Cindy Béziade, la femme du gilet jaune blessé samedi à Bordeaux et aujourd'hui dans le coma, exprime sa colère.
Un acte disproportionné, "barbare" et délibéré: Cindy Béziade ne "pardonne pas" à la police déployée face aux "gilets jaunes" samedi dernier à Bordeaux d'avoir tiré "en pleine tête" au lanceur de balles de défense (LBD) sur son mari Olivier, depuis dans le coma. Les dernières nouvelles, un message posté sur Facebook par son épouse, datent de mardi soir, trois jours après la manifestation. Sur son lit d'hôpital, le père de trois enfants, pompier volontaire à Bazas (Gironde), est toujours inconscient. "Il est en réanimation. Il n'est plus dans le coma artificiel mais il ne se réveille pas de lui-même, c'est très compliqué. Il n'ouvre pas les yeux, il ne parle pas, rien. Il réagit à la stimulation uniquement, il est loin...", .
Tout avait bien commencé samedi à la manifestation bordelaise, raconte-t-elle. "On marchait tous dans la rue Sainte-Catherine", une artère piétonne et commerçante de l'hypercentre. "C'était bon enfant. Il n'y avait aucune casse. Même les commerçants laissaient leurs affaires à l'extérieur." Mais avant d'arriver sur la place de la Comédie, "on a été gazé" (reçu du gaz lacrymogène, ndlr) par les forces de l'ordre, ce qui "a dispersé tout le monde". Elle perd alors son mari. Ces moments ont été filmés par plusieurs journalistes et vidéastes amateurs. Mardi soir, Cindy Béziade a de nouveau laissé éclater sa colère en relayant l'une d'elles sur Facebook: "Ça se passe de commentaires, je suis furieuse". Ces vidéos montrent des policiers casqués, dont certains en civil, d'autres en uniforme avec boucliers et matraques, charger des manifestants rue Saint-Catherine. Aucune ne montre une menace immédiate contre eux.
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