Par où commencer... D'abord, je pense qu'une première distinction s'impose. Je sais pas si c'est pas excès de pudibonderie qu'on utilise certains termes pour en éviter d’autres, mais au final, on manque de justesse. Si on définit l’homosexualité comme le désir envers des personnes de même sexe, et bien désolé, je doute fort que ce soit « interdit » où que ce soit dans la Shari’a. Ce qui l’est, c’est la so-d-omie (du moins, pour ce que j’ai compris, Allah sait mieux). La fornication entre deux personnes de sexe opposé est (sous la même réserve) interdite. Est-ce à dire que l’hétérosexualité est haram ? Absurde.
En conséquence, un musulman homosexuel, dès lors qu’il ne s’adonne pas au péché (un acte donc, non un désir), est aussi tout aussi respectable qu’un musulman non homosexuel. Et comme ni son orientation sexuelle, ni, si celle-ci venait à être connue, ce qu’il fait (ou pas) de son corps ne sont marqués en gras sur son front, il bénéficie pleinement de cette présomption de « respectabilité ». Toute invective contre lui est donc mal venue et pour le coup, illicite selon moi. Cette clarification est à l’intention des paranoïaques du début du post qui sont dégoûtés à l’idée de prier à la mosquée en présence « d’homosexuels ». De une, absurde. De deux, si vous saviez mes poulets…
A l’argument de je ne sais plus qui qui dit qu’assouvir ses penchants homosexuels, ça n’est pas illicite parce que Dieu a créé les intéressés ainsi et qu’ils ne font que se conformer à leur nature. Vous ne réfléchissez pas avec la rationalité d’un croyant ; ou peut-être n’avez-vous pas de rationalité du tout. Et les tueurs, agresseurs et autres violents compulsifs ? Vous avez été créés ainsi donc assumez vos tares et éclatez-vous bien. Absurde.
La rationalité d’un croyant selon moi (encore, Allah sait mieux). Le décret de Dieu sur la vie des gens, leurs qualités, leurs défauts, leurs richesses etc. est inaccessible à l’intelligence humaine. Certains semblent mieux dotés que d’autres, c’est ainsi, il faut faire avec. Ce qu’on a, c’est la Guidance qu’Allah nous a gracieusement transmise par ses prophètes. A nous de nous conformer aux règles qu’on a comprises (avec l’aide des + savants), selon nos propres capacités, qui sont, effectivement, pour une large part déterminées par notre condition. Partant de là, il n’est pas du tout absurde que de concevoir que Dieu ait pu créer des êtres avec des défauts et qui doivent cependant faire ce qu’ils ont à faire, en dépit de ces défauts.
Pour les personnes dans le cas de Amine, leur condition, en l’occurrence, n’est pas des plus faciles . Si elles croient et comprennent le message du Prophète sur la question comme décrivant un interdit, et bien elles devront gérer le problème comme tel. La finalité (pour un croyant) est de mener une existence conforme à la Loi divine et dans la foi. Pas de s’amuser et de profiter de sa vie, de son corps, de ses passions etc. Sur ce point, tout le monde est logé à la même enseigne. Mais sur le plan des concessions à faire, c’est là que les « inégalités » se font sentir : désir des femmes, mariage, famille pour les uns (donc un certain degré de jouissance dans la dounya) contre abstinence pour les autres, avec tous les « désagréments » (c’est dire...) que cela peut entrainer. On ne peut qu’encourager ces personnes, prier pour elles, voire en avoir pitié. Ceux qui, parmi ceux qui se disent musulmans, qui les haïssent ou s’en moquent n’ont, selon moi rien compris, et ils auront à en répondre s’ils ne se réforment pas eux aussi.
Enfin, pour tenter de rassurer Amine, toute proportion gardée, leur rappeler l’importance d’une foi forte, renforcée au fil du temps, sa Générosité infinie d'Allah par rapport à ce qu'on peut lui demander et pour finir, l’étendue insondable de sa Miséricorde par rapport aux péchés que, comme tout être humain, on peut être amené à commettre….
Pour ce qui est des moqueries et autres obscénités sur la mosquée, les croyants en soujoud etc., tout simplement indigne.