Je copie colle pour partie un de mes messages.
Je ne comprends pas ce besoin de comparer les victimes. Une mort, c'est toujours une mort de trop... Les circonstances des crimes et la proximité des faits nous font humainement ressentir plus de tristesse. J'avoue être un peu surprise sur le sujet. Entre ceux qui se tapent de tout ce qui se passe dans le monde et qui nous brandissent la bannière de l'humanité, et ceux qui se tapent de ce qui s'est passé et font de la surenchère victimaire par rapport à des massacres d'ampleur dans le monde... je me dis que les gens sont devenus bien tarés.
La douleur et la souffrance ne se comparent pas. Une victime est une victime. Et on ne peut pas tenter de chercher des explications, voire justifier un crime pour la diffusion de caricatures (du moins, ce que l'on nous dit, cela s'est passé il y a 9 ans, ne l'oublions pas et les coupables n'ont pas été arrêtés). C'est juste dramatique de penser ainsi.
Certaines personnes ne cherchent pas à sortir de l'ignorance et de la méconnaissance. Les informations au rabais leur suffisent, d'ailleurs notre presse est en crise depuis des années. Les préjugés sont confortés par l'instrumentalisation des médias.
Nous avons assisté là à des interprétations douteuses sur un fait dont nous ne savons que peu de choses. Les suspects (présumés innocents, mais pas là!) ont été rapidement trouvés, et hop on part sur des histoires sur les présupposées motivations de ces barbares. C'est là où l'on voit qu'il n'y a pas que des beaufs qui sont islamophobes, les intellectuels y sont aussi allés dans les déductions hasardeuses. Ils rajoutent juste "mais attention il ne faut pas faire d'amalgames". C'est un peu comme le "beaucoup de Maghrébins sont des fouteurs de *****, mais je ne suis pas raciste". Voilà où nous en sommes.
Ce malheureux événement est très symptomatique de ce phénomène d'instrumentalisation: tant du côté des détracteurs de l'Islam (d'ailleurs l'Islam n'a rien à voir dedans), que du côté des complotistes névrosés. L'oubli des victimes, de toutes les victimes... me laisse un goût amer. Sous un regain d'humanité affiché, se cache en fait une déconsidération profonde de l'humain... Ce que certains en prennent dans cette histoire, c'est leur intérêt: preuve que les musulmans sont des terroristes et que l'Islam pose problème pour les uns (toujours les mêmes!), se réjouir de ce fait ("vous avez joué avec le feu, vous vous êtes brûlés"), preuve pour les théoriciens des complots islamophobes ( les rétros d'une couleur puis d'une autre), peur pour soi ("nous allons encore être stigmatisés"!), preuve de la croisade menée par les musulmans (ils s'en prennent à notre liberté d'expression)... La vidéo du policier est un bel exemple de ceci. Pas de respect pour sa famille et sa souffrance, elle est diffusée de partout pour faire le buzz. Le sensationnel vaut plus que la vie des gens. Je suis atterrée par ces comportements.
Que l'on s'insurge contre l'ignominie de cet acte, c'est juste humain. Mais qu'on en fasse un acte de guerre contre la République et les libertés, cela me laisse songeuse. Comment peut-on en déduire ceci alors que je le rappelle les criminels n'ont pas été arrêtés et n'ont pas parlé. Ah si j'oubliais, on a trouvé une carte d'identité (?) et on a pu savoir qui était les 3, leurs motivations... Comment? Grâce à Mme Irma peut-être.
Je vois beaucoup d'intolérance, d'amalgames, de manque de compassion, de haine de part et d'autre... Ces terroristes ont donc bien réussi leur coup. La terreur est bien semée, et tout le monde l'alimente avec plaisir. La haine ressurgit, et les opinions les plus gerbantes s'expriment avec délectation. Car oui c'est ça la liberté d'expression, dirons ces haineux. En bref, je ne vois pas l'humanité, mais tout ce qu'il y a de plus moche chez les humains.
Mais, il ne faut pas sombrer dans la paranoïa et opérer des amalgames aussi. Jusqu'à preuve du contraire, pour moi, tout le monde est "bon", peu important ses caractéristiques (origine, religion, opinions,...). Je ne veux pas vivre dans la paranoïa. Je suis Française et fière de l'être. Allez j'avoue pas toujours, mais comme tous les Français. Je refuse de céder à cette guerre psychologique, au dictat de la pensée...