Les exemples cités démontrent la fidélité à une certaine lettre, plutôt qu'à l'analyse du contexte entourant la descente des versets et permettant d'y apporter un éclairage différent.
Sur la question du voile, tu liras cela pour mieux comprendre ce que je veux dire:
http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article1263
Sur celle de l'usure, celui-ci:
http://oumma.com/La-charia-le-riba-et-la-banque
Il faut aussi différencier usure et intérêt, nuance que ne font pas bcp d'ulémas comme tu l'apprendras en lisant. Pour eux, la lettre ne souffre d'aucune remise en question possible, pas question d'admettre que l'usure dont fait mention le Coran puisse ne pas correspondre avec l'intérêt bancaire contemporain.
Pour la polygamie, tu n'as pas saisi le propos global quand l'on parle de non-littéralisme: celle-ci correspondait à une pratique sociale liée à un contexte donné (nombres de veuves de guerre, orphelins,...), dans lequel elle remplissait un rôle d'utilité sociale et de solidariuté. Plutôt que de reconnaître l'influence du contexte sur la formulation de la polygamie (laquelle est de surcroît régulée dans le coran par rapport à sa situation antérieure, pré-existante à la révélation), les ulémas préfèrent la citer comme toujours applicable de nos jours, même dans un contexte totalement différencié de celui d'époque. Même le Maroc prévoit la polygamie, preuve s'il en est que la lecture est encore littéraliste dans le sens où on maintient un statut dans un contexte qui n'a plus rien de commun avec celui dans lequel il a été formulé.
Le meilleur exemple reste sans doute encore les châtiments corporels. Bcp trouvent encore normal de flageller, amputer, lapider,..., parce qu'il en fait mention ainsi dans le Coran ou la Sunnah. Quelle meilleure preuve de littéralisme veux-tu que de maintenir en état des peines qui portent l'empreinte culturelle et historique de la période de la Révélation, le 7ème siècle ? On ne change rien, non non, peu importe si cela ne correspond plus aux moeurs actuelles, la lettre est aussi sacrée que l'esprit pour eux, donc pas question d'abolir ces châtiments d'un autre âge.
D'après toi, un Islam non-littéraliste accorderait-il la même prépondérance à la lettre du texte qu'à ce qu'elle cherche à obtenir, compte tenu du contexte d'époque ?