Je suis partagé sur cette question du lien violence-sacré. Parce qu'il n'est pas facile de démêler ce qui dans l'Histoire est producteur du dogme de ce qui dans le discours mythologique et son interprétation façonne les sociétés humaines; On touche là à la fois au psychologique et au politique, les ressorts du sacré étant multiples et eux-mêmes féconds, comment dire ce qui fonde, ce qui motive?
Bidar tranche ici nettement une question complexe: pour lui, il existe des sources théologiques et dogmatiques spécifiques à l'Islam, productrices de violence. L'articulation de son argument réside dans l'idée que la légitimation d'une conception synchronique du dogme par les autorités religieuses et la perpétuation communautaire séculaire induiraient cette violence islamique moderne. La position subalterne de l'individu en Islam expliquerait son incapacité à intérioriser et au demeurant à adapter le dogme à l'échelle de sa personnalité. Chez Bidar un écueil est récurrent: Comme sur la question du voile, il refuse d'emblée d'élargir son champ d'investigation pour appréhender l'émergence, la persistance, la disparition ou encore la resignification d'une pratique religieuse. Où est la réverbe familière au philosophe historien, son approche pluridisciplinaire du fait religieux? Dans ce cours texte, il n'est jamais fait mention (sauf négativement, c'est-à-dire rejetés a priori sans examen critique) du cadre politique et du rôle de la cristallisation identitaire dans le procéssus de violence intégriste. Les explications culturelles sont privilégiées, mais toujours dans ou à partir de la religion. Comme si le politique, le social et l'économie ne comptait que peu face à une culture religieuse motrice.
Bonjour,
Qu'entendez vous par sources théologiques et dogmatiques ?