Je vous retranscris le message d'un ami proche de la victime
Ceux qui se permettent de juger sans connaitre, de condamner une victime de ces fascistes, vous devriez
remettre en cause vos propos.
Cagnotte pour soutenir notre frère et ami mort cette nuit au comissariat de Béziers :
https://www.leetchi.com/fr/c/lQNMRWkw
Je m’appelle Mohamed Helmi Gabsi.
J’ai 34 ans à peine, je suis père de trois enfants.
Hier soir, j’ai rencontré la police municipale de Béziers... Le couvre-feu avait déjà sonné...
J’en suis mort.
Comme à leur habitude, les policiers n’y sont pas allés de main tendre...
J’ai été violenté par plusieurs hommes, bien trop nombreux, puis porté comme un objet dans la voiture... Des vidéos insoutenables montrent mes derniers instants...
Une violence inouïe, j’appelais au secours, mais... J’étais seul.
Le policier municipal l’avouera plus tard: ils m’ont mis sur le ventre dans la voiture, et il s’est assis sur moi tout le long du trajet... Il dira tout simplement qu’il croyait "que je dormais".
Arrivé au commissariat, la police nationale m’a récupéré inconscient de leurs mains, eux et les pompiers ont essayé de me prodiguer les premiers soins pour sauver ce qu’il restait de ma vie...
Trop tard.
Ces mêmes policiers savent que la municipale est violente, qu’elle ne sait pas gérer les situations, qu’elle excite et provoque au lieu de calmer, qu’elle n’est pas formée pour maîtriser les dangers... Je le savais déjà mais aujourd’hui : j’en suis mort.
J’ai fait des erreurs dans ma vie, car elle n’était pas aussi simple que la vôtre... Mais malgré ça : j’étais très aimé dans ma ville.
J’ai perdu ma mère jeune, j’ai perdu un frère, j’ai vécu des choses atroces que vous ne pouvez pas connaître, loin de mon environnement et pourtant si proches. J’ai vécu des choses qui vous auraient fait sombrer dans la folie... Mais les médias ne vous le diront pas.
Pour justifier l’horreur, pour minimiser l’injustifiable : ils feront tout pour me salir... Ils feront tout pour noircir ma vie plus qu’elle ne l’était déjà... Et comme d’habitude : vous les croirez... Mais aucun de vous n’a porté mes chaussures, aucun de vous n’a vécu ce que j’ai vécu et ça... Ils ne vous le diront pas.
Il est peut-être normal pour eux qu’un homme soit mort dans les mains de la police municipale, sans avocat ni jugement, sans foi ni loi, condamné à une violence mortelle... Juste parce qu’il était dehors...
Plus jeune, je jouais tout le temps au foot avec tout le monde, j’étais heureux, plein d’ambition, toujours souriant... C’est comme ça que je me suis fait connaître des plus jeunes et des moins jeunes. C’est comme ça qu’on m’a aimé.
Puis la noirceur de la vie a eu raison de moi, les malheurs, la difficulté, des épreuves insurmontables, même pour vous...
Les policiers municipaux n’ont jamais été tendres avec moi... Lors de leur dernière interpellation violente envers moi il y a quelques jours, je l’annonçais déjà comme une prémonition : "aidez-moi, ils vont me tuer"...
Quelques jours plus tard... Hier soir... C’était chose faite.
S’en souviendront-ils ? Penseront-ils à ma famille ? S’occuperont-ils de ceux que j’aime ? De mes enfants ?
Je ne les verrai pas grandir...