Al-Joulani est présenté aujourd’hui par les médias occidentaux comme un «islamiste modéré». Il s’agit d’une propagande visant les publics occidentaux, menée pour les motifs stratégiques exposés plus bas. Pourtant, le Hayat Tahrir al-Sham est l’héritier du Front Al-Nosra, de Al-Qaïda et de Daesh (responsable des attentats en France : Bataclan, etc.). Il suit l’idéologie salafiste et son programme officiel est toujours d’instaurer en Syrie un État islamiste régi par la Charia.
Ce mouvement désormais au pouvoir à Damas est d’ailleurs toujours qualifiée d’organisation terroriste par les États-Unis depuis le 31/5/2018, la Turquie depuis le 31/8/2018, la Russie depuis le 4/7/2020 et l’Union Européenne depuis septembre 2020. Mais ce sont des apparences, pour duper les opinions publiques occidentales.
Dans les coulisses, on sait que le Hayat Tahrir al-Sham est soutenu financièrement par le Qatar, et sans doute par l’État profond des États-Unis. Il est également soutenu stratégiquement et militairement, plus ou moins discrètement, par les États-Unis, Israël, la Turquie et l’Ukraine.
Pourquoi ? Parce que tous ces États y trouvent un intérêt stratégique :
La chute du régime laïc de Bachar Al-Assad favorise l’expansion de l’islamisme que promeut le richissime Qatar, gorgé de ressources gazières. La chute de Assad, allié de la Russie et de l’Iran, constitue un grave revers pour Moscou, qui possède 2 bases militaires très importantes en Syrie depuis 2017 (et théoriquement jusqu’en 2066) : la base aérienne de Khmeimim à Lattaquié et la base navale du port de Tartous. En outre, l’installation à Damas d’un pouvoir islamiste pro-occidental permet à Washington de poursuivre son pillage des ressources en hydrocarbures au nord-est de la Syrie.
La chute de Assad présente des avantages multiples et considérables pour Tel Aviv : elle fait perdre à l’Iran un allié décisif au Proche-Orient pour mener des actions hostiles à Israël, prive le Hezbollah d’une base arrière essentielle, affaiblit l’État syrien, peut-être jusqu’à son démantèlement, et permet de prendre des gages territoriaux. C’est déjà le cas puisque Tsahal vient de prendre la ville de Al Quneitra, sur les hauteurs du Golan, pour agrandir sa zone tampon.
Bien qu’ayant de bonnes relations avec Poutine, Erdogan poursuit ses rêves de grandeur ottomane et son refus absolu de laisser se créer un Kurdistan. Il veut établir une «ceinture de sécurité d’Ouest en Est» le long de la frontière sur environ 30km de profondeur en Syrie. Un éventuel partage de l’État syrien, avec Israël et un État fantoche de Washington, lui conviendrait très bien.
L’Ukraine a envoyé des officiers instructeurs à Al
pour affaiblir la Russie.
Bachar Al-Assad a chuté car ses 3 principaux soutiens ont dû le lâcher, étant tous trois trop occupés ailleurs : le Hezbollah au Liban, la Russie en Ukraine et l’Iran en interne. Les stratèges du Deep State des États-Unis et d’Israël ont profité au mieux de cette formidable concomitance. Le futur proche montrera si la Russie n’a pas négocié le lâchage de Assad en Syrie contre le lâchage de Zelensky en Ukraine par Trump.