Sous la douche Partie 4
Cette femme me fait beaucoup de mal, et pourtant, je reviens chaque jour.
Chaque jour, à la même heure, je grimpe le long de
cet arbre, qui nappartient à personne. Du haut de celui-ci, je lattends. Elle nest jamais en retard. Je la regarde. Elle est belle. Elle me rend heureux. Et puis, je men vais, triste. Comme si je la perdais à chaque fin de journée pour léternité. Cest dur. Jai 13 ans. Sa fille en a 11ans. Elle, 32ans, daprès sa fille. Sa fille maime. Et moi je lapprécie. Je suis amoureux, éperdument, comme personne, à en mourir, de sa mère. Et puis il y a un père dans la maison qui est aussi mari dans cette même maison. Lui, je ne lapprécie même pas. Et pourtant, il est gentil avec moi. Mais je ne pourrais jamais partager cette douche avec aucune dentre elles.
Alors Adieu, nom de dieu.
Epilogue : « Cest que les femmes, à partir d'un certain âge, deviennent les femmes des autres. Et franchement, à proprement parler et en toute politesse, je ne les envie pas. Imaginez un peu si toutes ces femmes devenaient les miennes, ah, la fête, aaaaah. Pâmons-nous.
Car enfin quoi ? Que vous proposent-ils tous ces mâles avachis devant la télé, devant leur gros bide, devant leur âge ? Mais oui quoi, que proposent-ils à des femmes dont la sève va, à n'en point douter, tourner l'Eve en madone asséchée par l'hiver. Et tous ces mômes qui braillent ?
Alors que moi, ah, ce serait autre chose la vie, les filles avec moi. Ce serait plein tous les jours, de Moscou en New York, la balade durerait des années, de mystères en mystères, à se fouetter aux orties pour mieux imaginer qu'on est vivant. Moi tout seul et vous, si nombreuses et nues, alanguies à vous disputailler, pour une misère, un carré de chocolat, les quelques privilèges qu'un esprit rare et retors pourrait bien vous offrir. Le voilà le secret : la générosité. Oui, femmes, n'écoutez plus Julien Clair, ça ne vaut plus rien. Moi, je suis trop délirant par moment, je le reconnais et parfois je suis instable. Mais si vous pouviez voir mon monde, forcément, l'extase deviendrait votre amie la plus fidèle, n'en doutez pas. Aux délices des paradis, vous pourrez dire « TU ».
Tenez, aujourd'hui, il fait beau, le monde crame à petits feux, de Tchétchénie en Palestine, et l'Australie est cancéreuse de rousseurs.... Mais là, devant mon clavier, je sais bien que vous, toutes folles déjà de me lire, vous vous direz, "ah, celui-là, c'en est un drôle, pour sûr, pas comme le mien, qui m'ennuie avec le temps, pour sûr. "
Alors donc, à quoi servent les femmes des autres ?
Eh bien, à faire des envieux, des envieux d'un type colossal, à prononcer le cheveu teuton sur la langue et les tétons pointus, on meurt jeune, souvenez-vous ! Il est temps de succomber, mesdames, je suis là. Touchez avant dacheter.
Encore un fois, vive les femmes !
Vive cette femme.
Tendrement.
Un bladinaute anonyme