Entre annexion et indépendance, la question ne se pose plus puisque la position marocaine s'insère depuis le début dans le principe souveraineté nationale, bien évidemment qu'il s'agit d'indépendance ou non. La question de l'autonomie est avant tout administrative et économique.
Ne pas donner de spécificité au plan saharien est plus honnête à mon sens, le cas contraire aurait été un aveu de faiblesse en ouvrant la porte au compromis. Or à l'heure de la négociation, il ne s'agit pas de caresser l'opposition dans le sens du poil... Donc ton analyse pour le moins hâtive est facile à renverser : d'aucuns y verront un coup de génie, les promesses d'autonomie s'insérant dans un projet bien Marocain et non international, sans pour autant changer quoi que ce soit aux résultats exigés.
Le mieux serait d'attendre avant d'envisager l'avenir, tant qu'on en est encore à légiférer, tout est théoriquement possible. Je ne sais pas si le roi a effectivement assuré que le plan d'autonomie saharien devait et serait obligatoirement du sur mesure, comme tu dis, ni ce que ça change concrètement sur le terrain.
Et si la RASD refuse cette régionalisation, que faire? Dans son cas il s'agirait d'une marche en arrière et qui n'obéit même pas à l'autonomie limitée proposée par le royaume à l'ONU.
Notons que coup fourré de la régionalisation du Sahara Occidental était prévu déja en 2006
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Reste à savoir si le Maroc envisage une simple régionalisation ou s'il est prêt à une autonomie réelle répondant aux critères internationaux ? C'est la condition sine qua non s'il veut crédibiliser son initiative de paix et convaincre les populations sahraouies habituées jusqu'ici, au mieux à des solutions concoctées par l'administration centrale sans la moindre consultation, au pire à la répression.
«En réalité, c'est concernant les compétences exclusives du gouvernement sahraoui qu'il faudra surtout innover», estime Khalli Henna Ould Rachid, les domaines de souveraineté du Maroc étant évidents : «timbre et drapeau», pour reprendre une expression qui fit florès sous Hassan II. Le président du Corcas exclut en tout cas toute «manoeuvre» du royaume, car «l'autonomie est la seule solution pour réparer l'injustice faite aux Sahraouis».
Par José GARÇON
QUOTIDIEN : Jeudi 6 juillet 2006 - 06:00