Le voile, la barbe, (au même titre que la kipa, le turban, ou autre) sont une expression de la foi, une réponse visible (certains diront ostensible) à un ordre divin. Mais la loi dit : « si tu veux entrer dans le sanctuaire (une administration ou autre), renonce à tout signe de foi, sois comme tout un chacun c'est-à-dire athée, du moins en apparence si tu veux obtenir quelque chose. » ; « Ils sont semblables au diable lorsquil dit à lhomme : « Renie la foi ! » Puis, lorsquil renie la foi, il lui dit : « Je te désavoue car je crains Allah, le Seigneur de lunivers. » » (Al-Hashr, v.16) Cela a-t-il un sens de demander à un individu dabandonner une chose qui est partie intégrante de sa foi pour entrer dans une administration ? Est-ce faire preuve de justice et de raison, ou est-ce une simple volonté dhumiliation et de rabaissement ? Et il en est ainsi de lensemble de la société façonnée par lécole athée de Jules Ferry, on ne supporte plus la différence, quelle quelle soit. Tous ceux qui empruntent le chemin de la foi peuvent témoigner de la manière dont les regards changent, dont les portes se ferment : « « Ô Sâlih, tu étais auparavant un espoir pour nous » (Hûd, v.62) Combien sont nombreux ceux qui parmi nous sont bardés de diplômes, auxquels on promettait un avenir brillant, et qui lorsquils ont fait le choix de la foi, les portes se sont définitivement fermées, bien que leur compétence reste la même : « Ils aimeraient vous voir mécréants, comme ils ont mécru : afin que vous soyez comme eux ! » (An-Nisâ, v.89) Tant que lon reste dans le cadre de lislam folklorique, à la limite cela ne pose pas problème, et cest même sympathique et signe de grande ouverture desprit : « Jai un musulman dans mon équipe très pratiquant : il ne mange pas de porc et ne boit pas une goutte dalcool ! » Mais si ce musulman ou cette musulmane a le malheur de ne pas sen tenir à cela, à chercher plus en avant ce que lui inspire sa foi comme valeurs qui ne sont pas forcément celles qui étaient les siennes, alors il faut peu de temps pour voir tomber les sanctions, lambiance tourner vinaigre, et les appels à laisser la place libre se faire de plus en plus pressant. Et bien entendu on est tout de suite taxé dextrémisme puisque dautres musulmans folkloriques sont tout à fait cool et semblent ne connaître aucune interdiction ou prescription religieuse. Sachant cela, comment peut-on affirmer que les salafis vivent de façon sectaire, recluse, alors quils nont pas choisi mais subi cette situation. Faut-il rester les bras croisés ou chercher à survivre en intégrant un modèle économique communautaire si cest là la seule solution ? Combien ne demandent quà être, conformément à leurs qualifications, enseignants, ingénieurs, comptables, plutôt que de travailler dans une sandwicherie ou faire les marchés ? Mais on ne leur laisse aucune alternative : la religion ou le travail.