Les bienfaits des prêts rémunérés :
Résumé d'un article paru dans le Lausanne Cités du 18-19 mars 2009, p. 3 "Je me suis prostituée pour m'en sortir".
L'erreur, elle l'a faite à 20 ans : contracté un emprunt de 5000 francs pour acheter des instruments de musique. Avant de finir de rembourser, départ pour l'étranger pour tenter sa chance avec son amoureux. Après 3 ans, elle rentre seule, sans le sou, rêves brisés. Mais dans l'intervalle, ses dettes ont explosé : taxation d'office, primes de caisse-maladie, frais, intérêts et arriérés. Elle se trouve un travail en usine, le tiers de son revenu part à l'Office des poursuites. Elle finit par travailler au noir, ne peut pas prendre d'appartement, vit chez sa mère qu'elle finit par avoir à charge. A 40 ans, elle se prostitue, en dernier recours. Elle parle de son dégoût. Maintenant, elle travaille comme réceptionniste, et paiera quelques centaines de francs par mois jusqu'à sa mort pour rembourser.
"Bien sûr, j'économise chaque centime et paierai quelques centaines de francs par mois jusqu'à ma mort. Mais pour cela je devrais renoncer à tous les plaisirs minuscules qui rendent cette vie supportable, juste pour rallentir un peu l'augmentation automatique, implacable, incontrôlable, année après année, d'une dette que je ne pourrai de toute façon plus jamais rembourser...".
Que pouvons-nous imaginer qu'il se serait passé dans un système islamique, sans taux intérêt ? Hypothèse :
Dans son cas, elle n'aurait probablement pas reçu le financement, ou seulement avec la garantie d'un projet bien conçu, et la dette n'aurait pas grossi démesurément en raison de frais et intérêts, car :
- La dette ne grossit pas d'années en années sans qu'aucun prélèvement n'ait été fait
- Mais surtout, les motifs pour prêter sont différents ; on ne cherche pas à faire du bénéfice (on se rappellera la situation aux Etats-Unis - les organismes de cartes de crédits qui recontactaient les clients qu'ils savaient endettés pour leur proposer de nouveaux crédits, à des taux bien entendu très élevés). On va prêter à la personne qui en a besoin, et qui a un projet bien ficelé, avec un budget, plan de remboursement, etc...
- Enfin, le système économique islamique comporte aussi la Zakat, qui permet également de libérer l'emprunteur d'une partie ou de la totalité de ses dettes, en cas de nécessité.
Je propose à ceux qui aimeraient en savoir plus sur ces sujets de lire le livre l'Ali Toussi, "Qu'est-ce qu'une économie islamique ?", 2002, Beyrouth : Dar Albouraq, ISBN 2841612023.
Assalamou alaykoum wa ra7matoullahi wa barakatouh