Pourquoi tu parles du nom de Dieu alors que je ne vois rien du tout .
André Gaillard fait également dans son ouvrage Les mythes du christianisme le constat
Dans le culte de Mithra, culte qui était largement répandu dans le monde gréco-romain au début de l'ère chrétienne, le taurobole était un sacrifice expiatoire où l'on égorgeait un taureau dont le sang était ensuite répandu sur le prêtre officiant. Des dieux comme Attis dans les cultes dits "de salut" étaient également morts pour racheter l'humanité. Ils portaient les titres de Sauveur, de Libérateur, de Seigneur...Dans la tradition mythologique grecque, Agamemmon sacrifie aussi sa fille Iphigénie pour satisfaire Artémis. Le rite essentiel des mystères de Dionysos comportait le démembrement d'une victime vivante où s'incarnait la divinité, victime dont les initiés mangeaient ensuite la chair encore palpitante. Quand au christianisme, tout en condamnant sans appel les sacrifices dans l'Empire romain, il introduira celui de la Croix en tant que dernier des sacrifices, celui qui abolit tous les autres. p. 114
Fait particulièrement notable, plusieurs Pères de l'Eglise ont comparé la Rédemption et le mythe de Prométhée (selon Eschyle), la passion du Calvaire et le supplice du Caucase. Dans le mythe chrétien comme dans le mythe central de la religion grecque, le héros souffrant dans sa chair agit pour le bien de la pauvre humanité avec un parfait désintéressement. En outre, à cette totale abnégation, s'ajoute la plus grande lucidité: Dieu-le-Fils en s'incarnant, Prométhée en dérobant le feu du ciel pour l'apporter aux humains, connaissaient parfaitement l'un et l'autre le sort qui les attendait. Leur sacrifice est volontaire. Tertullien voyait dans Prométhée une préfiguration de l'Homme-Dieu. Il s'écrie en parlant du Christ: "Voici le véritable Prométhée, le Dieu tout puissant transpercé par le blasphème". "L'imagination chrétienne, écrit Louis Séchan, a même rêvé en dehors de la ressemblance des supplices subis dans l'intérêt des hommes, de concordances mystérieuses entre la passion du Titan et celle de Jésus.* Le bec de l'aigle meurtrissant son flanc lui rappelait le coup de lance qui avait percé le cur du Sauveur. Les Océanides (cesnymphes, filles d'Océan), restées fidèles à son agonie, lui apparaissent* comme les figures lointaines des Saintes Femmes pleurant au pied de la Croix. La terre avait tremblé sous Prométhée comme sous le Christ expirant... Prométhée devient ainsi "le Sauveur qui se sacrifie lui-même pour ceux qu'il aime, conception sublime qui l'égale à tout ce que les religions de l'humanité ont proposé de plus grand à l'adoration de leurs fidèles. Ibidem, p. 118-119