Les Basristes, les alliés fidèles d'Israël
Les relations entre les Basristes et Israël ne sont pas nouvelles. Driss Basri a été l'un des plus ardents défenseurs de la normalisation des liens maroco-israéliens et peut être considéré comme le principal architecte de l'établissement des relations diplomatiques officielles entre les deux pays par le biais des bureaux de liaison en 1996.
Quand on parle de cet ancien ministre de l'intérieur, on parle du bras droit de Hassan II, le deuxième homme le plus puissant du royaume. Son influence était très forte et a eu une très grande influence sur les décisions et les orientations politiques de Hassan II, au point que certains le considéraient comme "le deuxième roi du Maroc".
Comme il a été le principal artisan de l'établissement des relations diplomatiques officielles entre le Maroc et Israël en 1996, avant cette date, il était l'instigateur des liens secrets qui liaient ces deux pays. C'est lui qui a conseillé à Hassan II de solliciter l'aide d'experts militaires israéliens pour construire le Mur du Sahara et d'entreprises israéliennes pour l'équiper des dernières technologies de surveillance. Et au niveau de son ministère de l'Intérieur, il faisait toujours recours aux sociétés israéliennes pour équiper les services de renseignement marocains des dernières technologies d'espionnage.
Driss Basri a été démis de ses fonctions ministérielles en 1999, mais les liens entre le ministère de l'Intérieur - notamment ses services de renseignement - et Israël n'ont pas été rompus et ont continué d'exister malgré la rupture des relations diplomatiques maroco-israéliennes en 2000. Et ceci a pour raison, c'est que ses disciples et soutiens au sein du ministère de l'Intérieur et des services de renseignement sont restés dans leurs postes et ont exploité leurs pouvoirs et prérogatives pour acquérir les dernières technologies d'espionnage auprès des entreprises israéliennes.
Ces Basristes formaient une opposition interne au sein du régime marocain. Ils allaient toujours à l'opposé des orientations du nouveau Maroc. Abderrahman El Youssoufi se plaignait de leurs manœuvres et les qualifiait de "forces obscures". Pareil pour Abdelilah Benkirane qui les qualifiait de "fantômes et vampires".
Ils étaient parmi les plus ardents opposants à la création de l'Instance équité et réconciliation comme ils étaient également parmi les plus ardents opposants aux projets de réformes que le nouveau roi avait l'intention d'entreprendre. Ce roi a donné plusieurs fois de nombreux consignes, notamment que les opposants qui l'attaquent ou l'insultent ne doivent pas être poursuivis, mais ils n'ont jamais respecté ses instructions royales.
En 2011, ils n'avaient pas le pouvoir de disperser directement les manifestations du Mouvement 20 Février, ils ont donc envoyé Amine El Baroudi et le reste de sa bande des voyous leur jeter des œufs et s'attaquer dans la rue à leurs leaders (Oussama El khlifi, Ibtissame Lachgar...). Sur Internet, ils ont créé des groupuscules virtuels qui utilisent de nombreux faux comptes pour attaquer les opposants, les insulter, les accuser de traîtres et d'agents de l'Algérie et les intimider en les menaçant d'emprisonnement, de torture ou d'assassinat. Parmi ces groupuscules virtuels les plus célèbres qu'on a aujourd'hui figure le mouvement Moorish.
Ce mouvement :
- Défend la normalisation des liens maroco-israéliens ;
- Loue Israël et le décrit comme un allié stratégique qui a permis à l'armée marocaine d'écraser les milices du Polisario ;
- Attaque les défenseurs de la cause palestinienne ;
- Diabolise le peuple palestinien et l'accuse d'être hostile à notre intégrité territoriale ;
- Diabolise les organisations qui défend le peuple palestinien - et à leur tête la France Insoumise - et les accuse de soutenir le Polisario ;
- Pratique le Takfir (l'excommunication) des gauchistes et les décrit comme des ennemis de la nation et de la religion ;
- Accuse les opposants de trahison du pays et de collaboration avec l'Algérie ;
- Utilise des mots violents et vulgaires pour insulter l'opposition ;
- Emploie la terreur contre les opposants et les menace d'emprisonnement, de torture, d'assassinat ou du retrait de leur nationalité marocaine, etc.
Autant de comportements sauvages et terroristes qui rappellent le Basrisme et les années du Plomb et nous confirment qu'Amos Yadlin, ancien chef de la Direction du renseignement militaire israélienne (AMAN), n'a pas menti en 2013 lorsqu'il a affirmé que son service de renseignement avait réussi à infiltrer le Maroc d'une manière qui lui permettrait d'influencer ses orientations politiques, économiques et sociales en fonction des besoins d'Israël.