Nafissatou Diallo a reconnu avoir menti sur quatre sujets : le déroulement des faits lors de l'agression sexuelle présumée, son passé, sa demande d'asile et ses revenus.
1. Avant d'alerter un supérieur, elle a nettoyé une autre chambre après l'agression
C'est l'aveu le plus problématique, car il concerne les faits survenus le 14 mai.
Dans un premier temps, la plaignante avait livré la version suivante aux enquêteurs, mais aussi au Grand Jury : après la tentative de viol supposé dans la chambre 2806, elle s'était réfugiée dans un recoin du couloir principal du 28e étage. Là, elle avait attendu que Dominique Strauss-Kahn prenne l'ascenseur pour aller voir un de ses supérieurs.
Mais il est désormais établi que la femme de chambre a menti.
Voilà ce qu'écrit vendredi soir le procureur général de New York : "La plaignante a depuis admis que ce témoignage était faux et qu'après l'incident de la suite 2806, elle avait nettoyé une chambre proche et était retournée dans la suite pour commencer à la nettoyer avant de reporter l'incident à son superviseur".
2. Un viol inventé en Guinée
Lors de deux interrogatoires, face aux enquêteurs, la plaignante affirmait avoir été victime d'un viol collectif dans son pays natal et avait donné, en pleurs, des détails de l'agression.
Mais il est désormais établi que la femme de chambre a menti.
"Dans des entretiens ultérieurs, elle a admis que le viol collectif n'avait jamais eu lieu. Elle a déclaré avoir menti (...) et que ce faux incident faisait parti de l'histoire qu'elle devait mémoriser pour sa demande d'asile", précise le bureau du procureur aux avocats de DSK.
Toutefois, la lettre précise : "La plaignante déclare qu'elle témoignera avoir été violée par le passé dans son pays natal, mais lors d'un incident différent de celui décrit durant les premiers entretiens".
3. Une demande d'asile trafiquée
En décembre 2004, lors de sa demande d'asile pour les États-Unis, Nafissatou Diallo avait affirmé qu'elle et son mari avaient été persécutés et harcelés par le pouvoir Guinéen.
Elle avait déclaré que son mari avait été emprisonné, puis à priori tué suite à de mauvais traitements. Suite à cela, elle a dénoncé le régime guinéen en place puis fini par fuir vers les Etats-Unis.
Mais il est désormais établi que la femme de chambre a menti.
La lettre du procureur précise en effet qu'elle est revenue sur ses affirmations. "Pendant les interrogatoires en lien avec cette affaire, la plaignante a admis que les informations factuelles fournies pour sa demande d'asille sont fausses.
Elle a déclaré avoir fabriqué sa déclaration avec l'assistance d'un homme qui lui a fourni une cassette enregistrée des faits (...). Elle a mémorisé les faits en écoutant l'enregistrement à plusieurs reprises".
Puis de préciser : "dans plusieurs entretiens avec le ministère public, elle a réitéré ses mensonges (...) et déclaré qu'elle l'avait fait pour rester cohérente avec les déclarations faites pour sa demande d'asile".
4. De fausses déclarations de revenus
Enfin, Nafissatou Diallo aurait, selon les enquêteurs, affirmé avoir l'enfant d'un ami à charge pour les deux dernières années fiscales afin d'augmenter ses déductions d'impôts.
"Elle a également admis avoir falsifié ses revenus afin de garder son appartement", précise la lettre du procureur.