Comparaison n’est pas toujours raison, ça c’est rationnel
Une personne violente par exemple, fait du mal à quelqu’un. Deux homos consentants entre eux, ne font de mal à personne, excepté peut‑être aux voyeurs, mais ils n’ont qu’à regarder ailleurs et respecter l’intimité des gens.
Cher ami, avec mon exemple que tu as cité, c’était moins pour comparer (l’incomparable, oui) que pour reproduire la logique du « syllogisme » que je critiquais : « Dieu a créé des hommes homosexuels. Comme Dieu ne peut pas commettre d’erreurs, alors les homosexuels ne sont pas dans l’erreur quand ils décident d’avoir des rapports sexuels.» Si on utilise ce sillogisme pour les personnes avec des pathologies qui peuvent se traduire par de la violence, ça revient à cautionner ces violences pour la fausse et simple raison qu’elle est le produit de la volonté d’un Dieu qui ne peut pas se tromper. C’est ce qui s’appelle un raisonnement par l’absurde, qui est, oui, rationnel (euh, ; ). La « « comparaison » » s’arrête ici.
A mon avis, ils s’y prennent par le mauvais bout pour défendre l’homosexualité « active ». Tout comme ses détracteurs qui sont, eux aussi à côté de la plaque quand ils la comparent avec la zoophilie ou la pédophilie, pour qui la seule différence est que la société occidentale en est à un degré de moralité qui en accepte
socialement une (l’homosexualité) et pour qui
ce n’est qu’ une question de temps avant qu’elle évolue dans l’acceptation des deux autres. Plusieurs commentaires qui sortent du cadre de l’islam.
D’une part, la trajectoire « ascendante » de l’appréciation d’un comportement n’est pas linéaire. Pour l’homosexualité, elle était plus ou moins « institutionnalisée » (je dis ça avec des pincettes, pour ne pas rentrer dans les détails) dans des périodes plus anciennes. Que ce soit l’antiquité grecque ou romaine où les relations pédérastiques dans une certaine partie de la population existaient au grand jour, voire même étaient valorisée. Je pense aussi aux civilisations de Mésopotamie où la sexualité était ritualisée, voire lithurgique et où les rapports homosexuels avaient leur part. Par la suite, le développement des monothéismes et un certain consensus général sur le rejet de l’acte sexuel (c.f. la lecture des Ecritures) et de l’homosexualité (c.f. les représentations sociologiques de la virilité/féminité) jusqu’à une époque récente où effectivement, l’acceptation tend à prendre de l’importance dans le monde « laïc ». On ne sait donc pas si le futur sera à l’accentuation de ce phénomène ou à un « retour en arrière. »
D’autre part, sur le caractère incomparable de ces trois comportements (homosexualité, pédophilie, zoophilie). Je pense qu’ils ont probablement toujours existé chez l’homme dans son stade d’évolution « raisonnée », et dans des proportions peut être constantes. Le premier a connu les dévloppements que j’ai résumés plus haut. Ca n’a pas été le cas des deux autres. Pourquoi ? Parce qu’
en dehors de la religion, l’homosexualité active ne semble souffrir aucune condamnation raisonnable, dès lors qu’elle est pratiquée entre deux personnes consentantes et adultes. Les soi-disantes séquelles produites sur le corps ou sur la société n’ont, semble-t-il, d’après le consensus scientifique actuel, aucun fondement réel. Les deux autres pratiques, en revanche rencontrent des objections beaucoup plus sérieuses : la pédophilie, en raison ne serait-ce que de l’ascendant physique et psychologique de l’adulte sur l’enfant, qu’on présume à juste titre n’être pas suffisamment mûr et éclairé pour s’y livrer. La zoophilie, pour les mêmes raisons de « consentement » et de souffrance de l’animal (inutile de faire un dessin et d’aller plus loin). C’est seulement dans ces deux derniers cas qu’on peut parler véritablement, à mon sens, de perversion.
Je pense que c’est la religion qui, par la rigueur de sa condamnation de l’homosexualité active a contribué à la confusion dans l’esprit des gens qui mettent sur le même plan ces trois pratiques. Les Ecritures semblent parler d’abomination pour l’homosexualité. Je pense qu’il y eu un glissement sémantique qui a donné le raisonnement (erroné) suivant : si l’homosexualité est une abomination selon la religion, alors elle doit être à égalité avec les autres pratiques (pédophilie, zoophilie) qui sont elles aussi « abominables » pour le plus grand nombre, mais en raison d’objections « humaines » pour le coup que j’ai déjà evoquées plus haut.