Erdogan: "Nous ne pouvons nous taire face à l'injustice subie par Morsi en Egypte"
Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, fustige les condamnations prononcées contre le président égyptien destitué, Mohammed Morsi, et ses compagnons.
AA - Istanbul - Tuncay Çakmak
Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a sévèrement dénoncé les condamnations prononcées contre le président égyptien destitué, Mohammed Morsi et ses compagnons.
Le Président Erdogan s’est exprimé, mardi, à la sortie d’une mosquée d’Istanbul où il était venu pour célébrer la prière pour la fête de fin du Ramadan, célébrée mardi en Turquie.
«Toutes les condamnations concernant Morsi et ses compagnons n’ont aucune base juridique, il n’y a ni crime ni meurtre. Ce sont des décisions prises autour d’une table et soufflées par d’autres. Nous ne pouvons accepter ceci. Tous les Egyptiens sont nos frères et en tant que musulmans et démocrates, nous ne pouvons nous taire face à cette injustice», a-t-il déclaré.
«Sous la présidence de Mohammed Morsi, aucun pays autre que la Turquie et le Qatar n'a soutenu financièrement l'Egypte. Aujourd'hui, de nombreux pays soutiennent économiquement le gouvernement actuel, alors que Morsi et ses compagnons sont condamnés à la peine de mort ou à la prison à vie sans aucun fondement. Il n'est pas possible que nous fermions les yeux face à cela, nous ne pouvons nous y plier», a-t-il ajouté.
Par la suite, le président turc est revenu sur les attentats qui ont frappé récemment la Turquie ou d’autres pays de la région, comme l’Arabie Saoudite ou encore l’Irak.
«Malheureusement, nous célébrons cette fête dans un contexte de lutte contre le terrorisme. Nous traversons une période difficile, mais je suis convaincu que des jours meilleurs sont proches. Notre combat va se poursuivre avec détermination et il va s’accélérer», a-t-il dit.
Erdogan a expliqué que pour l’heure, une trentaine de suspects sont en garde à vue dans l’enquête sur l’attentat de l’aéroport Ataturk d’Istanbul.
«Les auteurs de cet attentat qui a coûté la vie à 45 de nos citoyens sont originaires du Daghestan, du Kirghizistan et du Tadjikistan. C’est typiquement une œuvre de Daech, le procédé est le même», a-t-il indiqué.
Pour conclure, le Chef de l’Etat est revenu sur le rapprochement avec la Russie.
«Notre ministre des Affaires Etrangères, Mevlut Cavusoglu, a rencontré son homologue russe Lavrov à Sotchi. Une rencontre avec le Président Poutine pourrait avoir lieu à la fin de ce mois, avant le sommet du G20. Mais rien n’est encore confirmé», a-t-il annoncé.
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