La dialectique est un art rhétorique dont Hegel a largement abusé. Il est possible de prendre le dessus dans un débat sur une personne qui n’est pas aiguisée sur ce plan, mais cela ne signifie d’aucune sorte qu’on cherche le Vrai. Vous pouvez prendre le cas des avocats qui épargnent de lourdes peines à leurs clients criminels. Le discours est trompeur quand on ne connaît pas les mécanismes de sa structuration.
Tout ça pour dire quoi? Que tu ne veux pas répondre aux quelques questions que j'ai posées?
Tu aurais pu t'affranchir de "cette réthorique" (comme tu dis) pour me dire que tu ne voulais pas répondre ou que tu n'avais pas de réponse (c'est pas un crime, moi-même ne dis-je pas souvent "je ne sais pas"?)
La seule solution pour discuter raisonnablement, si je puis dire, des questions existentielles, c’est de recourir à la révélation.
En quoi c'est la seule solution? Ta phrase n'est pas très "raisonnable", pour quelqu'un qui fait appelle à une "discussion raisonnable"...
S'il n'y avait qu'une seule "révélation" reconnue par tous, je ne dis pas, mais non seulement il y en a plusieurs, et même parfois il y a des religions ou spiritualités sans "révélations" divines, parfois même sans "dieux personnels" (c'est à dire sans entités pouvant être "personnalisées" comme dieu l'est dans les religions abrahamiques). Bref, ta vision de la "seule solution" est boîteuse dès le départ, en dehors du fait qu'elle fait montre d'un orgueil démesuré.
Le discours de la révélation ne rentre dans aucun cadre. C’est une source d’information qui se suffit à elle-même.
Comme tout corpus ayant vocation à être prouvé par le fait qu'au sein du corpus il est dit que le corpus est vrai...
Ce qui lui garantit cette caractéristique c’est son caractère inimitable.
Inimitable mais maintes fois imité...
Tout dépend de celui qui juge l'imitation.
Je peux décréter dogmatiquement que tel ou tel bouquin de "Tintin" est inimitable. Qui va me contredire? Quoi que tu fasses, quoique que tu écrives, quoi que te me ramènes, je dirai que ce n'est qu'une pâle copie de mon inimitable "Tintin".
La révélation est la seule légitime pour parler des origines, de la morale et de la destinée.
En gros, c'est "Circulez, y a rien à voir"!
Les textes qui sont considérés comme "révélations" ne disent en gros rien sur les origines, sinon que tout vient de dieu. Mais entre "l'origine" (mystérieuse) et aujourd'hui, on peut dire que rien n'est concrètement décrit, d'ailleurs ce n'est pas le rôle de ces textes, ils ne se présentent pas comme des précis de sciences physiques ou des encyclopédies scientifiques (ce sont quelques concordistes déboussolés qui s'attachent à les présenter ainsi au risque de ridiculiser ce qu'ils pensent magnifier).
La morale? D'une part, elle n'est pas "absolue", d'autre part, elle est présente dans TOUS les textes ou toutes les "sagesses" ayant pour vocation à encadrer la vie en société. Maintenant, qu'un musulman estiment qu'elle est unique et contenue dans le coran, c'est son avis, son droit, et c'est humain. Mais le chrétien verra différemment, l'animiste aussi, je ne parle même pas du non croyant, voire de l'athée tout court.
La destinée? Ca, c'est le dada de beaucoup, pas seulement des religions. Mais c'est aussi la chambre noire, l'usine à gaz, l'initiateur de nombre de gesticulations (comment disais-tu encore,) philosophiques et "réthoriques", quand ce n'est pas tautologiques ("c'est arrivé parce que ça devait arrivé", ou "parce que c'était écrit"
)...
Un non religieux est incapable de justifier les sentences morales, l'origine de la vie ou la destinée.
Du moins, il est incapable de les "justifier" (pourquoi "justifier", d'ailleurs?) du POINT DE UE RELIGIEUX. Normal.
Mais il peut avancer son avis qui ne vaut ni plus, ni moins que celui religieux, sur certaines de ces questions...
Le Coran n’offre aucune contradiction pour ce qui est du libre-arbitre si on place chaque chose à sa place.
Histoire de dire que toi-même, tu n'as pas résolu le problème du libre-arbitre contrebalancé par la prédestination...?
Je ne te demande pas d'essayer. Inutile d'avoir des maux de tête. Mais c'est toi qui en as parlé en premier.