pièces crient à la guerre ça Oui mais les gaziers en treillis vont les calmer
 
La troisième guerre mondiale contre la Russie toute seule je n y crois pas et encore moins avec la Chine
Les ricains n'ont plus Saddam, Kadhafi ou Milosevic en face
Après que les gus en costard trois pièces crient à la guerre ça Oui mais les gaziers en treillis vont les calmer
j'espère . Surtout s'ils ont pas leurs vassals européens comme disait brzesinski pour les accompagner.
En tous cas les russes et les chinois semblent ne pas les calculer et continuent à commercer entre eux et avec le reste de l'asie ,l'afrique et l'amérique du sud.Tous les pays non alignés n'ont pas suivi les sanctions et c'est 3/4 de la planète.Les américhiottes sont dead
 

Une réécriture de l'histoire​

Plus largement, ces références historiques revisitées illustrent l'interprétation que Vladimir Poutine fait de l'histoire de la Russie et de l'Ukraine. "Pour Poutine, la Russie ne peut exister que comme un empire, comme ce fut le cas avec l'URSS. Si elle est faible, elle risque de ne plus exister", analyse Vera Ageeva, professeure associée à la Haute école des études économiques (HSE) à Saint-Pétersbourg, en Russie. Au nom de la sécurité de la Russie, l'Ukraine ne doit donc pas rentrer dans le giron occidental. Et elle a tort de se percevoir comme une victime de l'impérialisme tsariste, puis soviétique, et désormais russe, puisqu'elle fait partie de la Russie.

En juillet 2021, dans un texte intitulé De l'unité historique des Russes et des Ukrainiens, Vladimir Poutine assure ainsi que les Ukrainiens et les Russes ne sont qu'un seul et même peuple et que "l'Ukraine moderne est entièrement une création de l'époque soviétique". Il accuse l'Ukraine d'être devenue indépendante à cause de "personnes radicalisées" et de"néonazis".


Pour les pays occidentaux, le président russe franchit avec ce texte une nouvelle étape dans son rapport de force avec l'Ukraine. Pour la chercheuse Vera Ageeva, Vladimir Poutine cherche avant tout à s'adresser aux Russes. Ces derniers "ont perdu des millions de soldats et de civils durant la Seconde Guerre mondiale, cette référence à l'histoire est au cœur du discours russe contre l'Occident", étaye-t-elle. Mais, alors que la Russie traverse une crise économique, le dirigeant cherche aussi à raviver un thème qui pourrait faire consensus au sein de la population.

Cette rhétorique a-t-elle un effet sur les citoyens russes ? En 2014, Vladimir Poutine avait obtenu leur soutien lors de l'annexion de la Crimée, mais aujourd'hui, "les Russes sont plus conscients de la façon dont le Kremlin et ses médias peuvent les manipuler, ils savent qu'il n'y a pas de génocide, pas de preuves, assure Vera Ageeva. Ils savent que pour Poutine, l'Ukraine est un maillon territorial dans des enjeux bien plus larges."

Poutine ne vise aujourd’hui pas l’annexion de l’Ukraine entière, mais la protection des civils ukrainiens dont les racines sont en Russie.

Poutine est tout à fait conscient que la plus grande richesse d’une nation, ce sont ses citoyens.
Mais que sera demain, avec tous les coups tordus de la clique atlantiste ?


 
Poutine ne vise aujourd’hui pas l’annexion de l’Ukraine entière, mais la protection des civils ukrainiens dont les racines sont en Russie.

Poutine est tout à fait conscient que la plus grande richesse d’une nation, ce sont ses citoyens.
Mais que sera demain, avec tous les coups tordus de la clique atlantiste ?

Tant que les americhiottes ne déclenchent pas une guerre atomique, tout va aller pour le mieux. Surtout après s'être débarrasse des americhiottes
 
Poutine ne vise aujourd’hui pas l’annexion de l’Ukraine entière, mais la protection des civils ukrainiens dont les racines sont en Russie.

Poutine est tout à fait conscient que la plus grande richesse d’une nation, ce sont ses citoyens.
Mais que sera demain, avec tous les coups tordus de la clique atlantiste ?


Vas lire le dernier article de Michel collon sur investigaction. Personne n'est du côté des americhiottes à part leur vassal les européens
 
Les négociations à Istanbul en Turquie, on apparemment échoué.

Émilie Aubry a dit:
Moscou a finalement déclaré ce Mercredi, que les négociations avec Kiev à Istanbul, n’ont donné lieu à rien de très prometteur. Pourtant Kiev y avait accepté le principe de neutralité, en échange d’un accord international qui garantirait sa sécurité ; en contrepartie l’Ukraine s’engageait à ne pas rejoindre l’OTAN mais seulement l’Union Européenne.

 
Guerre en Ukraine : les soldats russes envoyés au front viennent en majorité de milieux défavorisés ou de minorités ethniques

[…]
Justement la question que je me posais hier et aujourd’hui. Je me demandais si l’explication au phénomène des gens envoyés en Ukraine sans savoir les raisons, ne serait pas qu’ils viennent de régions défavorisées et isolées, qui n’ont même accès aux mêmes informations. Les régions plus favorisées ont accès à l’information (pour les gens qui le veulent), mais visiblement s’en moquent. C’est pareil en france d’ailleurs, je vois en ce moment des affiches de recrutement pour l’armée, qui ciblent assez explicitement des gens qui ne savent pas où autrement ils iraient. En fait, ça a toujours été comme ça, draguer des gens qui croient ne pas avoir d’autre avenir que par là.

Ça doit arranger le pouvoir et aider le citoyen moyen russe (*) à ne pas s’en soucier : s’ils sont méprisés, personne n’ira se plaindre qu’ils ne reviennent pas.

(*) Dont la devise semble être « ne rien dire, ne rien voir, ne rien entendre ».
 
Dernière édition:
Guerre en Ukraine : les soldats russes envoyés au front viennent en majorité de milieux défavorisés ou de minorités ethniques

Les conscrits envoyés au front viennent de familles pauvres et surtout de minorités ethniques ou religieuses.

Ces derniers jours, il a épluché les avis de morts au combat dans la presse locale ou les listes de soldats hospitalisés. Conclusion : on y trouve beaucoup de patronymes musulmans […]
@morjani , @Yancine , @TIGELLIUS et toute la clique.
 
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