A mon avis, au delà de la question restreinte du "mariage pour tous" (expression malheureuse), c'est sur le sens profond du mariage que la société devrait être amenée à réfléchir. La conclusion logique de cet effort devrait être (à mon avis) que le mariage doit être rendu aux cultes et le mariage civil aboli, remplacé pour tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas se marier au "temple" par une alliance civile.
Le mariage civil est au mariage religieux ce que l'Être suprême de Robespierre était à Dieu. Cette saisie par l'Etat d'un concept sacré, viscéralement séparé de lui, qu'il transforme à son image sans pouvoir faire oublier ses racines, est à mon avis porteur d'un ver inexpugnable. C'est confondre les prérogatives du temporel et du spirituel. En quoi l'Etat serait-il fondé à reconnaître et à "parrainer" l'amour de deux êtres, et à témoigner de leur engagement pour une fidélité réciproque ? L'Etat prend ici la forme d'une espèce de divinité. On voit bien que le mariage civil est encore un hybride, porteur de toute une espèce de mystique artificielle qui, quoique passé au broyeur laïc, n'en garde pas moins la couleur de son christianisme passé. C'est malsain je trouve.
Pourquoi ne pas faire les choses plus simplement ? Rendons le mariage à l'Eglise, et que l'Etat invente quelque chose d'autre pour ceux qui n'en veulent pas, quelque chose de plus souple mais de tout aussi protecteur.
Ce que je dis là, ce n'est pas une position définitive, c'est juste une réflexion que je me suis faite comme ça. C'est sans doute imparfait, j'ai sûrement oublier de mesurer tout un tas de critères, mais bon, je tâcherai d'affiner !